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La science n'est-elle Qu'une connaissance approximative ?

Publié le 27/02/2008

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A. ? Les Mathématiques portent sur des notions idéales qui, si elles ont eu quelques origines empiriques, ont été comme décantées par l'esprit de leur gangue sensible et ont été refondues par lui sur le plan de l'intelligible pur. Dès lors, il leur est possible d'énoncer sur ces notions idéales des propositions rigoureusement exactes, au sens qui a été défini ci-dessus. Lorsque la Géométrie énonce que la somme des angles du triangle vaut deux droits, que l'aire du triangle est égale au demi-produit de sa base par sa hauteur ou le volume de la pyramide au tiers du produit de sa base par sa hauteur, lorsque l'Algèbre nous enseigne que la somme des termes d'une progression arithmétique est le produit de la demi-somme des extrêmes par le nombre des termes, etc., ces propositions sont vraies rigoureusement, indépendamment de toute approximation. Bien entendu, cette « exactitude » ne s'applique qu'aux Mathématiques pures, aux figures idéales de la Géométrie, aux nombres abstraits, etc. Dès qu'on passe aux applications empiriques, l'approximation apparaît. Si je veux évaluer l'aire d'un champ triangulaire, la formule géométrique ne me donnera qu'une valeur approchée, parce que le champ n'est qu'approximativement un triangle, parce que les figures réelles ne sont jamais parfaitement régulières, parfaitement conformes à leur modèle idéal. Il en est de même si je veux évaluer arithmétiquement un nombre irrationnel tel que PI : « Le nombre PI est défini très exactement par le rapport de la circonférence à son diamètre... C'est dans son évaluation par les moyens arithmétiques que cette notion est frappée d'inexactitude et rend nécessaires des procédés d'approximation» (BACHELARD, ouv.

« Introduction On a longtemps attribué à la vérité scientifique une valeur et une exactitude absolue, définitive.

Il arrive même,encore actuellement, que l'on oppose (peut-être par « abus de langage ») les sciences « exactes » (celles de la «nature », les « mathématiques ») aux autres.C'est pourquoi il peut paraître quelque peu surprenant de qualifier « la vérité scientifique » d' « approximation » (cequi apparaît nettement dans le libellé du sujet); mais c'est ce qui peut fonder, du même mouvement, la légitimitéd'une interrogation sur le sens ou les sens d' « approximation ».Il pourrait être tentant de refuser le droit de parler de « la vérité scientifique » en général et de s'installer dans uneopposition « sciences exactes » — « sciences non exactes ».Mais d'une part, ce serait refuser de réfléchir à partir du libellé du sujet tel qu'il est posé (en substituant à larecherche du (ou des) sens de l'affirmation une interrogation sur la légitimité de l'affirmation); d'autre part il pourraitapparaître que toutes les sciences relèvent de l' « approximation », même les mathématiques (dernier point qui peutsembler —avant examen approfondi du ou des sens d' « approximation » — totalement hors de cause).C'est précisément d'ailleurs une réflexion poussée sur les mathématiques qui pourrait nous amener — conjointementavec une analyse des processus des sciences du XXe siècle —à distinguer deux « manières » de penser l' «approximation ».

C'est pourquoi nous nous attacherons en premier lieu à dégager un premier sens d' « approximation» par lequel les mathématiques devraient être exclues de « la science » (s'il est vrai que « la vérité scientifique estapproximation ») pour tenter de faire apparaître ensuite un deuxième sens d' « approximation » qui inclurait lesmathématiques dans « la science » et permettrait — sans doute — de mieux penser « la vérité scientifique » dessciences telles qu'elles s'effectuent au XXe siècle. Première partie • Les deux adjectifs se rapportant à approximation sont « approché » et « approximatif ».Il doit apparaître aisément que le terme « approximatif » ne convient pas à la recherche scientifique qui procède parconcepts rigoureusement définis.• Reste le terme approché.

Au sens habituel du terme, approché s'oppose à exact.

Une connaissance est diteexacte lorsque, portant sur des grandeurs, elle nous donne une mesure qui« n'est ni supérieure ni inférieure, de si peu que ce soit, à la grandeur mesurée » (Vocabulaire technique et critiquede la Philosophie de Lalande, p.

315).Au contraire une mesure est dite approchée lorsqu'elle est seulement voisine de la grandeur réelle et qu'on lasubstitue à cette dernière « quand elle est impossible ou inutile à connaître rigoureusement ».De la même manière, on dit qu'une loi est approchée quand elle « permet de calculer une valeur suffisante pour lebut qu'on se propose, mais un peu différente de la valeur vraie.

» (Vocabulaire technique et critique de laPhilosophie de Lalande, p.

72).• Les mathématiques portent sur des notions purement mentales.

Il est dès lors possible d'énoncer sur ces notionspurement mentales des propositions rigoureusement exactes au sens que nous venons de définir.Par exemple, dans la géométrie d'Euclide (acceptant les axiomes ou définitions caractérisant la géométrieeuclidienne) tics propositions telles que : la somme des angles d'un triangle vaut deux droits ou la surface dutriangle est égale au demi produit de sa hase par sa hauteur sont vraies indépendamment de toute approximation(au sens défini plus avant).• Par contre, l'approximation est de règle dans les sciences expérimentales.

Pourquoi ?Premièrement parce que les concepts que l'on utilise doivent "traduire des réalités" (ils ne sont pas "purementmentaux", que "mentaux").L'une des caractéristiques du « réel » semble bien être qu'il « résiste » à notre connaissance.

D'où, comme le ditBachelard :« L'existence indéniable d'une erreur qui ne peut, par nature, être totalement éliminée et qui nous oblige à nouscontenter d'approximation » (Essai sur la connaissance approchée, p.

13).Deuxièmement parce que ces concepts ont été constitués grâce à une analyse de la réalité, par prélèvements sur leréel (comme le dit Lalande).On suppose, pour ce faire, que certains des éléments, certaines circonstances sont négligeables, sans influence surle phénomène étudié, mais on n'est jamais certain qu'ils le sont « en réalité ».

D'où l'on peut penser que lareconstruction intelligible du réel ne rejoint qu'approximativement ce réel.Troisièmement parce que les sciences expérimentales ne peuvent effectuer que des mesures nécessairement «approchées » (à cause, notamment, des instruments de mesure eux-mêmes).

De façon plus générale, on peut serappeler à ce sujet ce qui conduit pour chaque problème de sciences expérimentales à calculer les « marges d'erreur»...

dont « on » se contente fort bien d'ailleurs.Quatrièmement parce que la vérification elle-même ne peut qu'être « approchée ».

On vérifie en effet une. »

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