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La vérité est-elle indiscutable ?

Publié le 27/02/2008

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Cette conception de la vérité s'oppose donc à l'idée d'une remise en question ou d'une contradiction. Et pourtant, comment accéder à la vérité si ce n'est par ce recours à la critique, la discussion ? Et comment valider son statut de vérité sans la faire passer par cette épreuve ? Pour autant, toute vérité est-elle discutable ? L'enjeu est donc celui des repères que nous pouvons avoir, de la certitude et donc la confiance que nous pouvons accorder à ce que nous nommons « vérités ». Proposition de plan : I ? La vérité est un absolu qui se soustrait à la discussion et à la contestation :             a. La vérité appartient à la sphère de l'esprit Pour Platon, la vérité est une essence, qui doit être cherchée dans la sphère de l'esprit et non dans celle du sensible, c'est-à-dire dans le monde que nous observons, toujours changeant et variable. C'est donc un absolu, fixe et immuable, qui ne peut être remis en cause. Ainsi, les vérités mathématiques apparaissent comme des normes : elles ne sont pas discutables.             b.

« « Pour tout dire, nous ne voyons par les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettescollées sur elles.

Cette tendance, issue du besoin, s'est encore accentuée sous l'influence du langage.

Car les mots(à l'exception des noms propres) désignent tous les genres.

Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la pluscommune et son aspect banal, s'insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme nese dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même .

» Bergson, Le rire , p.156, PUF. Transition : Si nos vérités sont ce qui ne peut être discuté et qui s'impose à nous sans remise en cause possible, quelle est alors la différence entre la vérité et le dogme ? Comment être certains que nous sommes dans le vrai ? II – La remise en cause comme critère du vrai : a.

C'est par la discussion que nous parvenons à la vérité Telle est la méthode de Socrate , ou maïeutique , qui cherche à atteindre la vérité par le dialogue.

C'est en interrogeant son interlocuteur sur ses vérités et en les remettant en cause par le biais de la discussion qu'il parvientà l'essence de la vérité. Ainsi, Socrate s'interroge par exemple sur ce qu'est le beau, la justice : il s'agit, par cette interrogation et cettediscussion, de distinguer les opinions de la vérité .

La vérité est bien ce qui a été soumis à la discussion, contrairement aux opinions, qui sont posées sans être vérifiées. b.

Le doute cartésien comme chemin vers la vérité Descartes pose le doute méthodique comme le seul instrument permettant d'accéder à la vérité.

Il émet l'hypothèse que nos vérités, que nous posions comme telles, peuvent être fausses.

La seule méthode de vérificationest alors le doute, c'est-à-dire une remise en cause de nos connaissance. « Et, comme en abattant un vieux logis, on en réserve ordinairement les démolitions pour servir à bâtir unnouveau, ainsi, en détruisant toutes celles de mes opinions que je jugeais être mal fondées, je faisais diversesobservations et acquérais plusieurs expériences, qui m'ont servi depuis à en établir de plus certaines.

» Descartes, Discours de la méthode . c.

Les vérités scientifiques sont également discutables La même méthode s'applique aux vérités scientifiques : malgré leur caractère absolu, elles sont discutables.

Eneffet, pour Popper , une vérité scientifique n'est pas une proposition qui a été vérifiée ou qui est vérifiable par l'expérience, mais qui est falsifiable , c'est-à-dire qui est réfutable, dont on ne peut affirmer qu'elle ne sera jamais réfutée.

Ainsi, les postulats de la psychanalyse ne sont pas des vérités scientifiques pour Popper, car ils ne peuventêtre discutés. Si nos vérités sont discutables, c'est à la fois - que la remise en cause, par la discussion ou par le doute, est le seul moyen d'accéder à la vérité - que c'est également le critère permettant de valider nos vérités, d'être certain de leur statut de vérité (paropposition aux opinions notamment). L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'ilpuisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de lascience empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, lesavant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires etuniversellement valides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est« métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper , l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliersvérifiés par l'expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs. » Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigences auxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout. »

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