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La philosophie et le sens de la vie ?

Publié le 12/06/2009

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Qu'est-ce que la philosophie? La réponse à cette question est primordiale, car la philosophie est la science qui se met elle-même en question. Il nous faut donc lécher d'y satisfaire. a) L'origine de la question philosophique. Pour comprendre la philosophie c'est de la vie qu'il faut partir. C'est la vie qui impose la question philosophique, c'est du coeur de l'existence que jaillit l'interrogation sur l'existence, notamment sous sa forme métaphysique. On pourrait croire d'abord qu'il suffit de vivre pour échapper à toute préoccupation d'ordre philosophique : la vie et la réflexion philosophique ne vont pas souvent de pair, la spéculation désintéressée risque de troubler et de gêner l'action, enfin les soucis quotidiens suffisent largement sans que l'on songe à s'en créer d'autres par l'inquiétude des grands problèmes. Pourtant c'est dans l'existence la plus courante que l'on voit surgir la préoccupation philosophique : la vie, la mort, la destinée, la liberté, le bonheur, l'idéal, le sens de la vie, l'existence de Dieu; autant de questions qui peuvent nous saisir à un moment quelconque et nous inciter à prendre conscience des difficultés de la condition humaine à la recherche de sa vérité. Pour peu que nous y fussions attentifs, c'est presque chaque jour que nous serions invités, appelés à le faire, soit par les événements extérieurs, soit par les accidents de notre destin personnel. Nous sommes constamment affrontés à de telles questions car la vie est en elle-même un drame philosophique.

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« LA VIE A-T-ELLE UN SENS ? I) INTRODUCTION : Si la vie n'a pas de sens, à quoi bon vivre c'est-à-dire faire les efforts parfois extrêmes qu'elle nécessite ? À quoibon aussi la donner ? Comment même expliquer que des criminels la prennent, puisque le mal qui est la négation dusens ne saurait s'attaquer à ce qui n'en a pas ? Or nous vivons, nous faisons des efforts et le mal existe.

Chacunpense donc que la vie « vaut la peine » d'être vécue, comme si elle se trouvait depuis toujours estimée par cetteéquivalence qui marquerait sa justification, interdisant qu'on la réduise à la contingence d'exister.

Cela ne va pastoujours de soi : la possibilité reste ouverte qu'un jour, les conditions étant alors ce qu'elles seront (maladieatrocement invalidante, diminution drastique des facultés intellectuelles, perte d'êtres chers, déshonneur…), il nousapparaisse que « vivre, ce n'est pas cela ».

Ce jour-là nous saurons sans erreur possible que nous aurions tort depoursuivre parce que la vie n'aura plus de sens.

Et personne ne veut d'une vie qui n'ait pas de sens. Nous ne possédons aucun savoir sur le « sens de la vie » ; en posséderions-nous un – doctrine métaphysique,révélation religieuse – qu'il serait forcément lettre morte, puisqu'on pourrait aussi bien s'y soumettre ou s'en indignerqu'y rester indifférent : son sens viendrait de notre attitude dès lors forcément arbitraire.

Cependant nous nesommes pas sans savoir que, dans les conditions qui nous sont actuellement faites, si absurde qu'elle puisseapparaître aux yeux des autres et parfois de nous-mêmes, la vie que nous menons a encore un sens… Autrement ditnous vivons comme si nous étions les détenteurs d'un savoir sur la vie qui nous la fait reconnaître comme encorevalable, mais un savoir seulement susceptible d'être appréhendé de manière négative, à travers l'impossibilité d'allerau-delà d'une certaine limite, de payer pour la garder plus qu'un certain prix.

Car pour chacun, et sans qu'il sached'avance laquelle, il y a une limite au-delà de quoi la vie n'aurait plus de possibilité d'être vraiment la vie : elle leserait toujours en réalité, mais plus en vérité.

Aucun être humain ne veut d'une vie qu'il n'ait pas d'une manière oud'une autre raison de mener.Ainsi chacun vit-il pour lui-même d'un vivre ordonné moins à la réalité qu'à la vérité manquante de sa proprecompréhension,une vérité singulière plus radicale que la vie parce qu'elle en est la décision, tache à jamais aveugled'une existence par elle seulement humaine et personnelle.

