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La nature peut elle se juger elle-même ?

Publié le 04/10/2005

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JUGEMENT (lat. judicium, jugement , faculté de juger)

Phi. Faculté de penser, le jugement est d'abord une puissance de distinguer le vrai d'avec le faux, qui peut s'exercer bien ou mal selon qu'on en fait un usage méthodique ou spontané. Comme le rappelle Descartes, s'il est naturellement « égal en tous les hommes » en tant que faculté, la plupart l'utilisent de façon erronée, les deux principales causes de l'erreur étant la prévention (le préjugé) et la précipitation du jugement . On distingue ici le jugement comme faculté ou puissance (syn. de bon sens et de raison) du jugement comme acte effectif, c.-à-d. comme effet de l'exercice de cette faculté. Log. Acte d'affirmer qu'un attribut appartient ou n'appartient pas à un sujet. Les jugements s'expriment dans des propositions. Crit. Kant, définissant les jugements comme des actes de l'entendement, identifie parfois entendement et faculté de juger, c.-à-d. d'établir des relations en pensant le particulier dans le général. Or, quand le général (règle, principe, loi) est donné, l'opération qui consiste à en tirer un cas particulier s'appelle jugement déterminant. Au contraire, le jugement réfléchissant est l'acte qui consiste à découvrir la règle générale, la loi ou le principe universel auxquels se rapporte un cas particulier donné. Mor. jugement moral à distinguer du jugement logique.

NATURE (lat. natura; de nasci, naître)

Terme équivoque qui connaît deux grandes acceptions selon qu'il désigne la nature d'un être ou la nature en général. Désignant la nature d'un être, le terme renvoie d'abord à l'idée d'une existence qui se détermine d'elle-même, sans l'intervention d'une cause étrangère : 1. s'oppose à ce qui résulte de l'art ou de la technique : « La nature est principe dans la chose même » (Aristote); 2. est synonyme d'essence d'un genre dès lors qu'il désigne l'ensemble des propriétés qui le définissent : « La nature d'un gouvernement est ce qui le fait être tel » (Montesquieu); 3. désignant ce qui est inné, s'oppose à l'acquis, c.-à-d. chez l'homme à la culture ; désignant ce qui est spontané, s'oppose à ce qui est réfléchi. Désignant la nature en général, le terme renvoie à l'idée d'un ensemble organisé et régi par des lois : 1. ainsi la nature comme ensemble des choses qui présentent un ordre et réalisent des types s'oppose pour Aristote au hasard : « La nature ne fait rien en vain » ; 2. la Nature en tant que s'y exprime une Absolue nécessité s'oppose au Monde - humain soumis à la contingence; 3. la nature où toute cause est elle-même l'effet d'une cause extérieure s'oppose pour Kant à la liberté qui suppose l'autonomie morale de l'agent.

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