La science explique-t-elle l'homme comme elle explique la nature ?
Publié le 27/02/2008
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Transition : Or, il en va autrement des phénomènes humains, qui se révèlent d'un autre ordre. 2) Montrer comment le sciences de l'hommes ont conquis leurs propres règles méthodologiques pourépouser la spécificité de leur objet : l'homme et la société.
C'est le véritable moment de la constitution dessciences humaines.
a) L'homme est projet.L'histoire de la constitution des sciences humaines est riche d'enseignements à cet égard.
Comme l'écriraitSartre, l'homme n'est pas objet, mais projet ; à la différence de l'objet ou de la chose, il est déterminé en grande partie par la représentation de ce qu'il est.
Comme le montrent toute l'évolution des sciences del'homme, l'homme est déterminé par le sens qu'il donne à son passé, et par ses espérances (Weber).La méthode scientifique, en ce cas, doit retrouver le sens latent et la signification d'une culture et de sondevenir.
b) les sciences de l'homme sont des sciences sociales…L'objet d'une science humaine n'est en réalité pas l'homme, qui est un être social, mais les hommes, dontl'histoire se confond avec la société (d'où la formulation sciences sociales) et donc avec l'histoire des autreshommes.
c) La question de l'individuMais les sciences humaines doivent aussi construire un savoir sur l'individu ; donc prendre en compte, dans laméthodologie, les représentations et les croyances des individus ; d'où la nécessité d'une analyse approprié aux individus, en interaction avec la complexité du groupe.Dans les sciences physico-chimiques, la réduction du complexe au simple est nécessaire et suffisante pourélaborer les lois ; mais une science humaine ne peut expliquer le simple sans prendre en compte l'interactionavec le complexe (le groupe) ; ou alors, les individus deviennent des abstractions.
Transition Il en résulte qu'en psychologie, par exemple, l'homme est une totalité : la moindre action dévoile lastructure ; en sociologie, les faits sociaux sont des totalités auxquelles des facteurs économiques etidéologiques donnent leur sens, différent du sens individuel.
3) En définitive, il apparaît qu'on ne peut plus prétendre expliquer scientifiquement l'homme avec lesméthodes des sciences de la nature sous peine de perdre de vue l'humanité de l'homme.
Il importe alorsde tenter de décrite l'intelligibilité spécifique des sciences humaines.
a) spécificité épistémologique des sciences humaines.
Il résulte de ces réflexions que les sciences humaines ne peuvent se constituer sur le modèle de savoir quis'applique aux choses.Cela parce que les faits humains sont vécus avec une certaine intention et revêtus d'une signification.L'explication ne peut être déterminée par une constante, mais associée à une compréhension significative.
b) surdétermination de l'humainLe déterminisme demeure le principe fondamental de la science de l'homme ; mais c'est un déterminismecomplexe, jamais univoque, qui associe des déterminations multiples, ce qu'on appelle surdétermination.
c) un statut spécifiqueIl résulte de cette spécificité que les sciences humaines ne peuvent être exactes et rigoureuse au mêmetitre que les sciences de la nature (au moins dans la physique classique).
Le présupposé humain requiert uneélucidation particulière, parce que l'homme ne peut être déduit ; il fait l'objet d'une rencontre.Ce n'est pas une raison suffisante pour traiter les sciences humaines avec mépris, au prétexte qu'ellesseraient dotées d'un coefficient de probabilité très faibles. ConclusionLes sciences humaines constituent donc leur propre type de rationalité, qui n'est plus vraiment l'explication àl'œuvre dans les sciences de la nature.
Il ne faut peut-être pas les enfermer dans l'appellation de compréhensives,car elles demeurent en même temps explicatives ; il n'empêche qu'elles empruntent aux autres sciences lesconditions de la rigueur objective.Il convient donc de penser que l'homme est réellement objet de savoir ; sinon, les sciences humaines ne vaudraientpas beaucoup plus que quelques descriptions empiriques ou même de quelques projections idéologiques.
Il y a, en définitive, un dialogue permanent des sciences de l'homme et des sciences de la nature, qui se prêtentleurs langages.
Mais les sciences humaines ont leur statut et leur fonction propres : elles permettent de connaître.
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