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La science et la philosophie peuvent-elles se concilier avec la religion ?

Publié le 02/04/2009

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philosophie

 

La philosophie et la science sont deux disciplines qui visent la connaissance, et se proposent pour cela comme des moyens permettant d’accéder à la vérité. Fondées toutes deux dans la raison humaine, elles se proposent comme activité rationnelle, méthodique, opérant par le moyen de la pensée conceptuelle. Si la science permet davantage d’accéder à des certitudes indubitables, la philosophie a pour elle d’être dialectique et de se prêter à la critique, de manière à pouvoir toujours être contredite, reprise, développée, pour tendre toujours plus vers la vérité. La philosophie comme la science ne sont donc pas figées mais s’inscrivent dans une évolution permanente. Elles se fondent sur un critère de vérité et d’objectivité, afin de parvenir à l’universalité et à la certitude de leurs résultats. La religion en comparaison semble bien différente, car elle ne s’inscrit pas dans une recherche, et n’apparaît pas comme une discipline théorétique active et progressiste. La religion est fondée sur la croyance, et en cela détachée de la rationalité théorique et de la recherche de vérité. La croyance religieuse se distingue de l’énoncé scientifique qu’on ne peut raisonnablement pas remettre en cause. La religion ne semble donc pas posséder le caractère rationnel de la science ou de la philosophie, qui se démontrent par des raisonnements logiques, et ne peut donc être invalidée de vérité ou de fausseté. Faut-il conclure de ses distinctions fondamentales que la philosophie et la science ne peuvent se concilier avec la religion ? N’est-ce pas au contraire parce qu’elles n’ont ni la même fin, ni le même principe, que les théories de la connaissance peuvent être compatibles avec la croyance ? Et cependant, une compatibilité logique permet-elle réellement de penser une conciliation effective des sciences rationnelles avec la croyance irrationnelle ?

Nous tenterons d’envisager sous quels rapports sciences et philosophie sont conciliables ou non avec la religion : rapport de dépendance (1), rapport d’exclusion (2) ou seulement non-rapport (3)?

 

1ère partie : La philosophie et la science peuvent être liées à la religion.

2ème partie : La philosophie et la sciences ne sont pas compatibles avec la religion.

3ème partie : La philosophie et la science sont conciliables avec la religion si l’on accepte leur indépendance fondamentale.

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« ces deux disciplines sont incapables de la démontrer, et de la justifier par leur propres moyens, elle apparaît poureux comme un problème insoluble, qui ne les intéresse pas dans la mesure où elle ne permet en aucun cas d'accéderà la connaissance et à la vérité.

Bien au contraire, le caractère irrationnel de la religion, fondée sur la croyance peutnous écarter de la vérité.- La croyance consiste bien souvent en idées reçues et préjugés, qui sont bien loin de la vérité.

L'allégorie de lacaverne racontée par Platon dans La République (livre VII) dénonce les méfaits de cette situation où l'homme se contente de croire à ce qu'il voit et pense détenir le savoir alors qu'il n'en est qu'un pâle reflet.

Les hommes sontenfermés dans une caverne qui représente le monde des préjugés et de la confiance naïve, et ignorent que ce qu'ilsvoient autour d'eux ne sont que les ombres projetées des réalités extérieures.

Ils prétendent alors savoir, alors quetout leur est caché.

La croyance apparaît donc chez le philosophe grec comme un véritable obstacle au savoirvéritable, comme un écran qui empêche d'accéder au monde des réalités intelligibles, c'est-à-dire à la vérité.- En outre, la religion est figée, elle ne recherche pas l'objectivité et ne se prête ni à la vérification (impossible), ni àla critique.

Pour Pascal, la religion fait autorité, et elle n'est pas à remettre en cause.

La vérité religieuse est écritedans les textes anciens (la Bible pour le judaïsme, et les deux Testaments pour les religions chrétiennes, le Coranpour l'islam, etc.) et ces textes sacrés sont présentés comme immuables.

Alors qu'ils n'ont aucun caractèrescientifique, ils sont présentés comme des certitudes absolues, et leur caractère « intouchable » empêche laphilosophie comme la science de s'y intéresser.

