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La raison a-t-elle une histoire ?

Publié le 29/09/2009

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histoire

A première vue, la question « la raison a-t-elle une histoire ? « peut nous sembler problématique. En effet, lorsque nous posons cette question, nous cherchons à déterminer si la raison est inscrite dans le temps de sorte que son évolution puisse non seulement être progressive, mais également faire l’objet d’un récit qui rende raison de ces diverses évolutions. En toute rigueur, il peut nous sembler que la raison n’a pas à proprement parler une histoire car l’histoire, en toute rigueur, ne s’occupe que de l’homme lui-même. Pourtant, ne peut-on dire que la raison a néanmoins une histoire, histoire qui consiste à étudier son évolution au cours du temps chez l’individu et dans les sociétés au cours des siècles ? Enfin, n’est-il pas possible de faire de l’histoire elle-même le produit d’une raison qui s’affirme de son mieux, avec des pertes de temps et d’énergie, certes, mais qui ne laisse pas néanmoins de diriger l’évolution historique des hommes ?

La question au centre de notre travail sera de déterminer si l’histoire ne porte que sur l’homme ou peut étudier l’une de ses facultés également.

 

 

I.                   La raison ne saurait avoir d’histoire car il n’y a d’histoire que de l’homme

 

a.       L’histoire n’est jamais histoire des choses mais de l’homme

Nous commencerons par répondre à la question : « la raison a-t-elle une histoire ? « par la négative. En effet, en toute rigueur, l’histoire comme discipline ne s’intéresse pas plus aux facultés de l’homme qu’aux choses pour elles-mêmes, car elle porte uniquement sur l’homme dans ses incarnations successives à travers le temps. A ce titre, l’histoire ne saurait couper une faculté de l’homme pour en faire l’étude (quand bien même il s’agit de cette faculté reine et maitresse, a priori définitoire de l’humanité qu’est la raison) puisque l’histoire s’intéresse à l’homme dans sa globalité, pour l’emploi qu’il est précisément capable de faire de ses propres facultés. L’historien Paul Veyne définit ainsi l’histoire comme « un récit d’évènements vrais qui ont l’homme pour acteur «. Une telle définition implique que l’histoire n’est pas récit de n’importe quel évènement passé, mais des seuls évènements qui impliquent les hommes. Ainsi, l’éruption d’un volcan, par exemple, est un fait explicable en général par la géophysique et qui ne concerne pas l’histoire à proprement parler. Mais en revanche, une éruption particulière comme celle du Vésuve en 79 après J.C, intéresse aussi l’historien, parce que la ville engloutie lui fournit des informations sur la société romaine. Nous dirons donc en parlant de la raison qu’elle ne peut avoir d’histoire, car il n’y a d’histoire à proprement parler que de l’homme, considéré comme la somme de ses multiples facultés.

histoire

« large.

Son âme est le champ où le diable avec Dieu se livrent combat ».

L'histoire elle-même atteste la conclusion à laquelle l'auteur de Crimes et châtiment est parvenu : le mal est multiforme, provient de sources innombrables (sensualité, égoïsme, avarice, libido dominandi …).

Mais à ce sous-sol ténébreux correspondent des appels au dévouement, à la bonté et au repentir qui attestent de l'extrême étendue de la nature humaine, laquelle secaractérise d'abord par sa fluctuation et sa capacité à être actualisée de manières diverses par les individus.

A laquestion «la raison a-t-elle une histoire ? » nous répondrons par la négative en disant que le seul sujet dont il soitlégitime d'affirmer qu'il a une histoire, c'est l'homme. II.

La raison n'a pas d'histoire, mais elle est néanmoins l'objet d'une évolution au cours du temps a.

La raison est l'objet d'une évolution au stade individuel Certes, nous venons d'affirmer que la raison n'a pas d'histoire, puisqu'en toute rigueur seul l'homme (et non l'une deses facultés) est capable d'être le sujet de l'histoire.

Cependant, lorsque nous parlons d'histoire d'une chose, nousentendons plus généralement ses incarnations successives au cours du temps, son évolution.

A ce titre, il estabsolument certain que la raison a une histoire, puisqu'elle n'est pas entièrement développée chez l'individu à sanaissance.

De très nombreux ouvrages, notamment le Discours de la méthode de Descartes, ont à ce titre abordé lethème de l'histoire de la raison, c'est-à-dire de l'évolution de la raison d'un individu au cours du temps.

Descartesmontre précisément dans ce texte que si tous les individus naissent avec du « bon sens » (c'est-à-dire une formepratique de la raison) il n'en reste pas moins que ce dernier doit être éduqué tout au long de la vie et qu'il convientde lui appliquer une méthode.

L'entreprise de Descartes dans les Méditations Métaphysiques peut aussi se comprendre comme un effort pour donner des règles à la raison, afin de favoriser son évolution, de la rendre aussiefficace et éloignée de l'erreur que possible.

A ce titre, le procédé du doute systématique dont il est question chezDescartes participe à cette entreprise de formation de la raison.

Nous dirons donc que la raison a bel et bien parhistoire, si nous retenons un concept d'histoire moins rigoureux que nous l'avons d'abord fait pour le rendresynonyme « d'évolution au cours du temps ». b.

La raison est l'objet d'une évolution au stade temporel Mais si nous quittons la sphère de l'individu pour nous intéresser à la raison inscrite dans le cours du temps, nouspouvons dire qu'elle a également une histoire.

En effet, il semble que les découvertes scientifiques produites par laraison ont été autant de strates successives sur lesquelles des constructions suivantes ont été bâties.

A ce titre,nous pouvons dire que toute découverte scientifique a permis la fondation de découvertes extérieures : c'estnotamment le cas de la fameuse équation d'Einstein, E=MC2, qui a permis ensuite, indirectement etpostérieurement, la découverte de la bombe atomique.

A ce titre, nous pouvons bien affirmer qu'il y a une histoirede la raison, c'est-à-dire une évolution de la somme de raison au cours du temps grâce aux découvertesscientifiques.

Cette évolution n'est pas exactement linéaire.

Certes, nous pouvons dire que la raison a grandie entreles temps préhistoriques et maintenant, car la progressive conquête de la compréhension du monde a été un moyenpour que l'homme accroisse son intelligence.

Cependant, la raison a connu aussi des moments de déclin voire defranche disparition, notamment durant le moyen âge ou la première moitié du XXe siècle.

Par conséquent, la raison abien une histoire si nous l'étudions dans le cours du temps, puisqu'elle a perdu, mais aussi acquis, de la consistanceau moyen des diverses découvertes dont elle a été l'origine. III. La raison a une histoire et l'histoire est guidée par la raison a.

« L'Histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté » (Hegel) Cependant, nous ne pouvons nous poser la question « la raison a-t-elle une histoire ? » sans chercher à déterminersi l'histoire ne serait pas elle-même guidée par la raison.

En effet, n'est-il pas possible de distinguer un sujet del'histoire dont les actions pourraient être conformes à la raisons car orientées vers une fin ? Le terme « sujet »désigne l'être pensant, agissant, qui s'exprime par ses actes et a conscience de lui-même.

Quant au terme« histoire » il est également polysémique puisqu'il ne désigne pas seulement la discipline historique, mais la continuitétemporelle.

A ce titre, nous pouvons nous demander s'il n'y a pas une entité, concrète ou non, qui réalise l'histoire,. »

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