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La puissance du langage peut-elle être redoutable ?

Publié le 11/07/2010

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III. La relation du langage à l'homme   

On pourra alors cerner les limites de cette idée d'une efficace redoutable du langage, en montrant que cette efficace est limitée par le fait que le langage suppose un récepteur doué de raison, capable de sens critique, en montrant que l'usage du langage peut difficilement être conçu comme strictement unilatéral, et qu'une interprétation du langage comme phénomène social général mettant en jeu des relations complexes entre des subjectivités est plus productif qu'une interprétation du langage comme redoutable moyen de domination.      Bergson   « D'où viennent les idées qui s'échangent ? Quelle est la portée des mots ? Il ne faut pas croire que la vie sociale soit une habitude acquise et transmise. L'homme est organisé pour la cité comme la fourmi pour la fourmilière, avec cette différence pourtant que la fourmi possède les moyens tout faits d'atteindre le but, tandis que nous apportons ce qu'il faut pour les réinventer et par conséquent pour en varier la forme. Chaque mot de notre langue a donc beau être conventionnel, le langage n'est pas une convention, et il est aussi naturel à l'homme de parler que de marcher. Or, quelle est la fonction primitive du langage ?

Le langage, c'est l'ensemble des signes qui permettent aux hommes (on peut parler certes d'un langage animal, mais il ne s'agit pas d'un langage articulé élaboré et fin tel que les hommes le connaissent) de communiquer entre eux. La puissance du langage, c'est son pouvoir, ce qu'il fait et ce qu'il est capable de faire, dans ses différents usages. Ces usages peuvent en effet être simplement communicatifs et informatifs, mais ils peuvent aussi avoir vocation à dominer – que l'on pense par exemple à l'usage politique de l'art rhétorique. On parle également du pouvoir blessant du mot, de leur pouvoir d'envoûtement : il semble bien que l'on ne puisse réduire la puissance du langage à la simple communication informative.

 

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« On peut alors envisager le coeur du problème : le caractère redoutable du langage ; il faudra définir les modes defonctionnement de la domination (par quoi passe-t-elle ? envoûtement ? brio technique ? exploitation de l'ignorancede ceux à qui on s'adresse ?) et observer les cadres dans lesquels cette efficace redoutable du langage peut semanifester (contexte politique, contexte de domination d'une personne sur une autre…) Gorgias, Eloge d'Hélène « Le discours est un tyran très puissant ; cet élément matériel d'une extrême petitesse et totalement invisible porteà leur plénitude les oeuvres divines : car la parole peut faire cesser la peur, dissiper le chagrin, exciter la joie,accroître la pitié.

(…) Dès lors, quelle raison empêcher qu'Hélène aussi soit tombée sous le charme d'un hymne, àcet âge où elle quittait la jeunesse ? Ce serait comme si elle avait été enlevée et violentée (…).

Car le discourspersuasif a contraint l'âme qu'il a persuadée, tant à croire aux discours qu'à acquiescer aux actes qu'elle a commis.C'est donc l'auteur de la persuasion, en tant qu'il est cause de contrainte, qui est coupable ; mais l'âme qui a subi lapersuasion a subi la contrainte du discours, aussi est-ce sans fondement qu'on l'accuse.

» III.

La relation du langage à l'homme On pourra alors cerner les limites de cette idée d'une efficace redoutable du langage, en montrant que cetteefficace est limitée par le fait que le langage suppose un récepteur doué de raison, capable de sens critique, enmontrant que l'usage du langage peut difficilement être conçu comme strictement unilatéral, et qu'une interprétationdu langage comme phénomène social général mettant en jeu des relations complexes entre des subjectivités estplus productif qu'une interprétation du langage comme redoutable moyen de domination. Bergson « D'où viennent les idées qui s'échangent ? Quelle est la portée des mots ? Il ne faut pas croire que la vie socialesoit une habitude acquise et transmise.

L'homme est organisé pour la cité comme la fourmi pour la fourmilière, aveccette différence pourtant que la fourmi possède les moyens tout faits d'atteindre le but, tandis que nous apportonsce qu'il faut pour les réinventer et par conséquent pour en varier la forme.

Chaque mot de notre langue a donc beauêtre conventionnel, le langage n'est pas une convention, et il est aussi naturel à l'homme de parler que de marcher.Or, quelle est la fonction primitive du langage ? C'est d'établir une communication en vue d'une coopération.

Lelangage transmet des ordres ou des avertissements.

Il prescrit ou il décrit.

Dans le premier cas, c'est l'appel àl'action immédiate ; dans le second, c'est le signalement de la chose ou de quelqu'une de ses propriétés, en vue del'action future.

Mais, dans un cas comme dans l'autre, la fonction est industrielle, commerciale, militaire, toujourssociale.

Les choses que le langage décrit ont été découpées dans le réel par la perception humaine en vue du travailhumain.

Les propriétés qu'il signale sont les appels de la chose à une activité humaine.

Le mot sera donc le même,comme nous le disions, quand la démarche suggérée sera la même, et notre esprit attribuera à des choses diversesla même propriété, se les représentera de la même manière, les groupera enfin sous la même idée, partout où lasuggestion du même parti à tirer, de la même action à faire, suscitera le même mot.

Telles sont les origines du motet de l'idée.

» «La puissance du langage peut-elle être redoutable ?» Quelques éléments de réflexions : · La puissance du langage est redoutable en raison de la possibilité qu'il offre de "manipuler" les gens, comme l'a bien vu Platon dans sa critique de la rhétorique.

Mais cette manipulation peut se retourner contre les manipulateur eux-mêmes, et échapper ainsi à tout contrôle, ainsi que l'explique H.

Lefeb vre. »

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