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La philosophie de Bertrand Russell

Publié le 22/02/2012

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Orphelin très jeune, Bertrand Russell grandit dans la maison de son grand-père, Lord John Russell, homme politique libéral anglais. Il étudia les mathématiques à Cambridge, puis s'intéressa à la philosophie, matière qui lui valut d'être major de sa promotion en 1894. Ses premières années d'enseignement à Cambridge furent essentiellement consacrées à la logique mathématique. Toutefois, il s'intéressait déjà aux questions politiques et sociales, et il prit en considération dans ses écrits ultérieurs tous les aspects de la philosophie, y compris la métaphysique, l'épistémologie et l'éthique. Ses virulentes prises de position antimilitaristes et antireligieuses le conduisirent en prison à deux reprises. Ses ouvrages dépassèrent le cadre de l'université pour être largement diffusés dans le grand public, et il obtint le prix Nobel de littérature en 1950.       Les premiers travaux de Russell avaient pour objet de réduire l'intégralité des mathématiques à la logique ; les propositions complexes n'étaient pour lui que la combinaison logique de propositions simples. Ses Principia Mathematica écrits en collaboration avec Whitehead furent fondamentaux dans le développement de la logique symbolique. Auteur très productif, il changea souvent de points de vue. Toutefois, son approche était toujours cohérente et son but consistait systématiquement à trouver la raison des croyances admises, qu'elles opèrent dans le champ des mathématiques, des sciences naturelles ou du sens commun. Tout devait être remis en cause et son approche consistait toujours à commencer par examiner les propositions les moins susceptibles d'appeler le doute et d'essayer de reconstruire l'édifice de la connaissance sur leurs bases, avec aussi peu de suppositions que possible. En ce sens, il fut un représentant moderne de l'empirisme anglais, marchant dans les traces de Hobbes, de Locke, de Hume, et de son parrain John Stuart Mill.      
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« religion) et deux volumes d'essais. La parution en 1936 d'un article intitulé Les Limites de l'Empirisme montra un retour partiel à la philosophie dont lerésultat le plus important a été : Inquiry into Meaning and Truth (Recherche sur la signification et sur la vérité),critique approfondie, quoique décousue, du mouvement analytique en philosophie, dont il avait été le principalfondateur. A partir de 1940, malgré son Histoire de la Philosophie et son Human Knowledge qui est essentiellement un résuméd'écrits antérieurs, il s'est surtout occupé de questions politiques et sociales. Cette tendance à disperser son effort n'est pas plus accusée dans la dernière période que dans ses débuts car déjàson tout premier ouvrage traite de la démocratie sociale en Allemagne.

Tout en admettant que la critique de sonœuvre non philosophique ait souvent été motivée par un conformisme stupide, il demeure néanmoins vrai que lestalents de Russell sont peu adaptés à la complexité et à l'inconséquence des affaires humaines.

Sa conception del'Histoire est mélodramatique et s'attache aux personnages, sa tendance à expliquer les malheurs humains par laméchanceté consciente relève du XVIIIe siècle.

Il se détend de surestimer la part de la raison dans les affaireshumaines et en cela il n'a pas tort ; comme il est rationaliste, ses appels à l'action sont, pour l'essentiel, unplaidoyer de la raison.

Mais il ignore le déterminisme du comportement social et humain et le rôle des conséquencesinvolontaires.

En morale et en politique il fait preuve d'un anarchisme à la fois sec et romantique : " la bonne vie, a-t-il dit, est inspirée par l'amour et guidée par la connaissance.

" Mais il n'étoffe guère cette formule squelettique,dont le sens est plutôt la critique des institutions, de la guerre, de l'État, de la propriété, du mariage, de la disciplineen pédagogie.

Respectant naïvement la spontanéité, il ignore la sagesse de l'Odyssée : les institutions sont les lienspar lesquels nous espérons être sauvés des sirènes qui nous appellent à la faiblesse et à la folie.

Dans l'atmosphèrede décadence morale de l'Angleterre de 1914 son extrémisme courageux était précieux, car il choquait.

Mais uneprotestation qui tire son sens plutôt de son contexte que de son contenu perd en importance dès que celui quiproteste ne risque plus rien.

