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La recherche du bonheur : bien ou mal ?

Publié le 13/04/2010

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Le bonheur résulte de cet état de satisfaction durable et permanent. On associe généralement alors le bonheur à un état de perfection qui ne peut donc conduire qu’au bien. Or il s’agit d’interroger ici ce raccourci selon lequel le bonheur serait un bien. En effet, si l’association bonheur-vertu-bien est classique, il n’en demeure pas moins qu’un bonheur non vertueux est pensable. Mais bien moins que de répondre à cette alternative n’est-il pas pertinent aussi de s’interroger sur la pertinence de ce clivage ou de cette dichotomie entre bien et mal et de se demander si ces catégories transcendantes et absolues sont applicables au bonheur ?

            Si le bonheur peut être un bien en tant qu’il serait l’expression de la vertu (1ère partie), on ne peut réduire la recherche du bonheur au bien ou au mal (2nd partie), mais plutôt comme puissance d’agir (3ème partie).

 

 

« caractère qu'autant que l'âme en est touchée.

Il semble alors que nos vies ordinaires cherchent à s’éloigner le pluspossibles de nos craintes ce qui situe un premier niveau de bien.

Or il n’y a rien en soi qui soit intrinsèquement bonou mauvais.

La valeur d’une chose dépend donc de la manière donc elle nous affecte.

Ainsi une crainte est uneaffection qui provoque en nous de la tristesse.

Si Spinoza évoque cela c’est bien parce que l’on pourrait définir lebien suprême comme l’absence de mal.

Or s’il n’y a rien en soi qui soit mal nous n’avons donc rien à craindre despécifique.

Nous ne pouvons donc pas déterminer notre but dans la vie comme la fuite des objets qui sont mauvaispuisqu’il n’en existe pas de tels objets, ce qui signifie par ailleurs qu’un objet que peut être indifféremment bon oumauvais pour deux personnes différentes ou une seule et même personne à deux moments différents.

C’est pourquoile bonheur ne peut pas être un bien ou mal.b) Ce bonheur qui devrait constituer une « éternité de joie » se conçoit donc comme une affection de l’âme.

Ici nous ne sommes dans une théorie des passions ou des affects comme ce sera le cas dans l’Ethique de Spinoza mais ce bonheur en tant que joie correspond effectivement à un mouvement de l’âme : une excitation.

Le Souverainse définit comme le seul bien véritable c’est-à-dire digne d’être recherché, de se mettre en peine de l’acquérir etseul source d’un véritable bonheur et non d’une jouissance illusoire ou passagère.

C’est pourquoi il est éternel : infinidans le temps.

Et cela parce que le Souverain bien et le « Summun bonum » c’est-à-dire la maximisation du bienpour l’homme tel qu’il n’ait plus rien à rechercher.

Si le Souverain bien est cause unique du bonheur cela signifie qu’ilfaut alors se détourner des sources de satisfaction habituelles dans la mesure où elles ne sont pas le bien véritable.Il faudrait donc y renoncer afin de se consacrer pleinement à la recherche du Souverain bien.

Dès lors le Souverainbien se définit aussi par la peine et le travail exclusif qu’il demande.

Le bonheur ultime est une exigence, un effortqui apparaît en premier mieux comme une incertitude mais qui n’en reste pas moins la source d’une vie véritablementheureuse.

Transition : Ainsi le bonheur se situe au-delà du bien et du mal en tant que le bonheur est personnel.

Dès lors, il ne doit pas êtrecompris suivant de grandes catégories transcendantes et absolue mais bien en fonction de chaque individu.

C’est ence sens alors que l’on peut parler du bonheur comme augmentation de la puissance d’agir.

III – Le bonheur comme puissance d’agir a) Spinoza voit donc dans le désir l’essence de l’homme, le mouvement par lequel nous nous efforçons de persévérer dans notre être et d’accroître ce qui, en nous, est bon.

Et c’est bien ce que l’on peut comprendre enEthique III suivant ces trois propositions : Proposition VI : chaque chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être.

Proposition VII : l’effort par lequel chaque chose s’efforce de persévérer dans son êtren’est rien à part l’essence actuelle de cette chose.

Proposition IX : Cet effort, quand on le rapporte à l’esprit seul,s’appelle Volonté.

A la fois rapporté à l’esprit et au corps c’est l’appétit.

Il s’agit de l’essence même de l’homme.

Ledésir doit servir à sa conservation.

Le désir est l’appétit avec la conscience de l’appétit.

Ainsi l’homme est-il un êtrede désir.

Nous ne désirons pas les choses parce qu’elles sont bonnes, mais parce que notre nature nous conduit àles juger désirables.

Le monde n’est pas modelé en fonction de notre nature.

Le désir développe donc une puissanced’agir plus ou moins grande selon les affects qui sont liés à ce désir.

Le désir est ce par l’homme persévère dans sonêtre, en d’autres termes le conatus.

le désir est une puissance d’agir.

Le désir est à la fois béance, manque, vide,puisqu’il n’est jamais totalement satisfait, et aussi production de soi-même et création de la conscience.

Désirer,c’est avant tout produire du réel, de la vie.b) Il s’agit alors d’abandonner le certain pour l’incertain ou ce que l’on croit être certain.

Mais il faut poursuivre la recherche afin de rechercher la définition du Souverain bien.

Et c’est bien pour cela que le début du Traité de laréforme de l’entendement s’entend effectivement comme une propédeutique à l’éthique.

Enfin Spinoza dans l’article 14 du Traité de la réforme de l’entendement dira : « Voilà donc la fin à laquelle je dois tendre : acquérir cette nature humaine supérieure, et faire tous mes efforts pour que beaucoup d'autres l'acquièrent avec moi ; en d'autrestermes, il importe à mon bonheur que beaucoup d'autres s'élèvent aux mêmes pensées que moi, afin que leurentendement et leurs désirs soient en accord avec les miens ; pour cela, il suffit de deux choses, d'abord decomprendre la nature universelle autant qu'il est nécessaire pour acquérir cette nature humaine supérieure ; ensuited'établir une société telle que le plus grand nombre puisse parvenir facilement et sûrement à ce degré deperfection ».

Conclusion : Dès lors on ne peut pas dire ni définir le bonheur par des catégories aussi déterminées et transcendantesque le bien et le mal.

Il ne s’agit pas de considérer le bonheur à travers le prisme de concept universalisant.

On nepeut comprendre le bonheur que comme une augmentation de notre puissance d’agir c’est-à-dire de cette nécessitéde persévérer dans son être qui n’est rien d’autre que le conatus.

Le bonheur réside dans ce cas dans la volonté ouplus exactement dans le désir d’être.

Le bonheur est bien par-delà le bien et le mal.. »

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