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La politique n'est-elle que l'art de capter à son profit les passions des autres ?

Publié le 02/08/2005

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AUTRUI (lat. alter huic, cet autre-ci, présent)

Autrui n'est pas simplement celui qui est autre que moi mais l'autre comme autre moi (alter ego) et corrélatif du moi.

PASSION (lat. passio; de pati, supporter, souffrir)

Gén. La passion se définit en s'opposant d'abord à l'action (tel est son sens premier), puis à la raison (sens plus tardif). L'acception courante du terme désignant un attachement dominant (comme dans l'expression « la passion du jeu ») évoque encore l'idée d'une dépendance dont on pâtit davantage qu'on ne la choisit et qui peut être déraisonnable. Phi. En grec pathos, opposé à action. Chez Aristote, une des dix catégories, qui désigne l'accident consistant à subir une action. De même, au xvii' siècle, les passions comprennent tous les phénomènes passifs de l'âme. Ainsi, pour Descartes, les passions de l'âme sont les mouvements qui se produisent en elle quand, « touchée du plaisir ou de la douleur ressentie dans un objet », elle le poursuit ou s'en éloigne. La passion s'oppose plus précisément à la raison dès lors qu'à partir du xviiie siècle on la définit comme une tendance assez puissante pour dominer la vie de l'esprit. Ainsi, pour Kant, les passions relèvent de la faculté de désirer et sont des « tendances qui rendent difficile ou impossible toute détermination de la volonté par des principes ».

POLITIQUE (gr. polis, cité)

Hannah Arendt, commentant Aristote, distingue le politique qui est l'espace public (polis), commun à tous les citoyens, lieu où chacun délibère en vue de l'intérêt général, de la politique qui est l'art de délimiter cet espace et de conserver son intégrité. Cette distinction révèle l'essence du politique. S'il faut en effet protéger cet espace, c'est que le politique risque toujours d'être corrompu par le non-politique, par ces intérêts privés que sont les intérêts économiques. Ainsi, l'antagonisme des volontés partitique est en puissance l'espace de la raison, il est en fait le lieu où s'affrontent les passions qui naissent des différences sociales entre les hommes. Le politique est donc moins une réalité effective qu'une tâche infinie et impossible en raison des effets déviants de l'économique sur le politique, du privé sur le public. Il est par essence une valeur , la limite idéale vers laquelle tend la vie sociale. La citoyenneté, alors, est elle-même une conquête qui requiert le désintéressement et cette ferme volonté de résister aux pressions de l'intérêt privé qu'on appelle la vertu ou esprit civique et qu'on exige de chacun, vertu dont l'abandon, si l'on en croit Montesquieu, signale la mort des républiques.

ART (lat. ars, habileté, talent, savoir-faire)

Soit syn. de technique, ou savoir-faire constitué d'un ensemble de procédés visant un résultat pratique (ex. des arts et métiers), soit syn. de beaux-arts, terme qui désigne la pratique artistique en tant qu'elle produit une oeuvre incarnant la beauté selon des règles propres au génie de son auteur. Dans le premier cas, « art »," se distingue de science et de nature. Dans le second, « art » se distingue depuis le xviiie siècle d'artisanat.

La vérité, c'est l’accord de la pensée et de la réalité. Si par exemple je pense que l’eau bout à 100° et que l’eau se trouve vraiment bouillir à 100°, je peux dire que je suis dans la vérité, tandis que si elle bout à 99° ou 50°, ma pensée n’étant pas conforme à la réalité, je suis dans l’erreur. Le critère qui nous permet de reconnaître la vérité semble donc être tout simplement la confrontation avec la réalité : il faudrait que je vérifie ce que je crois être vrai en faisant des observations ou des expérimentations.

Pourtant, nous ne sommes pas toujours en mesure de faire cette vérification. Si quelqu’un nous dit qu’en altitude, l’eau bout à 90° et non à 100°, il n'est pas sûr que nous puissions aller à la montagne et procéder nous-même à cette vérification. Existe-t-il des critères de vérité indépendamment de l’expérience ? N’ai-je pas d’autres moyens de procéder à cette vérification que l’expérimentation ? On pourrait en effet considérer que si la pensée doit être conforme à la réalité pour être vraie, il n’en reste pas moins que l’on peut dire qu’à l’intérieur même de la pensée, il y a certains moyens de savoir si l’on pense vrai ou faux : la cohérence, la logique par exemple.

Reconnaître la vérité suppose-t-il que je me tourne vers la réalité, ou est-ce qu’un critère de vérité peut être attribué à mes seules pensées ?

 

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