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La parole suffit-elle à rompre la solitude ?

Publié le 27/02/2008

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N?y aurait-il pas une autre alternative ?   La parole comme invitation au partage. a) Souhaiter rompre la solitude en cherchant chez l?autre la compréhension ou la trace du semblable apparaît comme une entreprise impossible. Cependant, « ne pas se sentir seul », ce peut être autre chose que d?attendre d?autrui une telle perfection. Ne peut-on se sentir moins seul à moindre frais ? b) Rompre la solitude, ce pourrait ainsi simplement être le fait partager quelque chose avec quelqu?un, de partager un moment de joie ou simplement de créer une complicité. Ainsi, deux personnes qui se racontent une anecdote et qui y trouvent toutes deux motif à rire pourront affirmer qu?à cette occasion, elles ont rompu la solitude. Elles ne se sont pas nécessairement comprises dans leur être substantiel, elles n?ont peut-être même pas perçu la même chose dans l?anecdote en question, mais néanmoins, cette anecdote a été pour ces deux personnes une raison de se rencontrer, d?échanger et de partager quelque chose : ces deux personnes ont trouvé à l?occasion de leur rencontre un moyen de se faire du bien, et ce n?est peut-être rien de plus que cela, ce qu?on appelle « rompre la solitude ». c) Il n?en reste pas moins que, pour les différentes raisons signalées dans la deuxième partie, il serait inconséquent de croire que la parole pourrait suffire à rompre la solitude. Cependant, il faut remarquer que la parole peut être un moyen privilégié de partager quelque chose avec autrui.

« compris, la parole est incapable de nous sortir de la solitude.b) Par ailleurs, la parole n'a pas qu'un usage bienveillant.

Hobbes souligne d'ailleurs que « les hommes se servent desmots pour se blesser les uns les autres » ( Léviathan , chapitre IV), et tout le monde en connaît les travers dans la calomnie ou l'insulte.

Or, éprouve-t-on moins de solitude lorsque l'on est confronté à l'injure ? Se sent-on soutenuou accompagné par quelqu'un qui nous insulte ? Il creuse au contraire par ses paroles malveillantes un fossé entrelui et nous, une différence radicale qui nous fait nous sentir encore plus seuls.c) Plutôt que de rompre la solitude, la parole peut ainsi nous rappeler à la solitude alors que nous n'y pensions mêmepas.

Ne pas être compris alors que l'on croyait s'exprimer intelligiblement, se faire insulter alors que l'on attendait dela sollicitude, apprendre que l'on dit du mal de nous quand bien même l'on fait de son mieux : voilà diversessituations qui nous rappellent qu'autrui n'est pas notre semblable.

Peut-être s'il n'avait pas parlé aurions-nous puignorer cette réalité et nous serions-nous sentis moins seuls, mais la parole nous rappelle qu'« il y a plus de distancede tel homme à tel homme, qu'il n'y a de tel homme à telle bête » (Montaigne, Essais , livre I, chapitre 42, « De l'inégalité qui est entre nous »).

La parole, soulignant cette différence, nous fait désespérer de jamais pouvoirtrouver quelqu'un qui soit notre semblable, si bien que l'on se sent parfois moins seul auprès de notre chat qui nepossède pas la parole qu'avec nos comparses humains si bavards.

Ainsi la parole, loin de rompre la solitude, peutnous y enfermer.

Transition : Cela étant, une telle perspective pousserait à considérer la solitude comme un fait indépassable.

N'y aurait-il pas une autre alternative ? La parole comme invitation au partage.

3. a) Souhaiter rompre la solitude en cherchant chez l'autre la compréhension ou la trace du semblable apparaît commeune entreprise impossible.

Cependant, « ne pas se sentir seul », ce peut être autre chose que d'attendre d'autruiune telle perfection.

Ne peut-on se sentir moins seul à moindre frais ?b) Rompre la solitude, ce pourrait ainsi simplement être le fait partager quelque chose avec quelqu'un, de partagerun moment de joie ou simplement de créer une complicité.

Ainsi, deux personnes qui se racontent une anecdote etqui y trouvent toutes deux motif à rire pourront affirmer qu'à cette occasion, elles ont rompu la solitude.

Elles ne sesont pas nécessairement comprises dans leur être substantiel, elles n'ont peut-être même pas perçu la même chosedans l'anecdote en question, mais néanmoins, cette anecdote a été pour ces deux personnes une raison de serencontrer, d'échanger et de partager quelque chose : ces deux personnes ont trouvé à l'occasion de leur rencontreun moyen de se faire du bien, et ce n'est peut-être rien de plus que cela, ce qu'on appelle « rompre la solitude ».c) Il n'en reste pas moins que, pour les différentes raisons signalées dans la deuxième partie, il serait inconséquentde croire que la parole pourrait suffire à rompre la solitude.

Cependant, il faut remarquer que la parole peut être unmoyen privilégié de partager quelque chose avec autrui.

D'abord indice d'un autre être capable de pensée, la parolepeut également être une invitation au partage, un partage plus précieux que les autres, car un partage où secroisent deux pensées.

Loin de pouvoir rompre la solitude à chaque fois, la parole peut pourtant être l'occasiond'une telle rupture.

Le rapport de la parole à la solitude est donc plutôt celui d'une invitation au partage que lanceautrui à l'individu isolé, dans le cas, bien sûr, où il s'agirait d'une parole bienveillante.

Conclusion : Dans une première partie, nous avons exposé en quoi l'on pouvait considérer que la parole suffisait à rompre lasolitude, puisque celle-ci était comme le signe d'un autre qui pense.

Nous avons ensuite souligné les manques decette thèse en rappelant combien il était fréquent que la parole soit vouée à l'échec, quand elle n'était pas pureméchanceté ou expression de la différence.

Enfin, nous avons voulu présenter une alternative à ce dernier problèmeen suggérant que la parole représentait un moyen privilégié de rompre la solitude qui s'incarnait dans la possibilité dupartage.. »

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