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La philosophie nous détache-t-elle de la vie ?

Publié le 27/02/2008

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philosophie

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Trouver son chemin dans l'existence est peut être la tache la plus importante qui nous incombe. Mais ne risque-t-on pas justement de perdre notre vie à trop vouloir lui donner un sens ? Le sujet ainsi nous met devant une alternative en convoquant un lieu commun : ce que vivent généralement les êtres humains, n'est pas nourri de philosophie ; et la philosophie semble bien souvent éloignée des préoccupations quotidiennes de chacun de nous. Mais la philosophie n'est-elle pas justement cette interrogation de la conscience qui demande que nous dépassions nos habitudes et nos opinions ?

La philosophie nous propose sûrement de réfléchir à notre existence aussi dans ce qu'elle a de plus pratique. Ainsi l'éthique ou la philosophie morale n'ont certes pas pour objectif de nous éloigner de la vie. Mais si peu de personnes philosophent, et lorsque la philosophie les occupe, ils n'y consacrent généralement qu'un temps infime. Faut-il y voir uniquement une manifestation de la médiocrité humaine ; ou bien ne devrions-nous pas reconnaître que la philosophie est coupable par les abstractions qu'elle poursuit ? Le sujet semble nous proposer le dilemme suivant : faut-il vivre ou penser ? Mais la philosophie est aussi cette exigence de la pensée qui fait que l'on puisse refuser de vivre de n'importe quelle manière. Et pour savoir ce qu'est véritablement une vie digne d'être vécue, il faut y penser, c'est-à-dire philosopher. Ainsi la question, en désignant un dilemme apparent, semble prendre au piège celui qui la considère sérieusement, car se poser la question c'est déjà rentrer dans la pensée philosophique. Justifier une réponse négative semble finalement encore plus difficile, à moins que l'on puisse imaginer que quelqu'un ait envisagé la question une fois pour toutes et réussisse, sans vraiment y penser, à se maintenir dans ce qui serait pour lui réellement la vie. Mais peut-on vraiment opposer une vie philosophique d'un héros sûr de lui, absorbé entièrement dans l'action ?

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« philosophie que de se demander ce qu'est une vie bonne, et de passer immédiatement à une réflexion sur le bien etsa signification.

Tout ceci montre qu'à partir des considérations les plus pratiques et les plus utilitaires, dans la pluspart des cas, la philosophie débouche sur une métaphysique, ou du moins sur une théorie.

Qu'il s'agisse de théorie,ou plus précisément de métaphysique, nous risquons d'être dans une activité intellectuelle réglée par des principesqui n'ont pas à être ceux de la vie quelque en soit notre définition.

Une pensée cherchant, par exemple, unecertaine cohérence logique doit se plier à une forme déductive qui n'a a priori à répondre aux exigences de la vie.

End'autres termes, savoir déduire et savoir vivre ne sont pas forcément synonymes.

Il semble alors que le sujet nous oblige à prendre conscience d'un dialogue de sourds qui pourrait exister entre deuxpositions absolument incompatibles.

D'une part, le point de vue de la philosophie semble se justifier par le simple faitque pour savoir si nous sommes vraiment dans la vie comme nous devrions l'être, nous devons y penser, la penséeétant ce qui donne à notre existence toute sa dignité.

D'autre part, le point de vue de la vie peut être exalté defaçon radicale.

Il est en effet possible de faire de la vie une sorte de passion pure, de jaillissement vital,d'affirmation sans arrière-pensée, qui serait la seule façon de donner à notre existence une véritable saveur, unevéritable gaité, aurait dit Nietzsche.

Ce philosophe avait affirmé que trop souvent les philosophies sont animées d'unressentiment contre la vie.

Postuler un monde des Idées comme Platon, ou bien concevoir des véritésmétaphysiques ou transcendantales, c'est en réalité se construire un « arrière-monde », un autre monde au-delà dunôtre.

Ceci aurait pour conséquence de mépriser la vie que nous vivons dans ce monde.

Les philosophies seraientainsi généralement des formes de nihilisme, puisqu'elles s'attacheraient à un non-être, une sorte de néant, qu'elledésirerait que ce qui existe actuellement.

Presque toute l'½uvre de Nietzsche est consacrée à cette critique, et àl'exaltation de la volonté de puissance qui seule est en harmonie avec l'affirmation vitale de notre être, avecl'acceptation de la vie, comprenant ce qu'elle a de beau et de douloureux.

Il faut cependant voir que son ½uvre estsomme toute assez philosophique, même si elle l'est d'une façon particulière.

En exaltant la puissance affirmative dela vie contre le nihilisme de la philosophie, Nietzsche a beaucoup philosophé.

La philosophie doit, grâce à lui, mieuxsavoir prendre en compte la dimension passionnelle de l'existence, et s'interroger sur ses véritables motivations, afinde ne pas trop mépriser la vie au nom de vérités abstraites.

Mais surtout, la philosophie peut apprendre à luirépondre qu'une vie contemplative est une vie au même titre que celles des héros tragiques que Nietzsche prenaiten exemple.

Car qui enfin peut véritablement dire ce qu'est une vie ? Si Pindare disait que « la vie est le rêve d'uneombre », nous ne devons pas seulement l'entendre au sens antique de l'individu mortel, l'ombre ne représentant plusque le souvenir de ce que nous avons été.

Il y a dans cette remarque l'idée que la vie a quelque chose d'un rêve, etque notre réalité à quelque chose d'une ombre, c'est-à-dire d'une image ou d'une apparence.

On peut retenir par làqu'une vie ne trouvera jamais d'étalon sûr pour mesurer sa valeur.

La vie du cynique qui a méprisé toutes lesconventions, ne se revendiquant que de la nature, n'est jamais à l'abri du remords, regrettant parfois d'avoir autantméprisé la communauté humaine.

La conscience emprunte ainsi un chemin, et tente parfois de guider notre vie surcelui-ci, mais ne peut pas être certaine de tenir sa parole.

Ainsi l'identité de la vie elle-même semble être unequestion toujours aussi ouverte pour le sage à la fin de son existence que pour le héros poussé par une certitude,ou pour l'étourdi qui n'y avait pas même pensé.

Il semble alors être absolument indifférent de dire que la philosophie nous éloigne ou nous rapproche de la vie.

Laphilosophie peut seulement nous proposer une façon de vivre, celle que les pythagoriciens, et ensuite Platon,appelaient « la vie philosophique ».

Elle comporte ses plaisirs et ses risques.

Cette vie implique souvent de ne pasêtre un héros du stade, mais en ouvrant les chemins de la pensée elle nous permet de ne pas être figé dans uneattitude ou dans une opinion.

Nous remettant sans cesse en cause, elle exige de nous permet de ne pas être figédans une attitude ou dans une opinion.

Nous remettant sans cesse en cause, elle exige de nous que nous fassionsvivre la pensée, et que nous exaltions à la fois la vie en tant qu'elle est objet de la pensée, mais aussi, et surtout,la pensée comme manifestation réelle de la vie.

Sujet désiré en échange : Faut-il être cultivé pour apprécier l\'art?. »

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