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La vérité est-elle la finalité de l'art ?

Publié le 25/06/2009

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Introduction :

 

            L’art est une manifestation sensible qui a pour but généralement de manifester le beau quelque soit la définition que l’on en produise. Ainsi parle-t-on de l’esthétique comme le domaine de l’art, celui de la contemplation esthétique. Or la vérité peut se définir, de façon simple, comme ce qui est le critère qui vrai et du faux, c’est-à-dire plus spécifiquement la vérité-correspondance donc l’accord entre l’idée et la chose. Celle-ci relève du domaine scientifique. L’art et la vérité ne semblent pas aller de pair d’autant plus qu’ils relèvent de deux domaines différents. Le concept de finalité suppose un point de vue téléologique. Comment articuler la vérité et l’art ? Bien plus que le problème de l’articulation de ces deux domaines, il faut bien voir que l’art semble s’opposer à la vérité comme relevant du domaine de la fausseté ou de l’illusion, du trompe-l’œil. Comment voir alors dans l’art la possibilité d’une émergence de la vérité ? Telle est la question à laquelle nous devons répondre.

            Si l’art est illusion et mensonge (1ère partie), l’art donne corps aussi à la vérité de l’esprit (2nd partie), il se prendrait alors comme dévoilement du vrai (3ème partie).

 

 

I – L’art mensonger et illusoire

 

a) Comme Platon le développe au livre III de la République : l’art est illusion et mensonger. Cette considération de l’art repose sur une acception mimétique de l’art : il aurait pour but d’imiter la nature et c’est en ce sens qu’il est reproduction sensible de la réalité. Toute œuvre est fantomatique en tant qu’elle n’est que l’apparence trompeuse de la réalité. Et c’est bien ce que l’on peut voir avec l’exemple de Zeuxis et des raisons qui sont une illusion de la réalité. Elle a donc une très faible consistance ontologique. L’art a donc toujours un retard sur la nature. Si l’art trompe alors il n’a pas non plus de consistance épistémologique. C’est pourquoi Platon chasse l’art de la cité idéale. L’art est imitation et mensonger : une illusion Platon compare le tableau au reflet tel qu’on pourrait le voir avec le cas de Narcisse. Il donne ainsi une image spectrale de l’art. Ce qui est produit par l’art, n’est donc pas réel. Mais une représentation de celui-ci.

« de raison dans le sens où la réalité serait une illusion plus forte, une apparence plus trompeuse que l'apparence del'art.

« Tout cet ensemble d'objets et de sensations n'est pas un monde de vérité, mais un monde d'illusions.

» Laréalité vraie existe au-delà de la sensation immédiate et des objets que nous percevons directement.

L'illusoires'applique dès lors bien plus au monde extérieur qu'à l'art.

Le qualificatif d'illusoire s'applique donc bien plus au réel,ce que nous appelons réel, et l'art dépasse cette illusion en nous donnant à voir les idées.

L'art n'est donc pas enreste sur le réel : « Ce que nous appelons réalité est une illusion plus forte.

» L'art démontre la liberté de l'esprit encréant des œuvres qui n'ont pas de référent réel.

L'illusion prend donc un autre sens, ce n'est plus une simulation duréel, ce n'est plus une « illusion de ».

L'art est alors contraint de se conformer à ce qu'il représente, même si c'estavec artifice.c) En effet, l'art même s'il est illusoire donne accès à la vérité comme le précise Hegel dans l'introduction du Cours d'esthétique .

Le beau se définit comme la manifestation sensible de l'idée : « En disant donc que la beauté est idée, nous voulons dire par là que beauté et vérité sont une seule et même chose.

Le beau, en effet, doit être vrai ensoi.

» L'idée doit aussi se réaliser extérieurement et acquérir une existence définie, en tant qu'objectivementnaturelle et spirituelle.

Le vrai existe également en s'extériorisant.

L'idée, n'est pas seulement vraie, mais elle estégalement belle : « le beau se définit ainsi comme la manifestation sensible de l'idée.

