LA VÉRITÉ ET L'HOMME

Sur la question de la vérité bien des perspectives peuvent être ouvertes, mais il serait fâcheux d'oublier qu'elle intéresse la condition de l'homme à la recherche de sa justification. a) La vérité et la connaissance intégrale. Si intéressante que soit la définition cartésienne de la vérité, il semble bien qu'elle soit donnée par la seule raison, puisque seule l'intuition rationnelle est capable de percevoir les idées claires et distinctes qui brillent dans sa lumière. Or, on est en droit de penser que d'autres puissances de l'esprit peuvent et doivent jouer dans la connaissance de la vérité. Pourquoi la certitude ne serait-elle pas donnée à l'amour, au sentiment, à cet instinct supérieur que nous avons appelé l'intuition irrationnelle Il est bon de redire le mot de PASCAL : « Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais aussi par le coeur . « Le coeur est cette faculté qui s'ajoute à la raison et qui possède ses certitudes à elle, ses preuves spécifiques, originales, irréductibles. Dans cet éclairage une autre évidence apparaît qui n'est plus seulement l'évidence rationnelle, strictement intellectuelle, mais qui n'en a pas moins une grande valeur parce qu'elle répond à nos aspirations profondes. Rien n'est à exclure, d'ailleurs, et la connaissance de la vérité relève d'une connaissance intégrale où se réunissent et s'exaltent mutuellement toutes les puissances de l'esprit : intellectuelles, affectives, instinctives, intuitives.