Devoir de Philosophie

La violence naturelle et la force physique.

Publié le 04/11/2009

Extrait du document

physique

La violence semble étymologiquement liée à la force (vis), et Test sémantiquement au viol (des « violences «, faire violence). La violence serait donc ce qui entame l'intégrité, par le moyen de la force. Cette violence comme viol existe-t-elle au niveau naturel ?    1 — La violence animale. L'agressivité. Il est évident que le mythe du Paradis ou l'épisode de l'Arche dans la Bible sont des fictions. La violence est présente dans le monde animal, à trois niveaux : lutte pour la subsistance et lutte pour le « territoire «, où s'établissent la famille ou le groupe, lutte pour la procréation. Cette violence se manifeste par des combats dont les rituels commencent d'être connus avec précision. On sait ainsi qu'avant le combat les antagonistes se « mesurent « en déployant leurs plus belles couleurs, comme les Grecs de « l'Iliade « leurs injures les plus vives et les Zoulous leurs plumes d'autruche... ; on sait aussi qu'entre deux animaux dangereusement armés, il y a un code du combat, et le vaincu tend sa gorge au vainqueur, ce qui suffit au vainqueur habituellement et arrête le combat. La fuite est toujours possible ou la simulation de disparition (si la « distance de fuite « n'est pas dépassée, ou s'il existe au moins une dénivellation permettant de faire semblant que l'on se cache). Mais chez les pigeons, où les armes naturelles sont peu impressionnantes, ce rituel de soumission et l'inhibition de la mise à mort finale n'existent pas, et les pigeons qui se battent vont jusqu'à la mort (K. Lorenz). On sait aussi que les grands carnivores n'attaquent que s'ils sont affamés, ou si, leur distance de fuite étant atteinte, ils n'ont plus la possibilité de s'échapper ; ou enfin, s'ils estiment que leur territoire est menacé ou ses chemins d'accès.  On a observé aussi cependant le fait suivant : des rats de Calhoun, maintenus artificiellement en colonie qui très rapidement voit se multiplier le nombre de ses membres, deviennent agressifs et se tuent entre eux, ou se suicident. On remarque qu'ici, la société a rendu l'agressivité anormale. Ce modèle est étudié par les psychologues pour vérifier si chez l'Homme, la surpopulation n'entraînerait pas automatiquement la violence et la guerre.

physique

« 3 — La violence naturelle comme « loi du plus fort ».

L'évolutionnisme conçoit une « sélection naturelle » (Darwin)qui élimine les individus les plus faibles au profit des plus forts.

Au niveau de la nature végétale par exemple, c'estun fait ; de même, ce sont les membres malades ou trop jeunes du troupeau qui sont la proie des prédateurs, ouencore on voit l'abeille européenne éliminer l'abeille indigène d'Australie qui ne possède pas d'aiguillon, et la fourmilégionnaire lancer des raids contre les colonies de fourmis noires-cendrées, moins fortes et moins belliqueuses.

Ilexiste donc réellement une « loi du plus fort » dans la nature.Ces données de la zoologie, de la botanique et de l'éthologie contredisent le rêve de Rousseau pour qui les hommesà l'état naturel vivent dans une innocence et une tranquillité totales ; seul le besoin les guide, ils ressemblent à desanimaux idéalisés.

Pas d'ordre social, pas de pensée ni de culture.

Voici ce qu'il en dit : « Errant dans les forêts,sans industrie, sans parole, sans domicile, sans guerre ni liaison, sans nul besoin de ses semblables comme sans nuldésir de leur nuire, peut-être même sans jamais en reconnaître un individuellement, l'homme sauvage sujet à peu depassions et se suffisant à lui-même, n'avait que les rudiments et les lumières propres à cet état ; ...son intelligencene faisait pas de progrès ; ...s'il faisait une découverte, il ne pouvait la communiquer ».Cet homme à l'état de nature, à la suite de conditions naturelles défavorables, est obligé de s'associer avec d'autreshommes : il liasse à l'état sauvage.

Enfin, par suite de la découverte fortuite du 1er, il passe à l'état social.

Cedernier état n'est pas naturel, il repose sur une convention.

Pour éviter que cette convention ne supprime tous lesbienfaits de l'état de nature, Rousseau imagine le contrat social qui ne met pas en rapport les individus avec eux-mêmes, mais tous avec la loi impersonnelle. On remarque en somme que : a — l'homme à l'état de nature n'est pas violent, selon Rousseau ; b — la société introduit doublement la violence :— à l'état « sauvage », par les jalousies, la vanité et les luttes qui s'ensuivent ;— à l'état « social », par les guerres, les tyrannies, les oppressions de toutes sortes : « l'esprit universel des lois detous les pays est de favoriser toujours le fort contre le faible », ...

« violence des hommes puissants et oppressiondes faibles » ;c — la Société est en soi la violence typique parce qu'elle provoque la disruption de l'état de nature, où l'homme esttoujours au plus près de lui-même et proche de la nature, dans une conscience quasi-«adualistique» (Piaget),indistinction presque totale de l'objet et du sujet.On peut donc conclure que, selon Rousseau, il n'y a pas de « loi du plus fort ».

La société qui déforme tout aintroduit cette loi, puis qu'à l'état naturel, il n'y a pas de contact réel entre l'homme et les animaux, l'homme et lesautres hommes (l'homme apparaît comme totalement abstrait).

D'ailleurs, dans « Du contrat social », Rousseauréfute la thèse du « droit du plus fort ».

Cela ne signifierait que l'instabilité du droit : « qu'est-ce qu'un droit quipérit quand la force cesse? » Contrairement à Rousseau, Th.

Hobbes définit l'homme à « l'état de nature », par deux caractéristiques : a — un désir illimité de maîtriser le monde ;b — la peur de la mort violente de la part l'autrui.Le désir illimité est un « principe de plaisir » qui tend à se réaliser en établissant la puissance sur toutes choses.

Onpeut le voir (M.P.

Edmond) soit comme l'expression de l'appétit de puissance et de jouissance, soit comme vanité etdésir de gloire.A l'état naturel donc, selon Hobbes, l'Homme est violent, en état de « guerre » perpétuelle ; il est un loup pourl'homme.

« Le droit du plus fort » a un sens.

Mais l'Homme a aussi peur de la mort.

Cette violence dont il fait preuvedans son désir de dominer, il la craint en retour de la part de l'autre, animé par le même désir.

Cette peur a uneforce considérable, elle force l'homme à devenir prudent, et elle a deux conséquences :a — elle est un principe de connaissance, un effort pour savoir, prévoir, et donc pour connaître et comprendre ;b — elle est l'origine de la société : « nous devons dissiper un doute : l'origine de toute société grande et durable neréside pas dans la volonté du bien commun qui animerait chacun vis-à-vis des autres, mais dans la peur de la mortviolente ».Il y aura donc une autorité souveraine qui, prenant tous les pouvoirs, garantit le désir de conservation.

Sans cela ledroit du plus fort seul se perpétuerait dans l'état de nature, ou, à la rigueur, dans des sociétés despotiquessanguinaires.La violence et la contre-violence (ou reconnaissance dans l'un lie de la même violence) sont donc, au niveau del'État, les garants de l'exclusion des violences individuelles et in ter-individuelles.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles