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LA MÉTHODE ET L'EXPLICATION EN SOCIOLOGIE

Publié le 12/06/2009

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sociologie

a) Les procédés classiques en sociologie. La connaissance sociologique fait jouer trois points de vue complémentaires : le point de vue comparé, le point de vue génétique et le point de vue statistique. La méthode comparative. Pour mieux comprendre institutions et structures il est nécessaire de comparer les formes différentes qu'elles prennent dans le temps et dans l'espace. Ainsi la famille dont la physionomie change selon les époques et les civilisations. La méthode génétique. On sait également qu'on éclaire bien des choses en étudiant leur évolution, leur processus de formation. On devra suivre à travers le temps les stades successifs d'une institution ou d'une mentalité pour saisir à la fois les raisons de ses transformations et les raisons de sa permanence. L'ethnologie des sociétés primitives actuelle sera ici d'un précieux recours dans la mesure où elle peut nous éclairer sur la vie et la pensée des vrais primitifs, ceux qui ont disparu depuis des millénaires et dont les habitants des sociétés archaïques ou peu évoluées nous donnent une image approximative. L'ethnologie est en ce sens à la sociologie ce que la psychologie de l'enfant est à la psychologie de l'adulte, une source d'information sur les premiers stades du développement social, où plusieurs peuples sont encore attardés, et sur la mentalité primitive appelée par LÉVY-BRUHL, prélogique ou a-logique. On a dit également que l'ethnologie était à la sociologie ce que la psychologie pathologique est à la psychologie normale : un miroir grossissant permettant de saisir à l'état de simplification les traits fondamentaux de la physionomie sociale, les lois élémentaires de structure et de fonctionnement. La méthode statistique. Dès lors qu'il s'agit de faits sociaux, de quelque ordre qu'ils soient, démographique, économique, politique, culturel, la méthode statistique s'impose. La sociologie n'étudie jamais que le comportement des groupes, des ensembles où joue la loi des grands nombres, les phénomènes qui se produisent à l'échelle collective. Et c'est précisément la représentation statistique qui permet d'établir des lois sociologiques. Tous les phénomènes sociaux depuis la production économique jusqu'aux opinions en matière religieuse, en passant par la natalité ou la mortalité, sont susceptibles d'être exprimés statistiquement, c'est-à-dire mathématiquement. Courbes et graphiques entrent alors en jeu, notamment la célèbre courbe de GAUSS dite courbe en cloche, qui est l'expression graphique des lois de probabilité.

sociologie

« humaine, susceptible de remplacer la métaphysique de la nature humaine et atteignant comme elle jusqu'à l'hommeen soi.C'est dire qu'il y a une philosophie de la sociologie où de la société comme il y a une philosophie de l'histoire.

Maisaussitôt surgissent les doctrines opposées en matière métaphysique et c'est ainsi qu'on voit naître une sociologiemarxiste et une sociologie chrétienne par exemple, tant il est difficile de faire abstraction où que ce soit, desconceptions philosophiques sur le sens profond des choses.

Nous reviendrons sur ce point dans la section suivante.Les divers modes d'explication pourront jouer en sociologie mais sous la forme même où ils doivent jouer dans lessciences humaines.

Ainsi le déterminisme pour être important, n'en sera pas moins contrebalancé par la libertéhumaine et ce facteur de contingence qui apparaît aussi en histoire.La causalité sera double : à côté de la causalité naturelle, d'ordre géographique ou économique, il faudraprécisément ne pas négliger la causalité humaine d'ordre spirituel ou rationnel.

Pour LALANDE la société humaine nesaurait se concevoir sans l'activité de la raison qui en fait autre chose qu'un phénomène naturel, du type biologiquepar exemple.

Grâce à la raison se crée une communauté liant les hommes en tant que semblables, non en tant quecellules différenciées d'un organisme collectif.

Certes la société est un système organique comme le montre ladivision du travail qui s'y effectue mais elle est davantage communauté agissant dans le sens des valeursrationnelles et spirituelles, à contre-courant du phénomène de différenciation organique qui crée seulement unesolidarité du même ordre entre les divers éléments de l'ensemble.De plus il ne faudra pas oublier le principe de finalité indispensable pour comprendre des institutions, des structures,des évolutions et des révolutions qui, tout en dépendant de conditions non-humaines, n'ont de sens véritable quepar les intentions et les projets qui animent les réalisations spécifiquement humaines.C'est dire que les faits sociaux pourront être dans une large mesure compris comme des manifestations humainesplutôt qu'interprétés ou expliqués comme de simples phénomènes naturels, selon la distinction de DILTHEY.Il reste que, suivant la philosophie adoptée, on donnera une importance proportionnelle variable aux facteurs d'ordreidéologique ou spirituel d'une part, économique ou naturel d'autre part, si tant est qu'en pareille matière, tout nesoit pas d'ordre humain, y compris les réalités économiques, organisées et valorisées par l'esprit en fonction desidées au moins autant que des besoins. d) Histoire et sociologie. Sauf pour ce qui concerne la connaissance statistique des phénomènes sociaux actuels, la sociologie a sans cessebesoin de recourir à l'information historique.

Aussi la question se pose-t-elle des rapports de l'histoire et de lasociologie.

Ressemblances et différences peuvent être relevées. • Nous avons vu qu'il existait deux tendances chez les historiens, celle des historiens historisant, attachés àmaintenir l'originalité radicale des événements uniques et singuliers, celle des historiens sociologisant, attachés àdégager les lois sous-jacentes aux évènements, avec l'intention de résorber l'histoire dans la sociologie desstructures profondes dont les évènements seraient les manifestations superficielles.

Signalons aussi une troisièmetendance celle de HENRI BERR, promoteur de la Synthèse historique, au sens spécial qu'il donnait à ce mot, et quine prétendait à rien de moins qu'à faire de l'histoire la science suprême et totale où s'intégreraient toutes lesdisciplines, toutes les sciences sans exception.

En fait histoire et sociologie sont à la fois distinctes etcomplémentaires.La sociologie a besoin de l'histoire qui lui sert d'instrument d'analyse et d'explication, de source d'informationsurtout.

Sans l'histoire la sociologie serait condamnée à déduire a priori les cadres et les institutions de la société ensoi, elle ne pourrait porter sur les phénomènes sociaux tels qu'ils se présentent effectivement dans le champ del'observation historique.

Quant aux théories sociologiques il va sans dire qu'elles sont tirées des renseignementshistoriques ou bien qu'elles ont besoin, si elles sont conçues a priori, de la vérification par les faits historiques.L'histoire est donc à la sociologie ce que l'expérimentation est à l'hypothèse et à la théorie dans les sciences de lanature.Inversement l'histoire a besoin de la sociologie comme des autres sciences humaines pour élaborer une explicationsatisfaisante des évènements.

Des lois d'ordre sociologique jouent dans le devenir historique, dans la marche desévénements et de toute façon un fait n'est historique qu'en raison de son importance sociale. • Malgré leur interdépendance, histoire et sociologie demeurent distinctes en ce sens qu'elles ne correspondent pasau même point de vue.

Ce qui intéresse l'histoire c'est la singularité, l'unicité des événements saisis avec l'ensembledes circonstances concrètes temporelles et spatiales qui ne reviendront jamais deux fois identiques à elles-mêmes,ce qui n'exclut pas d'ailleurs la recherche d'une causalité profonde.

Ce qui intéresse la sociologie c'est au contrairele phénomène social dépouillé de ces circonstances qui le particularisent et le localisent, réduit à la loi dont il est uncas particulier ou une illustration.

L'histoire s'attache à l'existence, la sociologie à l'essence de la réalité sociale.A vrai dire, la sociologie créée par les philosophes, COMTE, DURKHEIM, et non par des historiens, a pour objet lesfaits sociaux et pour but l'explication de la vie humaine par la réalité sociale en général.

On pourrait dire qu'à la limiteelle détruit l'histoire.. »

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