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La philosophie de Descartes

Publié le 22/12/2009

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SA VIE. —Descartes est né en 1596 à la Haye—non pas la ville des Pays-Bas ! mais un village de Touraine, dans une famille noble — il portera le titre de seigneur du Perron, petit domaine du Poitou, d'où son surnom de «gentilhomme poitevin «.  De 1604 à 1614 il est élève au collège de Jésuites de la Flèche. Il y bénéficie d'un régime de faveur — se levant un peu quand il veut et prenant l'habitude, qu'il gardera toute sa vie de méditer dans son lit. Il est très apprécié de ses maîtres et pourtant, dans le Discours de la Méthode, il se proclame déçu par l'enseignement qui lui fut donné : la philosophie scolastique n'aboutit à aucune vérité indiscutable: « Il ne s'y trouve encore aucune chose dont on ne dispute.« Seules les mathématiques démontrent ce qu'elles affirment : « Je me plaisais surtout aux mathématiques à cause de la certitude et de l'évidence de leurs raisons .« Mais les mathématiques sont une exception, on n'a pas encore essayé d'appliquer leur méthode rigoureuse à d'autres domaines. C'est pourquoi le jeune Descartes déçu par l'école va chercher d'autres sources de connaissances ; à savoir, loin des livres et des régents de collège, l'expérience de la vie et la réflexion personnelle : « Sitôt que l'âge me permit de sortir de la sujétion de mes précepteurs, je quittai entièrement l'étude des lettres ; et me résolvant de ne chercher plus d'autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même ou bien dans le grand livre du monde, j'employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens de diverses humeurs et conditions «. Après quelques mois d'élégante oisiveté dans sa famille, à Rennes, où il s'occupe d'équitation et d'escrime (il a même rédigé un traité d'escrime aujourd'hui perdu) nous le retrouverons bientôt en Hollande engagé dans l'armée du prince Maurice de Nassau. Mais c'est un bien étrange officier qui refuse toute solde, entretient son équipage à ses frais et se veut « spectateur « plutôt qu'« acteur « : auditeur libre d'une école de guerre plutôt que militaire véritable. En Hollande, il s'occupe surtout de mathématiques, avec Isaac Beeckman. C'est de cette époque (il va avoir 23 ans) que date sa mystérieuse devise « Larvatus prodeo «. Je m'avance masqué. Selon Pierre Frederix, Descartes veut seulement dire qu'il est un jeune savant déguisé en soldat.

FICHES DE LECTURE:
  1. RENE DESCARTES : MEDITATIONS METAPHYSIQUES
  2. RENE DESCARTES : LE DISCOURS DE LA METHODE
  3. RENE DESCARTES : REGLES POUR LA DIRECTION DE L'ESPRIT
  4. RENE DESCARTES : LETTRE A ELISABETH
  5. RENE DESCARTES : LES PASSIONS DE L'AME
  6. RENE DESCARTES : LA RECHERCHE DE LA VERITE PAR LA LUMIERE NATURELLE
  7. RENE DESCARTES : PRINCIPE DE LA PHILOSOPHIE
  8. ARIN MERSENNE : OBJECTIONS A MONSIEUR DESCARTES
  9. RENE DESCARTES : TRAITE DE L'HOMME

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« c) La troisième est la règle de la synthèse : « conclure par ordre mes pensées en commençant par les objets lesplus simples et les plus aisés à connaître pour monter peu à peu, comme par degrés à la connaissance des pluscomposés ». d) La dernière est celle des « dénombrements si entiers...

que je fusse assuré de ne rien omettre ». Si cette méthode est devenue très célèbre c'est parce que les siècles ultérieurs y ont vu le manifeste du libreexamen et celui du rationalisme. a) La méthode n'affirme-t-elle pas l'indépendance de la raison et le rejet de toute autorité ? « Aristote l'a dit » n'estplus un argument sans réplique ! Seules comptent la clarté et la distinction des idées.

Les philosophes du XVIIIesiècle étendront la méthode à deux domaines d'où Descartes, il faut le souligner, l'a expressément exclue : à savoirle domaine politique et religieux ( Descartes est conservateur en politique et met les « vérités de la foi » à l'abri desa méthode). b) La méthode est rationaliste car l'évidence dont part Descartes n'est absolument pas l'évidence sensible etempirique.

Les sens nous trompent, leurs indications sont obscures et confuses, seules les idées de la raison sontclaires et distinctes.

L'acte de la raison qui perçoit directement les premiers principes est l'intuition.

La déduction secontente de véhiculer, le long des belles chaînes de raison, l'évidence intuitive des « natures simples ».

