Devoir de Philosophie

La raison est-elle source de progrès ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

La raison est-elle source de progrès ?

La raison est une faculté de l’esprit. Elle est même la faculté supérieure de l’esprit et détermine les autres facultés comme la pensée, le langage etc. Ainsi c’est bien la raison qui guide la pensée et l’esprit dans ses investigations, ses recherches et dans le développement de ses connaissances. En ce sens, il semblerait alors que s’il y ait un progrès cela ne puisse être qu’un progrès dû à la raison. la raison serait donc source de progrès. Et c’est bien la raison qui est la faculté à la fois de former des concepts, des jugements, d’organiser nos connaissances en systèmes et de donner un sens et un ordre à l’univers. En ce sens, partout où s’étend la raison se développe la puissance de l’homme et du rationnel : il s’agirait donc bien d’un progrès. Le progrès peut se comprendre comme une amélioration, comme le développement des connaissances ou des mœurs, de la morale ou des capacités proprement d’un individu. Le progrès exprime alors une extension, un accroissement, un ajout tant quantitatif que qualitatif.

En ce sens, pourrait peut-être même aller jusqu’à dire que la raison est à l’œuvre dans l’histoire. Pourtant, si la raison peut être source de progrès parle-t-on d’une raison brute ou alors cette raison doit-elle faire l’épreuve de la critique donc comprendre dans ses développements une discipline et une méthodologie ? De même pour que la raison soit source de progrès, ne doit-elle pas comprendre un versant éthique c’est-à-dire être elle-même raisonnable ? Or c’est bien suivant ces trois que nous entendons interroger la notion de raison à travers le prisme de celle de progrès afin de pouvoir répondre à la question : « la raison est-elle source de progrès ? «. Il s’agira donc d’étudier la valeur, le sens et le fondement d’une possible affirmation de la raison comme source de progrès.

 

« II – Raison, critique et discipline a) En effet, et c'est bien ce sens que se comprendre alors le projet de Kant de produire une Critique de la raison pure .

S'il cherche à produire un tel projet c'est que le progrès de la raison s'est effectivement manifestée dans les sciences physiques notamment comme on peut le voir avec la révolution copernicienne ou newtonienne.

Or dans ledomaine de la raison pure, ou spéculative, il faut remarquer que la raison reste en question, sur des base non-sûres.Et c'est en ce sens que l'on peut comprendre cette référence directe de Hume au projet kantien.

Hume, notammentdans le Traité de la nature humaine, a bien montré que la raison spéculative entrait en conflit avec elle-même et nepermettait pas de produire des connaissances véritablement positives.

La raison spéculative ne serait donc pas enprogrès et c'est bien le scepticisme de Hume qui réveillât le dogmatisme métaphysique de Kant.b) Et c'est bien pour cela qu'il faut produire une « Critique », c'est-à-dire établir un tribunal de la raison spéculativecomme le fera Kant dans la Critique de la raison pure .

En effet, la métaphysique est construite par des spéculations qui vont au-delà de l'expérience humaine possible et c'est bien pour cela qu'il faut poser un moment critique en vuejustement d'un progrès possible.

Et si cette critique est nécessaire c'est bien aussi parce que la raison en elle-mêmeproduit naturellement des illusions métaphysiques comme on peut le voir avec l'idée de Dieu ou l'immortalité de l'âme.c) C'est en ce sens que Kant dans la Critique de la raison pure développe une « discipline de la raison pure » couplée à une « méthodologie transcendantale ».

En effet, par un usage critique de la raison pure alors on peuteffectivement sortir des antinomies qui sont bien un conflit interne à la raison elle-même.

Ainsi, pour que la raisonspéculative connaisse un progrès pareil aux sciences mathématiques et physiques, il faut bien voir que touteconnaissance doit commencer par rendre hommage à l'expérience et non se faire sans elle, et ne pas se développerau-delà ce qui crée alors la distinction entre penser et connaître.

Transition : Ainsi si la raison peut être un source de progrès, il n'en reste pas moins que ce progrès possible que suivant unediscipline et une méthodologie de la raison qui permettront seules dans un usage critique de développer descontenus de connaissances positives, c'est-à-dire de rendre possible le fait que la raison soit source de progrès.Cependant, cette nécessité critique est-elle suffisante pour faire de la raison une source de progrès ? III – Raison & déraison : nécessité d'une raison raisonnable comme source d'un progrès a) Si la raison était une source de progrès inconditionnelle, on pourrait se demander pourquoi Rousseau dans son Discours sur les sciences et les arts de 1750 l'homme ne doit pas croire que le progrès des arts et des techniques va apporter quelque chose de mieux, de bien et de bon à l'homme.

