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La valeur d'une chose dépend-elle de son utilité ?

Publié le 27/02/2008

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Si l'eau est en abondance, si on la trouve partout, et qu'elle est, de plus, de bonne qualité, son prix sera bas. En effet, dans ce cas là, il y aura très peu de traitement à lui faire subir, et peu d'agents qualifié participeront à son extraction. Par contre, si elle est rare est de mauvaise qualité; son prix sera élevé. En effet, il faudra alors qu'elle soit acheminée de son lieu de source aux usines qui s'occupe de son traitement. Ici, des ingénieurs qualifiés participeront à assainir son contenu. Puis, il dvra être acheminée a nouveau cette fois-ci vers le consommateur. Ce qu'on saisit ici, c'est que la valeur monétaire d'une chose est l'indice même à la surface de cette chose qui nous renvoie à son existence. Cet indice contient la quantité de travail nécessaire, le chemin parcouru, la qualification des agents mis en jeu pour son élaboration... En somme, la valeur apparaît comme une synthèse objective des processus de fabrication d'émergence de la chose. L'utilité, qui est alors rangé du côté du consommateur n'est pas prise en compte.

« dans la phrases.

Car cela peu aussi signifier pour celui l'entend « Je la tend (une corde par exemple) », de telle sorte que le son (signifiant) « attend » ne prend son sens que par opposition avec « la tendre », et en fonction desautres termes de la phrase qui suivront. Eh bien Baudrillard ne va rien faire d'autre que d'appliquer cette idée à l'échange économique.

Il y a en effet deuxdimensions de l'échange monétaire.

Soit j'échange de l'argent contre un bien réel, soit cet argent est mis en rapportavec d'autres termes du système monétaire.

Par exemple, je compare mon revenu avec celui de mes voisins, lavaleur monétaire de ma voiture avec la leur..etc.

Contrairement à l'argent qui est mis en relation avec un bien réel(valeur d'usage, encore appelé par Baudrillard valeur fonctionnelle ), l'argent n'est mis en relation ici qu'avec lui- même.

Peu importe ce à quoi il renvoie, peut importe sa référence (ce qu'il est sensé permettre acheter), peutimporte sa référence réelle: « la valeur référentielle est anéantie au profit du seul jeu structurale de la valeur » nous dit Baubrillard dans L'échange symbolique et la mort .

En somme, l'argent n'est plus qu'un signe qui s'échange contre d'autre signe, tout en faisant référence à plus rien.

Les objets qu'il permet d'avoir, leur utilité, leur gravité necompte plus: Baudrillard parle en ce sens de la « flottaison des monnaies ».

Progressivement, la réalité à laquelle renvoie l'argent disparaît, l'utilité des choses, le travail qui se dissimule derrière elles aussi: c'est l'avènement de laseule valeur d'échange, de la valeur structurale . L'utilité dépassée III. On voit que notre société contemporaine rentre ainsi dans une double dérive.

D'abord, elle réduit la valeur d'unechose à une certaine somme d'argent, le problème étant alors que cet argent ne renvoie, deuxièmement, à plusaucune réalité.

On peut prendre l'exemple célébre de la marque Nike à la fin des années 80.

Le directeur markétingd'alors était dans une situation compliquée puisque ses deux concurents (Reebok et Adidas pour ne pas les citer)avaient chacun sorti leur nouveau modèle qui remportait un large succès.

A contrario, le modèle de Nike ne proposait rien de réellement nouveau.

Le directeur marketing eu alors l'idée de doubler le prix des chaussures qu'ilsallaient mettre sur le marché: ce fût un franc succés! C'est ainsi l'argent qui prend entièrement le relais de la valeurtandis que la chose elle-même, la réalité, disparaît entièrment.

C'est ainsi que Baudrillard parle d'une sociétéd'échange qui « décroche en abyme vers une réalité introuvable ». Le philosophe parle en ce sens d'une véritable commutabilité des qualités, choses dont avait déjà parlé Marx.

Eneffet, ce dernier parlait du pouvoir de l'argent comme opérateur d'inversion: vous êtes laid? Avec l'argent vousdeviendrez beau.

Vous n'êtes qu'un fin pratiquant du vice? Votre vertu sera proportionnelle à la grosseur de votreporte-monnaie.

Dans l'exemple de la marque Nike, on saisit combien le laid devient beau, combien tout simplement,et c'est là toute la gravité de la chose, le faux devient vrai.

Et dans notre cas, rien ne change: ce qui n'aabsolument aucune utilité devient soudainement (mais souvent de manière éphémère) la plus importante et la plusutile de toutes les choses. Il s'agirait donc au fond de rattacher la valeur à la réalité, de ne pas perdre de vue l'objet en lui-même sous le prix.Le prix a fini par se confondre avec la valeur affective, la valeur pragmatique de la chose.

Toutes les valeurs sonten somme devenues une seule et même valeur: la valeur monétaire.

Il faut donc tenter de déconstruire cette valeurpour retrouver à travers elle une réalité et un rapport personnel avec l'objet en question.

L'argent est comme unvoile de Maïa qui a jeté l'illusion sur tout ce qui nous entoure, sur la réalité toute entière.

Il faut pourtant tenté departir à sa recherche autant que faire se peut.

Il faut passer des attributions subjectives qu'on a choisi à notreplace afin de retrouver la véritable valeur objective de la chose.

La questiond ela valeur nous invite à mettre enplace une véritable vigilance financière, en gardant toujours en tête que l'argent ne doit pas remplacer, sesubstituer à la valeur véritable d'une chose.

Si l'on prend l'exemple d'une marque de vêtement, on se rendra compteque bien souvent elle ne propose pas plus que l'écusson qui démontre qu'on l'a payé cher... Conclusion La valeur peut être conçue comme une histoire, celle du cheminement d'un produit, celle qui raconte d'où et de quime vient un objet.

L'argent s'est progressivement mise à nous raconter une autre histoire tendant à surplomber lapremière: cela est cher donc cela a de la valeur.

Si l'utilité n'est pas le seul indice où s'origine la valeur d'une chose,elle avait le mérite de rattacher la valeur à la réalité, de lester l'objet.

Elle nous orienter vers l'idée d'une valeurd'usage, et non plus simplement comme aujourd'hui vers une valeur d'échange qui a pris toute la place et exterminéla précédente.

Cependant, malgré ce rôle salutaire de l'utilité, elle ne peut pas non plus être le seul indice de valeur.Une oeuvre d'art ne sert à rien à proprement parler, et pourtant, sa valeur est inestimable (et pas que d'un point devue monétaire).

Ce sont ces valeurs là qui doivent être cherchées, derrière l'argent qui recouvre d'un voile opaquetoute réalité.

Une chose peut m'évoquer quelque chose, me renvoyer à mon histoire personnelle: en dernièreinstance, je peut aussi être celui qui choisit la valeur que je choisis d'attribuer aux choses.

A vrai dire d'ailleurs,n'est pas le fonctionnement même de toute conscience, à savoir le fait de mettre en perspective le monde selon lavaleur que l'on attribut au chose.

D'un rendez-vous jusqu'à un vieux livre, c'est notre façon d'habiter le monde qued'être toujours en train d'attribuer telle ou telle valeur aux choses selon le moment, que ce soit par intérêt où pourdes raisons plus personnelles.. »

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