Son indifférence socratique à l'égard de l'ordre établi a pour contrepartie une arroganceirresponsable : lorsque par exemple il déclare que des soldats américains auraient été amenés en Grande-Bretagnepour intimider les grévistes, propos pour lesquels il fut mis en prison en 1918.

Même dans une Société parfaite unepeine devrait être prévue pour de tels propos, non pour leur caractère séditieux mais pour leur sottise.

L'exagérationde la révolte de Russell se justifiait cependant par l'attitude de complaisance pétrifiée alternant avec des paniques,qui était celle des classes dirigeantes de la Grande-Bretagne jusqu'en 1940.

Son mépris hautain envers l'opinionadmise était caractéristique de l'élite intellectuelle au sein de laquelle il avait passé ses années de formation : lagénération, particulièrement brillante, de Cambridge, appelée plus tard " Bloomsbury Group " et qui comptait, outreRussell et Moore (qui lui apportait sa morale), E.M.

Forster, Lytton Strachey, Keynes et Virginia Woolf. L'attitude de Russell vis-à-vis du monde dans lequel il vivait s'exprime autant par son style peut-être trop admiréque par sa pensée expresse.

Son style gai, lucide et négligé atteint son sommet dans l'expression d'abstractionscomplexes et est au plus bas dans la légèreté démodée de ses essais sur la religion, ou bien dans le triste documentque fut A Free Man's Worship (La profession de foi d'un libre penseur).

Toutefois des jeux d'esprit rendent presqueexcusables ses artifices peu voyants.

Un enquêteur perspicace pourrait reconstruire la personnalité de Russell àpartir de son fameux aphorisme : " Pour Hegel la liberté est le droit d'obéir à la police.

" On a dit de Russell qu'il produisait un système philosophique par an, mais en fait sa méthode, de même que les lignesgénérales de sa doctrine ont peu changé depuis que Moore le fit renoncer à l'idéalisme.

L'impression derenouvellement provient de l'aspect quantitatif de son œuvre, de son indulgence envers les hypothèses avancées àtout hasard et rejetées ensuite avec candeur, ainsi que du caractère fragmentaire et tâtonnant de la méthode elle-même.

Au fond de la méthode de Russell nous retrouvons une ambition familière aux philosophes, qui est celle derendre la philosophie scientifique et pour Russell ceci équivaut à un examen rigoureux et détaillé de problèmesparticuliers.

Le propre de la philosophie est l'examen critique de l'ensemble de la connaissance tant commune quescientifique.

En tant que philosophe la " sagesse " ne l'intéresse pas.

La vie est une affaire trop subjective pour êtreprouvée ou systématisée, c'est donc en tant qu'individu qu'il traite des questions de morale et de religion.

Unephilosophie réellement scientifique devrait, selon lui, éclaircir les concepts et les arguments des mathématiques etdes sciences, prenant pour but ultime une reconstruction logique de l'ensemble des connaissances qui permetted'exprimer clairement la relation entre ses conclusions et les " données concrètes " : axiomes indubitables etconstatations de l'ordre du perçu.

Son propos est par conséquent essentiellement cartésien : il est de transformerla masse indéterminée et intérieurement incohérente des croyances ordinaires, en une structure logiquementarticulée et bien fondée. La philosophie, grâce à la définition contextuelle, fait de l'ontologie une affaire d'analyse du langage.

Au lieu de sedemander " quelle est la substance première de l'univers ? " elle pose la question : " quel est le vocabulaire minimumde termes non définis qui nous permettrait d'exprimer tout ce que nous avons à dire au sujet de l'univers ? " A cetteépoque, l'attitude générale de Russell consistait en une sorte de réalisme (basée sur la distinction faite par Mooreentre l'acte de sensation et son objet), qui affirmait l'indépendance du psychique et du physique ainsi quel'existence au-dessus des individus d'un domaine extra-temporel d'objectivités universelles.

Russell considérait alorsle monde matériel comme une entité inférée dont l'existence est l'hypothèse la plus simple pour expliquer notreexpérience sensorielle.

Mais après 1914, s'étant entièrement tourné vers la philosophie et ayant rencontréWittgenstein dont il devint à la fois le maître et l'élève, son ontologie dualiste fit place au " Monisme neutre " :doctrine selon laquelle la substance pre-mière de l'univers est une infinité d'individus sensibles reliés par desrelations extérieures.

Ces éléments neutres, simples moments d'expériences, ne sont en soi ni physiques ni. »

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