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La médecine arabe et la médecine du moyen âge

Publié le 22/02/2012

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Durant la première période du moyen âge, dont les historiens ont fixé les limites entre le Ve et le IXe siècle, l'Occident vit dans l'ignorance. Dans les monastères et dans les cathédrales, selon les ordres de Charlemagne, les moines transcrivaient, dans les Receptaires, les recettes, les formules magiques et les appliquaient aux malades. En Orient, l'Ecole d'Alexandrie enseignait la médecine, selon les écrits de Galien. Après la conquête arabe, l'empire fondé par Mahomet s'étend sur toute l'Afrique du Nord, la Syrie ­ avec le khalifat de Bagdad ­, l'Espagne ­ avec le khalifat de Cordoue ­, la Septimanie jusqu'au Rhône. C'est la grande époque de la Renaissance arabe et, au début du IXe siècle, se fonde l'École de Salerne. On a pu écrire avec raison ­ et l'ouvrage fondamental de Lucien Leclerc est un juste hommage ­ que, pendant six siècles, les Arabes dominèrent la civilisation.

« méthodiste ; elle s'opposait au "dogme" de l'essence des corps, repoussait la recherche des phénomènes organiquesmais, par contre, enseignait que la maladie est due à des troubles de relâchement (laxum) ou de resserrement(strictum).

C'est la première période de l'école salernitaine. Bientôt un esprit nouveau va souffler de la montagne.

Constantin l'Africain, né à Carthage en 1015 grand navigateurqui avait couru les mers, abordé dans tous les pays d'Orient et en avait retenu le langage, s'enferme au couvent duMont-Cassin, vers 1060, et traduit les auteurs arabes en latin.

On l'a accusé de plagiat car tous ses ouvrages, et ilssont nombreux pour l'époque, paraissaient sous son nom sans références d'auteurs.

Il ne faut pas lui en vouloir ;c'était la coutume chez les Arabes et elle s'est facilement perpétuée à travers les siècles.

Constantin fut surtout uncompilateur, un vulgarisateur, et son mérite est grand car il répandit les écrits de Galien, modifia complètement lesvieilles doctrines de Salerne établies sur des recettes, des formules superstitieuses, des traductions fragmentaireset libres, insuffla un esprit nouveau et fit de Salerne la "Cité hippocratique".

Il mourut au cloître en 1087. Au XIIe siècle, l'École était organisée et en pleine splendeur.

Elle avait à sa tête un doyen (prOepositus).

Elleconnut la faveur des têtes couronnées.

Roger II et l'empereur Frédéric II lui donnèrent un statut officiel. On trouve dans les écrits de Guy de Chauliac, avec des citations nombreuses, le nom des maîtres célèbres ; Roger(de Parme) qui écrivit la Rogerine, ouvrage de pratique magistrale, composé de larcins pris à Abulcasis ; son élève,Roland, qui écrivit la Rolandine ; Jamier, "l'homme de la chirurgie brutale à laquelle il a mêslè plusieurs fadeizes". Mais peu à peu, des écoles s'installent dans la haute Italie, à Padoue et surtout à Bologne, l'École rivale deMontpellier et de Paris.

Salerne décline peu à peu ; sa mort officielle a été décrétée le 29 novembre 1811. Voici enfin le XIIIe siècle, le grand siècle du moyen âge que deux grands rois illustrèrent, Philippe-Auguste et surtoutsaint Louis, le héros du moyen âge. Philippe-Auguste donne des statuts aux Écoles de Paris.Saint Louis bâtit l'hospice des Quinze-Vingt.

Les écoles, qui vivent à l'ombre des abbayes, sont réunies enuniversités.

Paris (1200), Toulouse (1229), Montpellier (1289) ; plus tard, Avignon, Orléans, Grenoble, Angers. En Italie, Bologne est à son apogée avec quarante-sept professeurs dont Guy de Chauliac a célébré les noms,Hugues (de Lucques), le "premier chirurgien de l'Europe moderne", Malgaigne, Théodoric, Guillaume de Salicet.

Ondisséquait les cadavres humains tandis qu'à Salerne on disséquait des porcs.

Bologne rivalisait avec Paris etMontpellier. La juridiction ecclésiastique était prédominante ; les livres d'études étaient choisis avec des commentaires épurés.On enseignait en latin les textes traduits par les Arabes, selon la méthode scolastique qui suivait aveuglément lestextes sans aucune critique ni faits personnels d'observation.

Autour des écoles gravitaient les astrologues, lessorciers et les alchimistes qui se partageaient les faveurs des seigneurs et des manants ; c'était la vraie médecinepopulaire. Mais peu à peu l'enseignement officiel porte ses fruits.

Les esprits s'émancipent, les ténèbres se dissipent, lesauteurs s'affirment.

A Montpellier qui avait profité de la culture arabe, Arnaud de Villeneuve, médecin de grandrenom, découvrit l'esprit-de-vin et pansait les plaies avec l' "eau ardente". Henri de Mondeville, professeur d'anatomie à Montpellier et chirurgien de Philippe le Bel, le plus ancien des auteursde France.

A Bologne, Mundini, le restaurateur de l'anatomie en Occident, malgré qu'il ait décrit cinq lobes au foie ;Bertrucius, le maître de Guy de Chauliac, qui sondait les urètres. A Paris, la Faculté était ecclésiastique, mais sans domicile fixe.

Les cours et les examens avaient lieu dans leséglises.

On n'enseignait pas la chirurgie avant Lanfranc, Pitard et H.

de Mondeville.

Les chirurgiens de Saint-Côme,les barbiers et la Faculté se disputaient et cette lutte se poursuivit pendant quatre siècles. Ajoutons que les femmes pouvaient exercer la médecine mais, tandis qu'autrefois, Albucasis leur reconnaissait unecertaine habileté dans le traitement des calculs de la vessie chez la femme et qu'également Salerne avait ses"mulieres salernitOe" (Trotula de Ruggiero avait écrit De Mulierum passionibus), Guy de Chauliac ne les portait pasdans son cOeur ; c'était pour lui, la "secta mulierum et multorum idiotarum" qui s'en remettait aux saints pour guérirles malades. Nous venons d'écrire le nom de Guy de Chauliac.

Voilà la grande figure médicale qui domine le XIVe siècle etdominera encore jusqu'au XVIIIe siècle.

Guy de Chauliac, le grand chirurgien du moyen âge, le rival d'Hippocrate. Dans la suite, d'autres grandes figures apparaîtront, mais si la science procède "par additions" comme le voulait cetauteur, on peut avancer que l'auteur immortel de La Grande Chirurgie dédiée à "Messieurs les médecins deMontpellier, de Bologne, de Paris et d'Avignon, principalement ceux des Papes", en montrant dans son livre la vérité"comme chose sainte et digne", fut réellement le père non seulement de la chirurgie française mais de toute lachirurgie.. »

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