Si l'art n'était qu'unereprésentation illusoire de la réalité, ce serait faire de l'art un concept négatif et dire qu'il ne doit qu'être uneimitation la plus proche possible du réel.

Le but essentiel de l'art serait alors de reproduire habilement les objets telsqu'ils existent dans la nature.

Dans ce cas, l'art serait superflu.

Mais s'il n'était que ça, dans quel but imiter ?Comme le dit Hegel, « en entrant en rivalité avec la nature, on se livre à un artifice sans valeur » comme le suggèrel'histoire de Zeuxis et Praxeas ; en d'autres termes ce serait comme « un ver faisant des efforts pour ressembler àun éléphant ».

Transition : Ainsi l'art est la manifestation la vie de l'esprit, sa prise de conscience.

L'art donne donc forme à l'esprit absolu.

Ilest la prise de conscience de l'esprit par lui-même dans son extériorité.

Il donne donc corps au réel et au vrai.

Il estdonc l'apparence mais rend effectif l'essence.

On peut alors dire de l'art qu'il est le dévoilement du réel, de la vérité.

III – L'art comme dévoilement a) En effet, dans La pensée et le mouvant Bergson nous montre que l'art vise à nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, des choses qui ne frapperaient pas directement nos sens et notre conscience : la nature profonde deschose, leur vérité, leur essence.

Le poète est comme le révélateur d'une image photographique : il exprime dessentiments que nous avons sans nécessairement en avoir conscience.

Mais surtout dans la peinture (qui a la plusgrande part à l'imitation) : « les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des chosesqui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes.

».

Le peintre passe pour un idéaliste, c'est-à-direque l'on entend qu'il ne s'intéresse pas premièrement à la matérialité de la vie ; c'est un « distrait » : « Auxiliaire del'action, la perception isole, dans l'ensemble de la réalité, ce qui nous intéresse ; elle nous montre moins les chosesmêmes que le parti pris que nous pouvons en tirer.

[…] Mais, de loin en loin, par un accident heureux, des hommessurgissent dont les sens ou la conscience sont moins adhérents à la vie.

La nature a oublié d'attacher leur facultéde percevoir à leur faculté d'agir.

Quand ils regardent une chose, ils la voient pour elle, et non plus pour eux.

» Ilsperçoivent pour percevoir et non plus pour agir, pour le plaisir lui-même.

Ils accèdent à la vérité des choses.b) Ainsi, dans Deleuze La logique du sens, la différence Deleuze montre que la peinture est la tentative de rendre visibles les forces invisibles.

Le problème de l'art n'est pas de reproduire ou d'inventer des formes, mais de capterdes forces.

En ce sens, aucun art n'est figuratif.

Reprenant une phrase de Klee, on peut dire que l'art n'a pas pourobjet de « rendre le visible, mais rendre visible ».

La force est en rapport étroit avec la sensation.

La force en elle-même n'est pas sentie.

L'art nous permet d'accéder à la vérité.c) Seul l'art est à même de nous manifester la vérité de l'être.

Il faut préciser que par-là, Heidegger L'origine de l'œuvre d'art ne veut nullement dire que l'œuvre nous montrerait adéquatement la vérité d'une chose particulière, empirique, mais bien la vérité en personne telle qu'elle vient à éclore.

L'œuvre d'art nous manifeste l'absolu même,qui n'est autre que la manière dont la vérité vient à être, en nous la rendant présente.

Par l'art, la vérité vient àêtre dans son mode originel d'instauration : « La beauté est un mode d'éclosion de la vérité ».

Conclusion : On peut dire alors que la vérité est la finalité de l'art même si ce dernier ne s'y réduit pas.

Ainsi, le beau etle vrai sont concomitants.

La vérité a besoin de l'art pour apparaître, pour se manifester au monde.

Sans apparence,l'essence ne peut pas être pleinement effective.

Cependant, n'est pas déterminer l'art en vue d'une objet, c'est-à-dire lui ôter son autonomie et en faire un appendice de la vérité, un instrument de connaissance ?. »

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