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La raison est-elle génératrice de violence ?

Publié le 27/02/2008

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Les pouvoirs totalitaires modernes fondent leur légitimité historique sur un savoir rationnel. Le stalinisme s'appuie sur les écrits de Marx et Lénine, le nazisme sur ceux de Darwin. Il y a ainsi une rationalisation de la violence totalitaire : ce n'est pas une violence aveugle, passionnelle, mais une violence qui poursuit des buts rationnels. Troisième partie : Vers une issue rationnelle à la faillite de la raison a) A. Lalande a établi la distinction aujourd'hui classique entre Raison constituante, c'est-à-dire « la Raison même dans ce qu'elle a de plus essentiel » qui est « tendance active, personnelle, inventive », donc polémique et dialectique, et Raison constituée, c'est-à-dire « la raison telle qu'elle existe à un moment donné » de l'histoire de la pensée. b) L'erreur du rationalisme classique qui érige la Raison en valeur éthique, instance morale, immuable et éternelle, transcendant le devenir historique, ne provient-elle pas de ce qu'il se fonde essentiellement sur la raison constituée ? c) La raison n'est pas une entité indépendante et transcendante. Elle n'existe que dans l'histoire. Elle est ainsi un produit historique soumis aux contradictions historiques. La raison du rationalisme étroit méconnaît sa racine historique, et les contradictions qui commandent sa progression, les quelles émergent dans l'action historique sous forme d'irrationalisme et de violence.

« • Les faillites de la raison. La réflexion philosophique contemporaine et les faits historiques eux-mêmes nous montrent que le pouvoir imparti parla philosophie classique à la raison est largement illusoire, le contrôle rationnel de la violence des passions étant nonseulement ni sans failles ni sans limites, mais encore par lui-même dangereux. a) La raison augmente la violence.— En s'érigeant en instance répressive des passions, la raison leur fait par là même violence.— Dans sa critique du rationalisme classique, Freud a montré que désirs et passions sont essentiels à l'homme, maisqu'ils s'opposent au principe de nécessité (au travail) qui gouverne le progrès de la civilisation.

C'est pourquoi laRaison comme intériorisation du principe de nécessité doit refouler les désirs inadéquats à la vie sociale, notammentles pulsions d'agressivité (cf.

sujet texte n° 150).

La raison est ainsi instance de refoulement.

Or le refoulementn'est nullement la suppression des désirs, et la conscience est toujours menacée par un retour du refoulé menant àla névrose ou à la psychose.

La Raison, comme agent de refoulement peut donc provoquer par son exercice desdésordres aux manifestations plus violentes encore que celles qu'elle se proposait initialement de maîtriser. b) L'État et la passion collective.L'Etat canalise certes les passions individuelles sur un mode rationnel comme le soulignent les théories du contratsocial.

Mais au niveau de la société entière, l'État peut être lui-même l'expression d'une passion collective qu'aucuncadre rationnel ne peut plus contenir puisque l'incarnation collective suprême de la raison des individus, l'État lui-même, se fait l'organe de cette passion.

Il peut ainsi y avoir un contrôle rationnel de la violence des individus àtravers l'État, mais un tel contrôle peut lui-même favoriser le déchaînement de la violence collective (cf.

le délirecollectif de l'Allemagne nazie et l'extermination systématique des Juifs qu'aucun but rationnel de guerre ne justifiait). c) La rationalité de la violence.Sartre : « Les quarante volumes de Lénine représentent une oppression pour les masses.

» (Situation X).

Lespouvoirs totalitaires modernes fondent leur légitimité historique sur un savoir rationnel.

Le stalinisme s'appuie sur lesécrits de Marx et Lénine, le nazisme sur ceux de Darwin.

Il y a ainsi une rationalisation de la violence totalitaire : cen'est pas une violence aveugle, passionnelle, mais une violence qui poursuit des buts rationnels. Troisième partie : Vers une issue rationnelle à la faillite de la raison a) A.

Lalande a établi la distinction aujourd'hui classique entre Raison constituante, c'est-à-dire « la Raison mêmedans ce qu'elle a de plus essentiel » qui est « tendance active, personnelle, inventive », donc polémique etdialectique, et Raison constituée, c'est-à-dire « la raison telle qu'elle existe à un moment donné » de l'histoire de lapensée. b) L'erreur du rationalisme classique qui érige la Raison en valeur éthique, instance morale, immuable et éternelle,transcendant le devenir historique, ne provient-elle pas de ce qu'il se fonde essentiellement sur la raison constituée? c) La raison n'est pas une entité indépendante et transcendante.

Elle n'existe que dans l'histoire.

Elle est ainsi unproduit historique soumis aux contradictions historiques.

La raison du rationalisme étroit méconnaît sa racinehistorique, et les contradictions qui commandent sa progression, lesquelles émergent dans l'action historique sous forme d'irrationalisme et de violence. d) La raison n'est donc pas une valeur éthique immuable incapable d'engendrer la violence.

Il convient de passer dela raison rationaliste abstraite, qui se ment à elle-même, à une raison historique consciente de ses proprescontradictions, de ses pouvoirs comme de ses limites, à une raison dialectique (cf.

Hegel).

Ce n'est qu'en tantqu'elle se reconnaît pour telle que la raison peut permettre à l'homme de surmonter et de dépasser la violence. conclusion La raison est génératrice de violence, mais il ne peut également exister que des issues rationnelles à la violence.. »

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