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La passion de la vérité peut-elle être source d'erreur ?

Publié le 27/02/2008

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La compréhension possible du monde procède de la donation de sens par l?exercice philosophique ayant saisi la vérité (l?essence des choses qui sont). Mais ce qui alors pose problème, outre le caractère apparemment présomptueux de la tâche philosophique, est que l?exercice de la raison en quête de la vérité, une fois sa détention supposée (l?eidos de la chose appréhendé), risque d?engendrer les pires dogmatismes. Ceci se manifeste clairement dans le projet de connaissance encyclopédique des Lumières françaises. Chez d?Alembert (Discours préliminaire), le savoir conçu comme absolu, autrement dit comme connaissance exhaustive, exige la rétrocession aux causes fondamentales dont le nombre est supposé restreint. De l?obtention de ces dernières, tout doit pouvoir se déduire (le démon de Laplace ? élève de d?Alembert). Ainsi, au nom de son entreprise concourant au salut de l?homme (science et morale sont corrélés dans leurs projets) peut alors s?exercer une tyrannie de la rationalité. Telle pourrait être l?erreur à laquelle conduit la passion de la vérité. Mais il faut dès l?instant souligner que cette approche de la philosophie des Lumières omet le caractère critique (hérité de Descartes) de son entreprise de connaissance. En effet, les Lumières fondent l?exercice de la rationalité sur une certaine disposition au scepticisme, c?est-à-dire sur la permanente conscience de la relativité des connaissances humaines (l?anthropocentrisme conscient de Buffon). En conséquence, ce n?est pas tant la passion de la vérité (conçue comme recherche du vrai) que la prétention à sa détention qui engendre l?erreur.

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