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La vérité est-elle la même pour tous ?

Publié le 27/02/2008

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On voit ainsi se dégager chez Platon l?idée que la vérité est la même pour tous, au sens où elle n?est autre que l?accord des raisons entre personnes "de bonne volonté" (c?est-à-dire qui acceptent la vérité et la désirent sincèrement) : la vérité tend par là même à l?universel.   B. Elle ne se confond pas pour autant avec le consensus général.   Toutefois, ce n?est pas parce que la vérité tend à l?universel qu?elle doit être confondu avec le consensus général, qui n?est autre que le cas où l?opinion (plus ou moins justifiée et rationnelle) est la même pour tous. Ainsi ce n?est pas par consensus que les trois angles d?un triangle sont égaux à deux droits. Croire que la même opinion pour tous est la vérité peut ainsi avoir des conséquences dramatiques en politique, d?où le danger dans ce domaine de la présence de rhéteurs et de sophistes qui se font fort de faire passer n?importe quelle idée pour vraisemblable par la force et le pouvoir d?envoûtement de leur discours : ainsi le triste exemple d?Hitler (d?où la nécessité en démocratie d?une vigilance critique, d?une opposition et de la conscience lucide qu?on n? a jamais affaire à la vérité pure).     II. Mais ne peut-on pas douter de l?existence d?une vérité en ce sens noble qui par son universalité serait la même pour tous.      A-    Le problème du relativisme culturel et "géographique". Si une vérité pour être vérité doit nécessairement s?universaliser, il n?en reste pas moins qu?une telle vérité est bien difficile à trouver à en croire les relativistes.

« géométries alternatives à celle d'Euclide.Ainsi on voit que le modèle des sciences qui fait pourtant autorité n'est pas épargné par le relativisme qui en setournant vers le passé, nous amène à considérer d'un œil un peu moins assuré ce que l'on pense être des véritésuniverselles.

III- Dès lors ce qui peut et devrait être la même pour tous n'est-ce pas la vérité comme valeur/idéal plusqu'une vérité en acte difficilement trouvable ? A- Si une conception relativiste montre qu'en effet, la quête de la vérité au sens noble et philosophique est unetâche peut-être infinie, la vérité variant selon les lieux et les époques, et si une telle vérité en acte n'est peut-êtrepas la même pour tous, il n'en demeure pas moins que le relativisme montre, à son insu peut-être, qu'au sujet de lavérité il y a bien quelque chose que tout le monde peut partager : le fait qu'elle est une valeur, un idéal à atteindre.Ce qu'il y a de commun entre Galilée et ses contradicteurs les plus honnêtes, c'est la volonté de ne pas sans teniraux apparences et de découvrir la vérité.

Certes, il n'y a peut-être pas de vérité en sciences, celles-ci n'étantqu'"une suite d'erreurs rectifiées" selon le mot de Bachelard, mais à l'inverse, il n'y a pas de sciences sans volontéd'atteindre la vérité, sans désir de celle-ci.

Ainsi la pratique scientifique est implicitement guidée par ce désir devérité que toute la communauté partage, on n'est pas scientifique si on ne pense pas pouvoir trouver la vérité.

B- Mais ceci ne se limite pas à la pratique des sciences, ce désir est peut-être fondateur des relations humaines etdonc de la morale et de la politique.

On en revient ainsi à la pratique du dialogue telle que voulue par Socrate : ilfaut pour qu'un dialogue soit bénéfique à tous que chacun veuille sincèrement la vérité, et même si bien sûr, de fait,il y a toujours des personnes plus soucieuses de gloire, de victoire et de leur intérêt personnel que de vérité, il n'endemeure pas moins que si la vérité ne fonctionnait pas comme un idéal régulateur toute tentative de relationsintersubjectives échoueraient : ainsi les débats où les intervenants en viennent au mains et qui sont honteux pourune démocratie.

La formulation de cet idéal se trouve ainsi dans le Gorgias de Platon : « Veux-tu savoir quel type d'homme je suis ? Eh bien, je suis quelqu'un qui est content d'être réfuté, quand ce que je disest faux, quelqu'un qui a aussi plaisir à réfuter quand ce qu'on me dit n'est pas vrai, mais auquel il ne plaît pas moinsd'être réfuté que de réfuter.

En fait, j'estime qu'il y a plus grand avantage à être réfuté que de réfuter, dans la mesure où sedébarrasser du pire des maux fait plus de bien qu'en délivrer autrui.

Parce qu'à mon sens, aucun mal n'est plus gravepour l'homme que de se faire une fausse idée des questions dont nous parlons en ce moment.

Donc, si toi, tu m'assures quetu es comme moi, discutons ensemble ; sinon, laissons tomber cette discussion, et brisons-là.

» On voit par là que cet idéal de vérité est aussi ce qui est à la base de toute morale et de toutepolitique, si en effet la volonté de vérité n'est pas partagée, si on prône à l'inverse le mensongealors c'est toute possibilité de société civile qui s'effondre.

Conclusion : Il y a loin entre ce qu'on attend de la vérité, qu'elle soit universelle et intemporelle, et ce qu'onpeut constater de fait, qu'elle est quasiment introuvable.

Toutefois, ce n'est en aucun cas une raison de désespérer de la trouver, et c'est même son statut de valeur et d'idéal qui fonde et régule les pratiques humaines.Ainsi si la vérité en acte n'est pas la même pour tous, en tant que valeur elle peut et doit être partagée par tous, il en va dela condition humaine.. »

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