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La technique est-elle l'ennemie de l'homme ?

Publié le 18/03/2009

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technique

La technique, compétence fondamentale de l’homme, est l’ensemble des moyens et des procédés, outils et savoir-faire, permettant d’obtenir un résultat désiré. La technique est le moyen de conservation de l’homme. En effet, celui-ci est dépourvu des qualités fondamentales qui permettent aux animaux de survivre, la technique vient compenser ce manque originel. C’est l’interprétation de Platon du mythe de Prométhée, la technique est « l’intelligence qui s’applique aux besoins de la vie «. Elle permet de s’adapter aux situations nouvelles, de dominer et de façonner la nature aux besoins des hommes. Mais, de plus en plus, on avance que l’homme serait dépendant de la technique et du progrès qu’elle engendre. Dès lors, la problématique suivante se pose : aurait-il été préférable pour l’homme de ne jamais connaître le progrès de la technique? Pour cela,  il faudra considérer l’homme dans son état primitif, pour voir si l’absence de technique peut être souhaitable, puis le comparer à l’homme civilisé et toute sa technique, et enfin voir si il n’existerai pas un compromis, une meilleure façon d’aborder la technique.

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« si l'homme sauvage est si robuste, n'est-ce pas parce que les plus faibles sont implacablement exclut de l'existencepar le principe de sélection naturelle ? Peut-être justement que l'apparente faiblesse de l'homme civilisé réside dansce phénomène.

En développant la technique, ici la médecine, l'homme civilisé a permis l'émancipation de l'hommevis-à-vis de la nature et de sa sélection.

En essayant de rejeter au maximum cette dépendance à l'égard de lanature, l'homme civilisé accomplit de formidables progrès et est, en général, doté d'une constitution plus faible.

Deplus, la technique semblait être un vecteur de déchéance corporelle du fait du non exercice du corps.

Mais l'hommecivilisé n'est-il pas celui qui, au moins, témoigne d'un effort de progression ? L'homme sauvage, lui, ne se remet pasen cause dans son mode de vie.

La technique se substitue à l'exercice du corps de l'homme civilisé, mais, au moinselle stimule et utilise les facultés de l'esprit.

La conception, la réalisation et l'utilisation même des techniques fontappel à ces facultés, les stimulent.

Cet exercice, ainsi que celui de la socialisation nécessaire pour développer lestechniques, contribuent à l'enrichissement de l'humanité ; il privilégie la recherche constante du progrès, quitte àsouffrir certaines déceptions, à une condition d'existence paisible mais figée, immuable.

Cependant, la technique n'apas toujours été un vecteur de progrès.

Elle a participé au développement de civilisations, mais a parfois permis leurasservissement, leur déchéance, voire leur destruction.

L'exemple le plus frappant de cette perversion de latechnique est bien sûr celui de la bombe atomique ; utilisée à deux reprises à la fin de la Seconde Guerre mondiale,elle a été source de peurs dans le progrès technique et au-delà, dans l'humanité en général et dans son évolution… Pour Heidegger, l'ère moderne réalise le projet cartésien de maîtrise et dedomination de la nature.

Elle est l'ère où se manifeste dans toute son ampleurla technique, la mobilisation de toutes les forces en vue d'une exploitation.Toute la nature est devenue, non plus objet de contemplation ou de pensée,mais un fonds exploitable et calculable, y compris l'homme lui-même qui n'enest que le gérant.

Ainsi, le Rhin, dont le poète savait dire le mystère, n'estplus qu'une énergie électrique potentielle, qu'une source d'énergie sommée dese livrer (La Question de la technique). Cette description du monde technique n'est pas, pour Heidegger, l'occasionde s'inquiéter pour l'homme, au sens où il le croirait menacé par descatastrophes, mais de diagnostiquer un nouveau rapport de l'homme à l'Êtrequi s'annonce.

D'une part, l'étant, l'ensemble de ce qui est, est sommé de selivrer sous une forme calculable (ainsi, le scientifique questionne tel ou telphénomène pour en obtenir une maîtrise mathématique) ; d'autre part,l'homme lui-même est sommé d'étendre sa main ordonnatrice, de tout planifieret soumettre à ses calculs.

Le danger de la technique est l'illusion qu'ellesuscite chez l'homme de pouvoir se rencontrer lui-même dans ce qui est, etdonc de ne jamais pouvoir exister authentiquement. S'il est tout à fait possible de faire l'éloge de la technique et de ce qu'elle apporte à l'homme civilisé, en même temps que sa condamnation à travers la vie paisible de l'homme sauvage, c'est peut-être que la techniquen'est ni bonne ni mauvaise en elle-même.

Elle serait bonne ou mauvaise en considération des usages ou des butsauxquels on la destine.

En effet, la technique est considérée comme un outil, un moyen pour parvenir à ses fins etpas une fin en soi.

A partir de là, l'usage va déterminer si la technique est bonne ou mauvaise.

La technique estdonc un outil qu'il faut soumettre au jugement éthique, qui portent sur les fins, les valeurs.

De plus, l'idée quel'homme serait soumis à la technique, qu'il ne maîtriserait donc pas ses usages ni les fins auxquels elle est destinée,est contestable.

La technique est un produit de l'humanité, elle est une œuvre humaine.

C'est donc l'homme quiimpulse ce progrès, le progrès ne s'engendre pas seul.

Selon les fins mises en jeu, il peut se révéler néfastes oubénéfiques aux sociétés.

Le progrès technique peut consacrer l'amélioration de la condition humaine, le fauteuilélectrique permettra ainsi à une personne handicapée d'être plus autonome.

Mais le progrès technique peut aussi serévéler néfaste, par exemple lorsqu' on le développe à des fins militaires. De plus, la valeur de la technique peut différer selon les points de vue.

Ainsi la mécanisation de l'industrie, procurant rentabilité et profit à l'entrepreneur capitaliste, sera l'objet de violentes protestations dans les milieuxouvriers.

Par conséquent, même si on considère la technique comme neutre en elle-même, ce sont ces usages quiont une valeur ; or, bien souvent, on associe à la technique la valeur de l'usage que l'on en fait, la technique n'estdonc pas perçue comme neutre.

On peut, selon le point de vue, aussi bien louer la technique pour le progrès qu'elleapporte que la condamner violemment en raison de ses dérives par rapport à l'éthique.

Ce n'est donc pas latechnique qu'il faudra remettre en cause, le processus étant déjà installé, mais bien ses usages et ses finalités. Aussi, forte de sa place, la technique semble ne pas vouloir prendre en considération les critiques qu'on lui adresse.

Hans Jonas montre que les promesses des techno-sciences modernes se sont inversées en menaces, et laperpétuation de l'humanité se trouve mise en question.

Refonder une théorie et une pratique de la responsabilitésemble donc être l'enjeu le plus important de cette ère technologique (Jonas, Le principe responsabilité, une éthiquepour la civilisation technologique).

Une morale doit investir l'espace technique afin de contrôler son progrès, sonévolution, et doit avoir un pouvoir décisionnel permettant de contrer toute orientation capable de mettre en périll'homme.

Le politique doit instituer un principe de précaution, mais surtout s'employer à l'appliquer devant toutepossibilité d'un risque pour les espèces vivantes.

Dès lors les techniciens dirigent le pendant socio-économique de lasociété industrielle.

Ainsi J.

Habermas dira que la démocratie n'est plus un gouvernement du peuple par le peuple.

Le. »

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