Ladéduction n'est qu'une intuition continuée. LA MÉTAPHYSIQUE de DESCARTES Dans le Discours de la Méthode Descartes pense surtout à la science.

Pour bien comprendre sa métaphysique il fautlire les Méditations. 1° Chacun sait que Descartes commence son itinéraire spirituel par le doute.

Mais il faut comprendre que ce douteest d'une tout autre portée que le doute méthodique du savant.

Descartes doute volontairement etsystématiquement de tout, dès qu'il peut trouver un argument si faible soit-il.

Les arguments du doute ne sont doncque les auxiliaires psychologiques d'une ascèse, les instruments d'un véritable « exercice spirituel ».

Doutons de nossens puisqu'ils nous ont souvent trompés, puisque, dit Descartes, « je ne sais jamais si je rêve ou si je suis éveillé !(que de fois je me suis cru, en robe de chambre occupé à écrire auprès du feu alors que « j'étais tout nu dedansmon lit).

»Doutons aussi des évidences scientifiques et des vérités mathématiques elles-mêmes ! Mais quoi ? N'est-il pas vrai— que je rêve ou que je veille — que 2 + 2 = 4 ? Mais si un malin génie me trompait, si Dieu était méchant etm'abusait dans mes évidences mathématiques et physiques ? Tant que je ne suis pas assuré de l'Être, je puistoujours douter de l'objet (s'il nous est permis de reprendre les termes du plus lucide interprète de Descartes, M.Ferdinand Alquié). 2° Il y a pourtant une chose dont je ne peux pas douter même si le Diable veut toujours me tromper.

Quand bienmême tout ce que je pense serait faux, il reste qu'il est assuré que je pense.

Aucun objet de pensée ne résiste audoute mais l'acte même de douter est indubitable.

Je pense, cogito, donc je suis ergo sum.

Ce n'est pas unraisonnement (malgré le donc, le ergo) c'est une intuition, et une intuition plus solide que l'intuition dumathématicien, car c'est une intuition métaphysique et métamathématique.

Elle porte non sur un objet mais sur unêtre.

Je pense Ego cogito (et le ego, n'en déplaise à Brunschvicg est tout autre chose qu'un simple accidentgrammatical du verbe cogitare).

Le cogito de Descartes, n'est donc pas, comme on l'a dit, l'acte de naissance de cequ'on appelle en philosophie l'idéalisme (le sujet pensant et ses idées étant le fondement de toute connaissance)c'est la découverte du domaine ontologique (ces objets qui sont les évidences mathématiques renvoient à cet êtrequi est ma pensée). 3° A ce niveau pourtant, à ce moment de son itinéraire spirituel Descartes est solipsiste.

Il n'est sûr que de son êtrec'est-à-dire de son être pensant (car je doute toujours de cet objet qui est mon corps : L'âme, dit Descartes en cesens, « est plus aisée à connaître que le corps »).C'est en approfondissant sa solitude que Descartes va finalement lui échapper.

Parmi toutes les idées de mon cogitoil en est une tout à fait extraordinaire.

C'est l'idée de perfection, d'infini.

Je ne puis l'avoir tirée de moi-même qui suisfini et imparfait.

Moi si imparfait, qui ai l'idée de Perfection, je n'ai pu la recevoir que d'un Être parfait qui medépasse et qui est l'auteur de mon Être.

Voilà donc Dieu démontré.

Et notons-le il s'agit d'un Dieu parfait, donc quiest toute bonté.

Voilà le fantôme du malin génie exorcisé.

Si Dieu est parfait, il n'a pu vouloir me tromper et toutesmes idées claires et distinctes sont garanties par la véracité divine.

Puisque Dieu existe, je peux donc croire àl'existence du monde.

La démarche est exactement l'inverse de celle de saint Thomas.

Comprenons que je n'ai paspour autant le droit de croire mes sens (dont les messages restent confus et n'ont qu'une valeur de signal pour lesinstincts de l'être vivant).

Je puis croire seulement à ce qui est clair et distinct (par exemple dans la matière ce quiexiste vraiment, c'est ce qui est clairement pensable, c'est-à-dire l'étendue et le mouvement).

D'aucun ontprétendu que Descartes faisait un cercle vicieux : l'évidence me conduit à Dieu après quoi Dieu garantit l'évidence !Mais il ne s'agit pas de la même évidence.

L'évidence ontologique qui par le cogito me conduit à Dieu fondel'évidence des objets mathématiques.

La métaphysique a donc pour Descartes une évidence plus profonde que lascience.

C'est la métaphysique qui fonde la science (un athée, dira Descartes, ne peut être géomètre ! ).. »

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