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La religion peut-elle se définir par sa fonction sociale ?

Publié le 01/06/2009

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religion

L’étymologie du terme religion fait débat : le terme que provenir de deux verbes latins : religere ou religare. "Religere" signifie "récolter, recueillir, accomplir avec minutie", mettant en valeur le respect de la tradition et l'exécution scrupuleuse des rites, mais peut aussi vouloir dire « relire «, mettant ainsi en valeur la place central des textes religieux, qu’il faut lire, et relire afin de les comprendre. Cette première étymologie nous montre que la fonction sociale de la religion est essentielle, puisque celle-ci est caractérisée par des pratiques, des comportements, qu’il faut accomplir. Quant au terme religare, il signifie relier : la religion nous lie à ce qui est transcendant, c'est-à-dire à Dieu, mais elle relie également les hommes entre eux, elle est créatrice de lien social, aussi bien par les rites commun qu’elle suppose que par le simple phénomène de croyance collective. Que la religion ait une fonction sociale, cela ne fait pas de doute, bien qu’il y ait matière à discuter sur la nature exacte de cette fonction. Par contre, cela ne suffit pas à dire que la religion peut être définie par sa fonction sociale : la définition est la détermination des limites d’un terme, elle est censée en traduire l’essence d’un terme et lui être unique. Une définition qui peut s’appliquer à plusieurs objets n'est pas nécessairement fausse, mais doit encore être précisée, affinée, pour être complète. Ainsi, il semblerait que définir la religion par sa fonction sociale soit un point de vue quelque peu tronqué, voir un point de vue a-religieux. Pour le croyant, la religion est tout autre chose qu’un lien social. Elle est au contraire quelque chose de très intime. Définir la religion par sa fonction sociale, n'est-ce pas précisément passer à côté de la nature de la religion, réduite l’être au phénomène observable ?

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« Vers une sociologie de la religion. II. Très nombreux sont les sociologues qui ont contribué à l'étude de la religion.

Nous ne nous référerons qu'àdeux d'entre eux et en premier lieu à Weber.

La tâche que s'était fixé Weber était de comprendre les traitsdistinctifs de la société occidentale.

Dans L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme , il cherche à montrer qu'au contraire d'autres religions dont la pratique entraînait un refus des affaires du monde et notammentéconomique, le protestantisme (plus exactement le calvinisme) et son éthique puritaine ont favorisé ledéveloppement du capitalisme.

Ils ont été un fort appui dans la recherche rationnelle du gain économique, quidéfinit le capitalisme, en assurant à un tel type d'activités « mondaines » et temporelles une signification etune valeur spirituelle et morale.

Ceci ne signifie pas que les idées religieuses visaient à la formation d'un telordre économique mais simplement que ce dernier en est un produit dérivé.

Par la suite Weber se demanderapourquoi les religions de la Chine, notamment le confucianisme, n'ont pas donné lieu au capitalisme.

C'est quele confucianisme est avant tout préservation d'une position sociale, d'un accord avec le monde et qu'il vise à laperfection personnelle, à une certaine éducation, etc.

Il ne connaît pas cette conception protestante(puritaine) de l'homme comme instrument de Dieu, comme son serviteur.

Or c'est cette conception qui conduità la valorisation de l'action, celle-ci étant étrangère au confucianisme. A. Weber, sans aller jusqu'à définir l'essence de la religion par sa fonction sociale, établit donc que, de fait, lacroyance, le rapport au divin et à la mort, a nécessairement des conséquences sur la vie sociale, sur la placequi est accordée aux affaires terrestres.

La religion, par l'ensemble de pratiques qu'elle admet ou interdit, offredonc un socle moral, invite à un certain comportement, et en proscrit d'autre.

Par là, elle a une fonctionsociale tout à fait essentielle.

Mais on voit que l'on peut même aller plus loin, et, partant de sa fonctionsociale, embrasser tout ce qu'est la religion.

Ce qui est intéressant dans l'analyse de Weber, c'est que l'on voitque définir une religion par sa fonction sociale n'est pas un point de vue réducteur.

Weber ne s'en tient pasaux comportements, aux rites et aux pratiques.

Il ne limite pas la religion sa part sociale, mais au contraire,c'est à partir de la croyance intime, du dogme, qu'il parvient à comprendre la société par la fonction qu'y ajoué la religion. B. Durkheim, le fondateur de la sociologie des religions, va plus loin que Weber : s'intéressant à la division socialedu travail, il ne pouvait que remarquer que celle-ci menaçait l'unité sociale (son unité organique ) et qu'un ensemble de valeurs communes était nécessaire à toute société.

Il comprit alors que la religion était une formed' « absolutisation » des valeurs conférant à celles-ci le statut d'obligations soustraites au jugement desindividus.

Il définit ainsi la religion comme un système de représentations (croyances) et de pratiquescollectives à l'égard des choses sacrées s'opposant aux choses profanes.

Durkheim note que le propre de lareligion est de poser une force extérieure, séparée, impersonnelle, prescriptive et contraignante qui n'est riend'autre que la transfiguration de la société à laquelle appartiennent originellement ces qualificatifs.

La loi divineest une traduction de la loi sociale, son renforcement, l'accroissement de son autorité.

C'est donc de l'essencemême de la société que dérive la religion.

Enfin, Durkheim montre bien que la religion est le fait socialfondamental source de tous les autres.

Ainsi, c'est elle qui forme les catégories de pensée, les notions detemps ou d'espace par exemple ; c'est elle encore qui est source de l'exigence de rationalité qui conduiranotamment à la naissance de la science moderne. C. La religion a deux natures III. Pourtant, on pourrait dire que cette analyse de la religion, bien qu'elle soit pertinente, ne comprend la religionque comme une religion établie, officielle, vécue collectivement, bref, comme une véritable institution.

N'existe-t-il pas un sens plus intime de la religion ? Bergson, dans les deux Sources de la Morale et de la religion A.. »

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