Au contraire, en se refusant à la critique et à l'analyse, ens'affirmant dans un dogmatisme contraignant, on peut penser que la religion et à nous empêcher d'accéder à lavérité par nos moyens propres.

Elle discrédite ainsi la démarche de la philosophie et de la sciences en prétendantconnaître déjà la vérité absolue (en Dieu) et ne pas avoir besoin de ces disciplines théoriques qui reconnaissent leurignorance dans bien des domaines.

Les religions s'entourent de « mystère », et frôlent parfois l'obscurantisme.

Puisque Newton était un fervent croyant, on peut supposer que la pensée rationnelle n'est pas inconciliable avec lacroyance religieuse, et qu'il s'agit seulement de deux sphères de l'esprit humain absolument indépendantes mais quipeuvent néanmoins cohabiter en un seul être.

Il s'agit de se demander s'il est possible à l'homme de croireindépendamment de toute rationalité, et comment peut s'articuler en un même individu, foi et raison, croyancereligieuse, et pensée rationnelle ? 3ème partie : La philosophie et la science sont conciliables avec la religion si l'on accepte leur indépendance fondamentale.

- Alors que la connaissance scientifique qui découle d'une démonstration rigoureuse s'impose à notre esprit par laforce de la logique et son caractère nécessaire, croire au contraire découle d'un acte de la volonté, qui décided'adhérer à une idée ou à une thèse : c'est donc être en contact avec une intériorité, la sienne, plutôt qu'avecl'extérieur, le réel.

En effet, croire relève du sentiment (le sentiment de confiance que l'on accorde à une idée),contrairement au savoir.

La foi ne se démontre pas.

Pascal souligne dans les Pensées qu'il est vain de chercher à convertir les non croyants, et à donner des preuves de l'existence de Dieu, puisque la foi est un don de Dieu, unegrâce divine, qui ne se communique pas d'homme à homme, mais de Dieu à l'homme.

Dieu met la foi dans le cœur del'homme par la grâce.

La religion est donc tout à fait indépendante de la science ou de la philosophie, car elle sereçoit par le cœur, et non par la raison.

La foi est alors une conviction très intime, dans laquelle les interrogationsrationnelles n'ont plus cours.

La foi c'est l'amour qui nous porte vers Dieu.

Or, de même que l'amoureux ne sait direpourquoi il aime sa fiancée, le croyant ne peut expliquer sa foi, et elle n'en n'est pas moins solide et réelle.

Il n'y adonc pas d'incompatibilité logique entre disciplines rationnelles et religion, car les deux se distinguent absolument etne prétendent pas opérer sur le même terrain.

L'essentiel est de rester dans son ordre, et de ne pas chercher àcalquer la méthode scientifique ou philosophique sur la religion, de même que de ne pas se contenter de croyance etde sentiment pour accéder à la connaissance scientifique et philosophique. - « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas », affirme Pascal dansses Pensées .

Pour le théologien, la croyance religieuse est dans un premier temps absolument indépendante de la raison, et ne peut se fonder dans uneréflexion rationnelle, calculatrice, et scientifique.

On ne peut rendre raison dela foi religieuse, la prouver par un raisonnement ou une démonstration, etc'est pourquoi l'apologiste qu'est Pascal souligne son impuissance à convertirles non-croyants, car seule la « grâce » peut mettre la foi dans le cœur del'homme, et en aucun cas on ne saurait trouver de preuve rationnelle quipuisse convaincre l'incroyant.

«Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point [...] C'est le coeur quisent Dieu et non la raison.

Voilà ce que c'est que la foi.» Pascal, Pensées(1670). • Pascal distingue deux modes de connaissance.

La raison «connaît» sur lemode conceptuel et argumentatif, comme dans les mathématiques.

Mais Dieuéchappe à ce mode de connaissance.

Il serait vain, pour Pascal, de prétendreen démontrer l'existence.

C'est le coeur qui «sent» Dieu.

La foi est donc uneconnaissance immédiate et trop subtile pour pouvoir être argumentée.• La raison peut néanmoins être mise au service de la foi, de façon indirecte: c'est la célèbre théorie du «pari» pascalien, visant à convertir les incroyants.

II montre que l'homme a beaucoup àgagner en croyant, et, réciproquement qu'il n'a rien à gagner en en croyant pas.

Il est donc, en pratique,. »

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