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La raison est fille de la cité. Estimez-vous que les hommes doivent à la vie sociale leur qualité d'êtres raisonnables ?

Publié le 27/02/2008

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On demande de discuter la thèse sociologique de la raison. Mais il faut relever le fait que la question posée (« vie sociale », « êtres raisonnables ») est, si l'on s'en tient à la signification courante des termes, plus étendue que l'affirmation contenue dans le texte. Peut-être y a-t-il la matière à distinctions utiles. Pas de méthode qui s'impose absolument ; toutefois, la progression de la discussion serait plus particulièrement garantie par la procédure d'élimination (substitution à l'interprétation vulgaire, qui conduirait à déclarer l'hypothèse partiellement fausse, d'une interprétation plus approfondie qui permettrait de vérifier jusqu'à un certain point l'hypothèse). a) Dans sa signification vulgaire, la thèse paraît inacceptable : elle consiste alors à chercher dans la vie de groupe la condition nécessaire et suffisante du comportement raisonnable de l'individu. 1) Il n'y aurait pas de question si, a priori, on entendait « raisonnable » au sens de « ce qui se fait » ou « ce qui se dit », c'est-à-dire au sens de conformisme. 2) La thèse serait fausse si l'on entendait par « raisonnable » le fait de raisonner juste : l'atmosphère des foules et l'esprit de groupe sont défavorables au sang-froid et à l'objectivité qu'exige l'usage de la raison. 3) Elle serait superficiellement vraie si l'on interprétait « raisonnable » au sens d'aptitude à dominer l'émotivité et l'instinct quand il s'agit de se soumettre à un ordre ou à une loi : discipline imposée aux « passions » par les contraintes et les exigences de la vie en société. b) Examen de la thèse au point de vue des principes ou des instruments de la vie raisonnable : La thèse sociologique signifie proprement que les règles fondamentales et les instruments essentiels de la pensée et de l'action sont fournis ou imposés à l'individu par la « conscience collective ». Justification : 1) La pensée digne de ce nom se reconnaît comme universalisable parce que commandée par des principes ou des concepts qui s'imposent à tous les esprits; «cependant, la liste et la signification de ces règles à penser sont variables avec le temps et avec les civilisations (mentalité primitive ou prélogique, caractère mystique des déterminations de l'espace et de la relation de causalité chez les primitifs, etc.

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