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La notion d'inconscience introduit-elle la fatalité dans la vie de l'homme ?

Publié le 29/03/2009

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La notion d'inconscience introduit-elle la fatalité dans la vie de l'homme ?

Freud a révolutionné la vision du psychisme humain en  remettant en question tous les principes établis jusqu’ici sur la domination intérieure de l’homme. Il établit que l’homme ne serait pas gouverné par un élément dont il est averti (la conscience) mais au contraire par une force qu’il ne contrôle pas : l’inconscient. Freud définit l’inconscient comme l’ensemble des pulsions donc l’irréfléchi. Or les pulsions sont présentes chez tous êtres humains. Cela signifie t-il que l’homme est esclave d’une force dont il n’a pas le contrôle ? Ce qui nous mène à nous demander si l’homme peut lutter contre son inconscient ? Si l’homme est effectivement dominé par l’inconscient et qu’il ne peut lutter contre, l’homme « vécu « est passif et n’est donc plus maître de lui-même : cela pose le problème de la liberté.

« une force surnaturelle, elle ne peut introduire la fatalité dans la vie de l'homme.De plus, la théorie freudienne de l'inconscient ne vise pas à réduire le rôle de la conscience mais plutôt à élargir sonchamp afin de mieux la comprendre dans toute son intégralité.

Or pour enrichir le domaine de la conscience, il fautpréalablement en connaître les limites, c'est-à-dire ses lacunes et ses déficiences.

Certains phénomènes comme lesactes manqués, les lapsus, les symptômes sont en effet présents à la conscience mais celle-ci ne peut lescomprendre.

Il y a donc quelque chose qui échappe à la conscience, qu'elle ne maîtrise pas et qui lui sembleinvolontaire.

Ceci étant, on ne peut restreindre le psychisme humain à la conscience, étant donné l'intrusion danscelle-ci d'éléments dont elle n'est pas l'auteure.

Pour comprendre ces incidents, on ne peut que s'en référer àl'inconscient.

En outre, selon Freud, l'absurdité des désordres de la conscience ne serait qu'apparence.

Autrementdit, les actes involontaires auraient un sens caché dans l'inconscient, on retrouve ici la notion de déterminisme.

Lerôle du déterminisme est de « remplacer un désordre conscient par un ordre causal inconscient » selon Paul Ricœur.L'inconscient serait donc essentiel à la compréhension de l'état conscient, il viendrait compléter et éclaircir l'identitédu sujet.

Maintenant il convient de se demander si l'homme est capable de lutter contre son inconscient.Freud suggère que pour comprendre cet inconscient dont on n'a pas conscience, il est nécessaire d'avoir recours àun analyste qui serait capable de déchiffrer le sens caché des symptômes et de repérer les résistances du sujet.Ceci afin de faire prendre conscience au sujet de l'existence de ses conflits mal refoulés.

Cette prise de consciencesignerait la fin du conflit.

L'analysant et l'analyste entrent dans une relation de transfert.

Celle-ci consiste à fairetout dire à l'analysant, l'analyste étant alors en mesure de percevoir les résistances du sujet.

Une fois décelées, cesrésistances peuvent alors être levées par l'analyste et c'est ici que s'opère la prise de conscience du sujet donc laguérison du symptôme.

Reprenons l'exemple d'Anna O.

qui souffrait aussi d'hydrophobie.

Mise sous hypnose par ledocteur Breuer, Anna se plaint de sa gouvernante anglaise qu'elle n'aimait pas.

Elle raconte alors, avec tous lessignes d'un profond dégoût, qu'elle s'était rendue dans la chambre de cette gouvernante et que le petit chien decelle-ci (elle précise "un animal affreux") avait bu dans un verre.

Anna O.

n'avait rien dit, par politesse.

À la fin deson récit, Anna manifeste violemment sa colère restée contenue jusqu'alors.

Elle demande ensuite à boire, boit unegrande quantité d'eau et se réveille de l'hypnose le verre aux lèvres.

Son hydrophobie a disparu pour toujours.

Cetexemple montre bien qu'Anna n'était pas maître de son symptôme mais qu'elle a réussi à en guérir.

L'inconscient neserait donc pas fatal à la vie de l'homme.

Selon Freud, une pensée ne peut devenir consciente que sous certaines conditions ignorées du sujet.

Cetteignorance du sujet implique qu'il ne contrôle pas ces conditions donc qu'il ne peut agir contre.

Quand Anna O.concède sous hypnose les raisons de son hydrophobie, elle prend conscience des causes de son symptôme, ce quila guérit.

La condition de la guérison / prise de conscience d'Anna O.

a été de faire appel à l'hypnose donc à unetierce personne.En effet, la conscience spontanée que l'on a de soi-même est pour Freud le lieu de l'ignorance et de l'illusion sur soi.L'image de soi doit-être compatible avec les interdits moraux tels qu'ils ont été inconsciemment intériorisés au stadede l'enfance.

Autrement dit, il y a toujours une censure inconsciente qui pèse sur le contenu des pensées qui sontsusceptibles de devenir conscientes.

Et ces censures ne peuvent être levées que par l'intervention d'un analyste,l'exemple d'Anna O.

le confirme.

On en conclut que la relation à l'autre est la voie de la guérison.

L'hypothèse de l'inconscient n'est pas aux yeux de Freud une doctrine fataliste dans la mesure où son objectif estd'accroître la connaissance et la maîtrise de soi.Mais ceci est valable à condition que l'individu prenne conscience de son inconscient, car sans cette prise deconscience, l'hypothèse de l'inconscient freudienne peut effectivement s'avérer fatale.

Mais la mort Anna O.,pourtant traitée par le plus grand des psychanalystes, contredit cette théorie.

De même que les chercheurs n'ontpas trouvé de remèdes à toutes les maladies organiques, les psychanalyses n'ont encore trouvé de moyen pourguérir les plus grandes psychoses.

Mais l'on peut comparer cela au vaccin contre le virus du sida : peut-être qu'unjour il sera au point.. »

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