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La raison permet-elle à l'homme de distinguer le vrai du faux avec certitude ?

Publié le 17/09/2009

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• Afin de découvrir s'il existe au moins une vérité indubitable, Descartes a considéré comme faux l'ensemble de ses opinions, allant jusqu'à mettre en doute l'existence même du monde. Ce doute radical, plus «extravagant« encore que toutes les suppositions sceptiques, rencontre un point d'achoppement: c'est l'existence de celui qui doute. D'où la fameuse phrase de Descartes, je pense donc je suis, qui signifie que la pensée peut douter de tout mais pas de sa propre existence.  Douter que je doute ne fait que me confirmer l'existence de mon doute, et donc ma propre existence. Il y a donc au moins une certitude absolue: je suis, j'existe.  

« La raison permet à l'homme de distinguer le vrai du faux aveccertitude. «Je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, ilfallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose.

Etremarquant que cette vérité : je pense donc je suis, était si ferme et siassurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques nepouvaient l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir sans scrupule pourle premier principe de la philosophie que je cherchais.» Descartes, Discours dela méthode (1637). • Afin de découvrir s'il existe au moins une vérité indubitable, Descartes aconsidéré comme faux l'ensemble de ses opinions, allant jusqu'à mettre endoute l'existence même du monde.

Ce doute radical, plus «extravagant»encore que toutes les suppositions sceptiques, rencontre un pointd'achoppement: c'est l'existence de celui qui doute.

D'où la fameuse phrasede Descartes, je pense donc je suis , qui signifie que la pensée peut douter de tout mais pas de sa propre existence.Douter que je doute ne fait que me confirmer l'existence de mon doute, etdonc ma propre existence.

Il y a donc au moins une certitude absolue: jesuis, j'existe.• Toute la réflexion de Descartes consiste ensuite à montrer comment l'onpeut, à partir de cette première vérité, en déduire d'autres qui nous permettent de réaffirmer de manière certainel'existence du monde et son intelligibilité. Cette phrase apparaît au début de la quatrième partie du « Discours de la méthode », qui présente rapidement lamétaphysique de Descartes.

On a donc tort de dire « Cogito ergo sum », puisque ce texte est le premier ouvragephilosophique important écrit en français.Pour bien comprendre cette citation, il est nécessaire de restituer le contexte dans lequel elle s'insère.

Le « Discoursde la méthode » présente l'autobiographie intellectuelle de Descartes, qui se fait le porte-parole de sa génération.Descartes y décrit une véritable crise de l'éducation, laquelle ne tient pas ses promesses ; faire « acquérir uneconnaissance claire & assurée de tout ce qui est utile à la vie ».En fait, Descartes est le contemporain & le promoteur d'une véritable révolution scientifique, inaugurée par Galilée,qui remet en cause tous les fondements du savoir et fait de la Terre, jusqu'ici considérée comme le centre d'ununivers fini, une planète comme les autres.

L'homme est désormais jeté dans un univers infini, sans repère fixe dansla nature, en proie au doute sur sa place et sa fonction dans un univers livré aux lois de la mécanique.

Or,Descartes va entreprendre à la fois de justifier la science nouvelle et révolutionnaire qu'il pratique, et de redéfinir laplace de l'homme dans le monde.Pour accomplir cette tâche, il faut d'abord prendre la mesure des erreurs du passé, des erreurs enracinées en soi-même.

En clair, il faut remettre en cause le pseudo savoir dont on a hérité et commencer par le doute :« Je déracinais cependant de mon esprit toutes les erreurs qui avaient pu s'y glisser auparavant.

Non que j'imitasseen cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter ; car, au contraire, tout mon dessein ne tendait qu'àm'assurer, et à rejeter la terre mouvante & le sable, pour trouver le roc & l'argile.

» (« Discours de la méthode »,3ième partie).Ce qu'on appelle métaphysique est justement la discipline qui recherche les fondements du savoir & des choses, quitente de trouver « les premiers principes & les premières causes ».

Descartes, dans ce temps d'incertitude et desoupçon généralisé, cherche la vérité, quelque chose dont on ne puisse en aucun cas douter, qui résiste à l'examenle plus impitoyable.

Cherchant quelque chose d''absolument certain, il va commencer par rejeter comme faux tout cequi peut paraître douteux.« Parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait [...] que je rejetassecomme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait pointaprès cela quelque chose [...] qui fut entièrement indubitable.

»Le doute de Descartes est provisoire et a pour but de trouver une certitude entière & irrécusable.Or il est sûr que les sens nous trompent parfois.

Les illusions d'optique en témoignent assez.

Je dois donc rejetercomme faux & illusoire tout ce que les sens me fournissent.

Le principe est aussi facile à comprendre que difficile àadmettre, car comment saurais-je alors que le monde existe, que les autres m'entourent, que j'ai un corps ? Entoute rigueur, je dois temporairement considérer tout cela comme faux.A ceux qui prétendent que cette attitude est pure folie, Descartes réplique par l'argument du rêve.

Pendant que jerêve, je suis persuadé que ce que je vois et sens est vrai & réel, et pourtant ce n'est qu'illusion.

Le sentiment quej'ai pendant la veille que tout ce qui m'entoure est vrai & réel n'est donc pas une preuve suffisante de la réalité dumonde, puisque ce sentiment est tout aussi fort durant mes rêves.

Par suite je dois, si je cherche la vérité : «feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient non plus vraies que l'illusion dessonges ».Mais le doute de Descartes va bien plus loin dans la mesure où il rejette aussi les évidences intellectuelles, lesvérités mathématiques.

« Je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pourdémonstrations.

»Nous voilà perdu dans ce que Descartes appelle « l'océan du doute ».

Je dois feindre que tout ce qui m'entouren'est qu'illusion, que mon corps n'existe pas, et que tout ce que je pense, imagine, sens, me remémore est faux.

Cedoute est radical, total, exorbitant.

Quelque chose peut-il résister ? Vais-je me noyer dans cet océan ? Où trouver. »

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