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La technique est-elle neutre ?

Publié le 29/09/2009

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technique
L'argumentation traditionnelle pour répondre à ces attaques consiste à rappeler que la technique, n'étant qu'un moyen et jamais une fin en soi, est moralement neutre. C'est l'homme qui, en dernier recours, décide de son usage, il lui appartient de résister aux tentations d'une utilisation destructrice et nocive. La liberté de l'homme se manifeste aussi bien dans sa capacité à fabriquer des outils que dans les fins qu'il assigne à son action. La technique ne saurait donc être rendue responsable de l'usage que l'on en fait, pas plus que l'arme d'un crime ne l'est de l'acte accompli.
Cette idée de la neutralité des instruments techniques rejoint la dissociation classique en morale de la fin et des moyens. Pourtant, elle a l'inconvénient de postuler une existence des outils techniques hors de tout contexte. Elle semble oublier que les moyens ne sont pas présents de toute éternité, qu'ils participent d'un projet d'ensemble, et qu'il est arbitraire de les considérer comme des pièces rapportées, extérieures à l'intention globale du projet. Les moyens entretiennent des relations plus directes avec les fins qui les produisent. La technique n'est pas seulement un instrument, elle implique un rapport de l'homme à son environnement et porte en elle les traits spécifiques de ce choix. Elle ne peut donc pas être considérée comme entièrement neutre.

technique

« humain.

Aussi l'un et l'autre étaient-ils inconnus aux sauvages de l'Amérique qui, pour cela, sont toujours demeuréstels; les autres peuples semblent même être restés barbares tant qu'ils ont pratiqué l'un de ces arts sans l'autre; etl'une des meilleures raisons peut-être pourquoi l'Europe a été, sinon plus tôt, du moins plus constamment et mieuxpolicée que les autres parties du monde, c'est qu'elle est à la fois la plus abondante en fer et la plus fertile en blé.

» 3.

TRANSITION Si la technique a été le point fondateur du monde de la culture, ce qui est un bien pour l'humanité, dans quellemesure les finalités de la technique peuvent-elles êtres aussi neutres ? II.

La neutralité de la technique est-elle possible ? 1.

La technique : un rapport entre l'homme et la nature Texte Karl MARX, Le Capital, I, c.

7, Editions sociales, la technique est spécifiquement humaine Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

L'homme y joue lui-même vis-à-vis dela nature le rôle d'une puissance naturelle.

Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il lesmet en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie.

En même temps qu'ilagit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultésqui y sommeillent.

Nous ne nous arrêtons pas à cet état primordial du travail où il n'a pas encore dépouillé son modepurement instinctif.

Notre point de départ c'est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme.Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de sescellules de cire l'habileté de plus d'un architecte.

Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte del'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

Le résultatauquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur.

Ce n'est pas qu'il opère seulement unchangement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience,qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté.

Et cette subordination n'estpas momentanée.

L'oeuvre exige pendant toute sa durée, outre l'effort des organes qui agissent, une attentionsoutenue, laquelle ne peut elle-même résulter que d'une tension constante de la volonté.

Elle l'exige d'autant plusque, par son objet et son mode d'exécution, le travail entraîne moins le travailleur, qu'il se fait moins sentir à lui,comme le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles ; en un mot, qu'il est moins attrayant. 2.

: l'homme est un animal négateur de la nature Texte G.

BATAILLE, L'érotisme in OC, t.

X, Gallimard, p.

212. « Je pose en principe un fait peu contestable : que l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donnénaturel, qui le nie.

Il change ainsi le monde extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués quicomposent un monde nouveau, le monde humain.

L'homme parallèlement se nie lui-même, il s'éduque, il refuse parexemple de donner à la satisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l'animal n'apportait pas deréserve.

Il est nécessaire encore d'accorder que les deux négations, que, d'une part, l'homme fait du monde donnéet, d'autre part, de sa propre animalité, sont liées.

Il ne nous appartient pas de donner une priorité à l'une ou àl'autre, de chercher si l'éducation (qui apparaît sous la forme des interdits religieux) est la conséquence du travail,ou le travail la conséquence d'une mutation morale.

Mais en tant qu'il y a homme, il y a d'une part travail et del'autre négation par interdits de l'animalité de l'homme>>. Pour Bataille, l'homme se définit par un double être de négation : il nie la nature, le donné naturel et se nie lui-même.

L'homme n'est pas un animal comme les autres puisqu'il ne se satisfait pas du donné naturel.

Lorsque Batailledit qu'il le nie, il signifie qu'il le modifie, le transforme.

En d'autres termes, l'homme est un être qui se construit unmonde.

L'homme est un être de technique qui n'est pas nécessairement adapté au monde qui l'entoure mais quiadapte ce monde à ses besoins.

Il y a donc une différence radicale entre le monde naturel et le monde culturelhumain.

Mais cette négation ne porte pas simplement sur le monde extérieur, elle porte également sur l'homme lui-même puisque tout individu quitte cette naturalité première qui fait de lui simplement un être de besoins.

L'hommen'est pas qu'un être de besoins, en quoi son éducation fait qu'il ne vit pas seulement selon ses pulsions ; parexemple, l'éducation consiste à apprendre à vivre ensemble et donc à différer ses désirs.

Bataille montre alors le lienentre ces deux négations simplement parce que la négation du donné naturel est aussi négation de sa propreanimalité. 3.

TRANSITION La technique n'est pas neutre : ce qu'elle visait de spécifiquement humain peut aussi devenir inhumain. III.

Une nouvelle éthique pour une technique à visage humain. »

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