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La science nous rend-elle plus capables d'être libres ?

Publié le 30/05/2009

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La science désigne l'activité de la raison qui cherche à acquérir une connaissance objective  des lois de la nature. La capacité est la possibilité qu'à un être ou une chose de faire telle ou telle activité. La liberté consiste dans la possibilité de faire de ce que l'on veut. Dans la mesure où la liberté est la possibilité de déterminer soi-même la règle de son action, il semble que la science qui nous permet d'acquérir des connaissances objectives est le moyen et l'auxiliaire de notre liberté. Toutefois, en nous révélant les lois de la nature, la science nous découvre un déterminisme qui échappe tout à la fois à notre pouvoir et à notre volonté, au point de réduire la liberté à une illusion sans fondement. En ce sens la science, loin de nous rendre plus capables d'être libres, nous priverait de cette capacité à être libres en inhibant nos actions. Toutefois devons nous vraiment considérer la science comme l'ennemie de la liberté humaine alors qu'il est patent qu'elle nous est d'une grande utilité ? Nous sommes alors confrontés à ce problème : la science est-elle l'auxiliaire ou l'ennemie de la liberté humaine ? Est-elle un moyen qui nous permet de rendre notre liberté effective ou au contraire un obstacle inhibant nos actions ?

• Se demander s'il n'y aurait pas des appréhensions de « la liberté » telles que la question n'aurait en fait aucun sens, (particulièrement celles où il ne saurait être question d'être plus ou moins « libre »).  • Se demander pour quelle(s) appréhension(s) de « la liberté » on peut se demander si « la science nous rend plus capables d'être libres ».  — plus grande puissance (sur quoi? sur qui?)?  — en quoi une connaissance plus étendue ou plus assurée pourrait-elle nous rendre plus capable d'être libre?  — ou certaines connaissances (lesquelles, en quoi) ?  • Remarquer que le sujet n'est pas « La science nous rend-elle plus libre? » mais « La science nous rend-elle plus capables d'être libres? ».

« Analyse du sujet · La science est la connaissance relative à des phénomènes obéissant à des lois et vérifiés par des méthodes expérimentales, au moyen de trois composantes : l'observation, l'expérimentation et les lois. · L'observation des faits, c'est l'étude objective des phénomènes.

Elle se doit d'être la plus objective et la plus précise possible,et ne doit pas se laisser influencer par les émotions, la foi, l'espoir ni par une possibleexplication, qui risqueraient de la biaiser. · Les observations nécessitent souvent des instruments de mesure, cela aide énormément à la précision des grandeurs des données mesurées. · L'expérimentation scientifique est un ensemble d'observations d'un phénomène reproductible, prédictible et réfutable. · Lorsque les phénomènes observés font apparaître des relations invariables entre certaines grandeurs mesurées, on pourra commencer à supposer l'existence de lois liant ces grandeurs entre elles. · L'objectif de la science est de trouver des lois les plus fondamentales possibles, et cela permet d'aller plus loin dans l'acquisition des connaissances scientifiques et de leurs applications. · C'est le rapport aux sciences qui est interrogé : faut-il partir de principes pour expliquer tout le réel ou au contraire partir du réel pour en déduire des lois, si tant est qu'elles puissent être déduites ? Cela revient àremettre en question la légitimité à la fois de notre propre rapport aux phénomènes réels comme toujours assignables à quelque chose qui les précèdent et celle du postulat de l'existence effective de ce qui estobjet d'expérience, et ainsi à lever l'éventuelle contradiction avec le postulat de liberté humaine. · En réalité, ce qui doit être ici mis en rapport c'est la science comme activité prétendant découvrir les principes qui régissent nécessairement et universellement l'ensemble des phénomènes (parmi lesquelsl'homme), et la liberté en tant que celle-ci suppose la contingence (fait de pouvoir être autrement qu'iln'est).

C'est donc, au fond, une pensée dialectique liberté/nécessité qui est ici en question à travers larationalisation scientifique du comportement humain. · Dans la mesure où la science permet le progrès, ou en tout cas apparaît comme la condition d'une amélioration, on pourrait penser qu'elle nous rend capable d'être libre : elle nous rendrait en ce sens maîtrede la nature.

Or, nous donne-t-elle vraiment toutes les conditions nécessaires à cette libération ? Ne nousenchaîne-t-elle pas bien plutôt à une autre forme de soumission, soumission telle qu'elle nous ferait renoncerà notre croyance en la liberté ? Problématique La science, comme rationalisation et des lois qui régissent le monde et des déterminismes humains, nous permet-elle de nous libérer de la nature et de nous en rendre maître ? Ou, au contraire, fait-elle naître une nouvelle,et plus profonde, soumission ? De la même manière, dans la mesure où la science tend à expliquer rationnellement lecomportement humain, n'est-elle pas incompatible avec la croyance intime en la liberté de l'homme ? Plan I.

La science rend impossible, voire irrationnelle, la liberté de l'homme : tout est nécessaire · Dire que le monde est régit par des principes nécessaires correspond à une attitude « intellectuelle » qui permet à fortiori de vérifier que tout ce qui est réel existe effectivement en acte (qu'il est donc nécessairedans un autre sens encore) : ainsi Leibniz, dans Discours de métaphysique (§ XII, « comment distinguer lesphénomènes réels des imaginaires ») montre que « l'indice le plus puissant de la réalité des phénomènes etqui même suffit seul, c'est le succès dans la prédiction des phénomènes futurs à partir des phénomènespassés et présents, que cette prédiction soit fondée en raison ou sur une hypothèse jusque-là couronnéede succès ou qu'elle se fonde sur la coutume jusque-là observée.

» Comment donc pouvoir former quelquejuste prédiction si précisément tout ce qui est réel n'est pas nécessaire ? C'est bien parce qu'il l'est que l'onpeut en dégager des principes et des lois (qui vont au-delà du présent lui-même) qui deviennent par lasuite eux-mêmes universels et nécessaires.

A cet égard, l'exemple des projections dans le futur à l'échelled'une dizaine ou d'une vingtaine d'année, faites notamment par des sociologues, est significatif : noussommes capables d'affirmer, selon des paramètres clairement définis, combien de naissances, de décès, demort par suicide il pourra y avoir dans le futur à partir des phénomènes réels observés dans le passé et leprésent.

Ceci montre bien davantage à quel point notre mode de penser le réel semble justifié et mêmecondition de possibilité de toute connaissance juste du monde sensible dans lequel nous évoluons.

De lamême manière, Leibniz ajoute que même si Dieu était « trompeur » et que les phénomènes étaient à la vériténon réels (par opposition à imaginaires), il avait pourtant fait en sorte qu' « ils s'accordent au moins entreeux, il nous a garanti quelque chose d'équivalent, pour l'usage de la vie, à des phénomènes réels.

» De. »

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