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La passion est-elle une aliénation ?

Publié le 27/02/2008

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? La passion (approche succincte, avec une attention particulière aux traits essentiels de la passion qui rendent possible une caractérisation du type de celle qui est proposée dans le sujet). En fait, la définition de la passion varie avec la conception globale du psychisme, et de la vie affective, dans laquelle elle s'insère. Dans le droit fil de l'étymologie latine (patior = subir, éprouver une souffrance), le rationalisme classique voit essentiellement dans la passion un principe extérieur à la raison, donc à l'instance de la maîtrise de soi. Dans le cadre du dualisme raison/passions, une approche normative de la vie affective tend alors à dévaloriser la passion, à voir en elle un principe néfaste dès qu'il s'autonomise de la tutelle de la raison. C'est pourquoi, dans la perspective de la question posée, la passion en elle-même (c'est-à-dire sans la tutelle de la raison) peut apparaître comme aliénation, puisqu'elle tend à faire perdre au sujet agissant la maîtrise de lui-même, à le rendre en quelque sorte « étranger » à lui-même. Encore faut-il préciser que dans une telle problématique l'aliénation est identifiée à la perte de la prépondérance de la raison sur la vie passionnelle, au « débordement » de la raison par la passion. C'est donc bien toute une représentation de l'organisation interne du sujet psychologique qui est en jeu. Le « volontarisme » qui accompagne habituellement cette représentation a été contesté, notamment par la philosophie spinoziste, qui rejette toute approche normative de la vie affective, et s'efforce d'élucider aussi objectivement que possible le déterminisme passionnel (cf. Éthique, parties 3 et 4). Ces remarques révèlent en fait qu'on ne peut parler, pour le sujet psychologique, d'aliénation, si l'on ne précise pas au préalable de quelle aliénation il s'agit.

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