La question du sens de la vie est celle de cette tacheaveugle. II) L'hypothèse de l'« éthique » et de la « vie bonne » : Une première réflexion semble indiquer la nature de cette « tache aveugle » : n'est-il pas évident que nous agissonsà chaque fois « pour le mieux », même si nous ne sommes pas toujours capables de discerner réellement notre bien? En d'autres termes, ne sommes-nous pas guidés par une certaine idée de la vie « accomplie », dont nous n'avonsle plus souvent qu'une conscience obscure mais qui agirait en nous à la façon d'une boussole pour maintenir le capdans la multitude contradictoire des nécessités quotidiennes ? Dans ce cas, l'idée de la limite s'éclairerait : il peutarriver que des événements nous affectent d'une manière telle que l'accomplissement de notre vie deviennedéfinitivement impossible.

Nous choisirions alors d'y mettre un terme, en toute conscience, afin de conserver unminimum d'estime de soi.

On parlerait donc d'une éthique (par opposition à la morale qui renvoie au respect de soi etconcerne la légitimité universelle de nos actions, quelles que soient par ailleurs nos fins ultimes) pour désigner cettepoursuite de la « vie bonne », dans la diversité concrète et souvent aporétique des situations.Outre sa générosité peu réaliste, cette position est aujourd'hui intenable parce qu'elle méconnaît l'enseignementessentiel de la psychanalyse, qui est non seulement que nous sommes divisés, mais que nous sommes littéralementfaits de notre division.

S'en trouve totalement ruinée l'hypothèse d'une finalité intérieure dont l'agir humain seraithabité, même si on la conçoit comme un va et vient de détermination réciproque entre un idéal (d'ailleursinjustifiable : pourquoi telle idée de la « vie bonne » plutôt qu'une autre ? par simple contingence culturelle etpsychologique ?) et les principales décisions que nous sommes amenés à prendre au cours de notre vie.

Nonseulement nous sommes divisés entre ce que nous voulons et ce que nous désirons (ainsi tout élève veut réussir àl'école ; mais le comportement de beaucoup montre qu'ils ne le désirent pas) et par conséquent entre la poursuiteconsciente de notre bien dont la notion se rassemble dans l'idée générale de bonheur et la recherche réelle d'autrechose qui n'est pas notre bien, mais encore nous sommes divisés entre ce que nous représentons à nous-mêmes etaux autres et ce que ces autres entendent et voient de nous.

De sorte que nous ne savons absolument pas quinous sommes : nous en avons seulement une imagination de type romanesque (nous sommes le personnage principalde notre vie), par ailleurs en permanente reconstruction (on ne raconte pas du tout la même enfance à 20 ans et à50).

Cette imagination nécessaire n'est certes pas sans intérêt pour la réflexion, mais il faudrait la qualifier demensonge si nous prétendions la substituer à la reconnaissance de l'aberration que nous sommes réellement pournous-mêmes, nous qui n'avons pas voulu être ce que nous sommes (qui aurait choisi d'être lâche ou paresseux ?) etqui ne nous comprenons pas.

Et puis les grandes épreuves que nous devons parfois traverser, celles quisubvertissent notre conscience de nous-mêmes, nous laissent parfois sidérés de nous être aperçus tels que nousn'aurions jamais pu concevoir que nous étions...

Dans ces conditions, la question pour chacun du « sens » de sa viene peut pas être celle de son rapport à un idéal, même confus et constamment redéfini.

Par « éthique » il faut doncentendre tout autre chose que ce qu'indique la tradition aristotélicienne : ce n'est pas d'une « vie bonne » ni parconséquent du service des biens qu'il s'y agit, mais d'une sorte de butée à tout ce que nous pouvons accepter –une butée aussi absurde que le fait d'exister, aussi injustifiable que le fait d'être soi et non pas quelqu'un d'autre.Nous ne refuserons jamais la vie, si contraire qu'elle puisse être aux représentations normatives que nous nous en. »

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