Bien au contraire, le développement des sciencesva l'encontre de la naturalité de l'homme mais pire surtout, ce progrès est en fait une régression dans les mœurs etdans la morale.

En effet, la question qui était mise au concours était : Si le rétablissement des sciences et des art acontribué à épurer les mœurs ? Et la réponse de Rousseau est tout aussi célèbre : « Il sera difficile, je le sens,d'approprier ce que j'ai à dire au tribunal où je comparais.

Comment oser blâmer les sciences devant une des plussavantes compagnies de l'Europe, louer l'ignorance dans une célèbre Académie, et concilier le mépris pour l'étudeavec le respect pour les vrais savants ? J'ai vu ces contrariétés ; et elles ne m'ont point rebuté.

Ce n'est point lascience que je maltraite, me suis-je dit, c'est la vertu que je défends devant des hommes vertueux.

La probité estencore plus chère aux gens de bien que l'érudition aux doctes.

Qu'ai-je donc à redouter ? Les lumières del'Assemblée qui m'écoute ? je l'avoue ; mais c'est pour la constitution du discours, et non pour le sentiment del'orateur.

[…]mais ici l'effet est certain, la dépravation réelle, et nos âmes se sont corrompues à mesure que nossciences et nos arts se sont avancés à la perfection.

Dira-t-on que c'est un malheur particulier à notre âge ? Non,messieurs ; les maux causés par notre vaine curiosité sont aussi vieux que le monde.

» L'usage de la raison n'estpas nécessairement un progrès.b) En effet, si Rousseau à travers son Discours sur les sciences et les arts développe une vision inverse de celle que nous avons pu produire jusqu'ici cela nous indique surtout que le progrès est une Idée, au sens d'usagerégulateur de l'entendement, et il n'est pas certain que le progrès soit une définition simple et commune à tout lemonde.

Le progrès suppose une fin vers laquelle on veut tendre et nous y plaçons la raison comme facteur, véhiculede ce progrès.

Mais bien plus si l'on peut remettre en cause la valeur de la raison a être un facteur de progrès c'estnotamment parce que la raison, surtout dans son développement technique, a été mise au service d'intérêts et devolonté de pouvoir plus que contraire à l'idée d'un progrès enviable que l'on pourrait envisager.

Dans son usage de laraison en tant que calcul et rationalisation, l'homme a produit ce que l'on pourrait appeler des monstres ou deschimères.

Et c'est notamment à travers l'histoire du XXe siècle que l'on peut voir le fait que la raison ne saurait êtreun facteur de progrès si elle ne sert pas des intérêts et raisonnables.

Comme contre exemple on pourrait voir le casde la guerre qui est de plus en plus rationnelle, efficace et destructrice ou bien encore « la solution finale » :monstrueuse mais planifiée suivant un calcul qui est issu d'une raison pervertie mais de la raison tout de même.

Etque penser du projet « Manhattan » et du repentir d'Oppenheimer ? C'est pourquoi la raison pour être facteur deprogrès doit être raisonnable.c) Et c'est bien tout l'enjeu de réflexion de Hans Jonas dans le Principe de responsabilité .

En effet, l'influence de l'homme est telle à tous les niveaux, donc dans l'emploi qu'il peut faire de sa raison qu'il peut y avoir un risque à nepas faire un usage raisonné et raisonnable de la raison, c'est-à-dire ici que défendre un certain ordre, comme celuide la nature, entendu comme biodiversité, est par exemple devenu un des enjeux de la pensée moderne (de mêmedans la politique).

Et c'est dès lors la notion de respect qui se fait jour.

Il s'agit donc d'une reformulation de l'éthiqueautour de l'idée de responsabilité, sous ses différents aspects, et voit dans l'éducation notamment à travers lesparents et les hommes d'Etats deux modèles essentiels.

Et c'est bien ce qu'il affirme dans Pour une éthique du futur , puisque Jonas montre que l'espèce humaine se trouve à un carrefour ; dotée d'une puissance en constante. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles