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La liberté finit-elle là où commence la connaissance ?

Publié le 05/04/2009

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    Avant la connaissance, la liberté se résume à un simple sentiment de liberté qui provient de l’ignorance des causes qui agissent sur nous. Nous subissons toutes les causes et ne pouvons naturellement pas agir puisque nous n’en supposons même pas l’existence.

Après la connaissance, le rapport est un petit peu plus ambigu. En effet, pour répondre à ce problème, il y a deux possibilités. La première est la plus simple d’un point de vue logique car elle conclurait à l’absence de liberté humaine. C’est ce que fait la science, cependant, on a déjà vu que c’était très difficile à accepter pour l’homme car l’absence de liberté supprimerait la responsabilité qui est une base de la justice. La société n’aurait donc plus lieu d’être. Cependant, il est également possible de modifier la définition de la liberté et de lui ajouter des degrés d’intensité. Une liberté partielle n’est donc plus inconcevable. L’homme pourrait ainsi être plus ou moins libre en fonction de la manière dont il traite la connaissance et dont il l’utilise pour œuvrer sur le monde. En acquérant de la connaissance, l’homme entre dans un nouveau « monde « déterminé par de nouvelles causes, qu’il ne quittera que lorsqu’il les aura toutes découvertes. La connaissance n’étant pas infinie (on en a vu les limites), la liberté qu’il gagnera peu a peu par ce processus sera elle aussi finie… et donc, jamais absolue. La connaissance et la liberté doivent donc cohabiter. La première ne permet pas la seconde, mais elle permet toujours de « devenir de plus en plus libre « et de s’éloigner des rails de nos déterminismes.

 

Tout en philosophie est question de liberté disait Hegel. Pour l'opinion, être libre, c’est être capable d’agir selon sa propre volonté. Cependant, ce qui est surprenant, c’est de mêler ainsi le concept de liberté à celui de connaissance. En effet, il semble qu'un sage est libre car il détient une connaissance qui lui donne un certain pouvoir sur lui-même et sur les autres. Cependant, toujours d’après l'opinion commune, l’ignorant est libre car innocent et insouciant. On peut se demander si « la liberté finit là où commence la connaissance «.

La connaissance est-elle une condition ou un obstacle à la liberté ? Pour être libre, faut-il ignorer ? La connaissance est-elle un outil qui permet de conquérir une réelle liberté ? Vivre librement et heureusement, est-ce, comme Adam et Eve, vivre dans l'ignorance ?

Le rapport entre connaissance et liberté prend également toute sa dimension lorsqu’il s’agit de traiter la question éthique de la responsabilité.

« donc un premier déterminisme social.Il y en a d'autres.

L'homme recherche toujours une gratification, c'est-à-dire qu'il faut q'il soit reconnu, qu'ilréussisse… Or, à partir du moment ou notre action n'est pas désintéressée, on peut dire que l'on est déterminé parle but de notre action.

Cette recherche du sentiment de plaisir fourni par les circuits de la récompense est donc unautre déterminisme.

On doit cela à Henri Laborit, Chapitre VI de La liberté : « L'acte gratifiant n'est pas libre, il est même entièrement déterminé ».

On voit donc que d'un point de vue sociologique, l'homme n'est pas du tout libre.

Ilest déterminé par son milieu social, par la société qui exclu l'échec, par une grille sociale qui lui interdit de concevoirles choses d'une manière différente.Cependant, en gardant l'exemple du déterminisme de notre éducation, par la connaissance des limites de celle-ci, onpeut prendre conscience de ce qui est conditionné.

On peut ainsi, à la lumière de la raison, tenter de changer, dumoins d'améliorer certains points… Il y a donc un pouvoir de la connaissance qui permet surtout d'avoir un autrepoint de vue sur ce qui semble acquis...

Cependant, il y a un moyen de supprimer tous les déterminismes, c'est le rêve.

Lorsque l'on rêve, on al'impression d'être maître de ce que l'on fait, il en va de même lorsqu'on imagine quelque chose.

Cependant, nousavons beau imaginer un monde sans contrainte, rien ne nous dit que notre rêve lui-même est déterminé.

Entravaillant sur les psychoses, cet ensemble de maladies sans trouble somatique, un neurologue, S.

Freud, va établirla théorie de l'inconscient.

Il invente également une nouvelle science, la psychanalyse, qui doit permettre de donnerun accès à cet inconscient.

Il imagine donc que l'homme possède une grande quantité de désirs qui proviennent deson enfance (ce qu'il nomme le « ça ») qui ne peuvent s'exprimer à cause de la pression sociale (le « surmoi »).

Lafaçon dont l'homme compense ou exprime ses désirs est déterminante dans son attitude et dans son état mentalcar il y a quelque chose qu'il ne faut pas perdre de vue, l'homme doit satisfaire ces désirs d'une manière ou d'uneautre…Ainsi, on ne peut jamais être sûr qu'un choix est libre.

« L'homme n'est pas maître dans sa propre maison »(Freud).Pour rebondir sur cette idée en citant une fois de plus Laborit, on peut se demander « Comment un choix peut êtrelibre alors que nous sommes inconscients des motifs de celui-ci.

».

L'homme est donc déterminé par cette nécessitéde répondre à ses désirs.

Il y a donc, dans sa façon d'agir, des choses qui sont inconsciemment faites pour lessatisfaire.

Cette théorie remet en cause le libre arbitre qui est la faculté de toujours voir le meilleur pour lui sur lelong terme.

L'homme semble plutôt conditionné pour obéir d'une manière plus immédiate à ses désirs camouflés.L'inconscient obéit donc également à des règles strictes.

La connaissance de ce dernier par la psychanalyse permetde comprendre pourquoi l'on agit ainsi.

Ça nous permet au moins de prendre conscience de nos mobiles inconscients.Une fois de plus, la connaissance permet d'atténuer les déterminismes humains.

On l'a donc vu, les sciences qui étudient l'homme sont obligées de conclure à notre absence de liberté.

Ilsemblerait qu'il n'y ait pas non plus de libre arbitre, c'est-à-dire que l'on est plus la cause première de nos actions.Au contraire, toutes nos actions s'inscrivent dans une série de causes dont notre état actuel en est l'ultime.

Si l'onregarde dans les sciences, on a déjà une science, appelée longtemps la « philosophie naturelle » mais plus connuede nos jours sous le nom de « science physique » qui observe les phénomènes naturels, émet des hypothèses surleur périodicité, vérifie ces hypothèses par l'expérience et en déduit des lois.

La nature humaine semblantfonctionner sur le même principe de causalité, nous pouvons supposer que nous pouvons trouver, toujours au moyend'une connaissance, des lois sur nos déterminismes.

En connaissant les causes, on peut prévoir comment on varéagir, et tenter d'agir sur nous même pour modifier notre comportement.

C'est le sujet de nombreux filmshollywoodiens traitant du futur.L'homme n'est donc pas libre à priori, cependant la connaissance semble être un outil providentiel pour l'acquérir.Jusqu'à présent, il semblerait donc que la liberté commence là où commence la connaissance.

Dans ce cas là, laliberté pourrait justement résider dans la possibilité de choisir, éclairée par une connaissance des principes decausalité.

Après tout, d'après Galilée, « le grand livre de la nature est écrit en langage mathématique ».

« on devraitpouvoir calculer d'avance chaque action, si l'on était omniscient, et de même chaque progrès de la connaissance,chaque erreur, chaque méchanceté.

» (Nietzsche).

Il n'y a donc pas de raison que l'on ne puisse connaître lanature…Le problème est de savoir si le domaine de la connaissance est le même que celui de la liberté ? A travers cette question, on se demande donc si tout peut être objet de connaissance.

Ilsemblerait que non ! En effet, une connaissance est toujours connaissance de quelque chose, c'est-à-dire qu'il fauttoujours définir un objet de connaissance pour pouvoir appliquer les méthodes scientifiques classiques.

Si on veutrésumer, on peut donc dire que toute connaissance porte sur un objet.

La connaissance est donc phénoménale.Le problème de l'inconscient se pose donc.

Il fait parti des déterminismes qui nous oppriment, cependant, il ne peutpas être objectivé car il n'existe pas dans l'espace et dans le temps.

Il a une existence propre.

Il n'est d'ailleurs pasdu tout évident que la psychanalyse soit une science.

La connaissance ne semble donc pas pouvoir nous aider àoutrepasser ce déterminisme.

La connaissance et la liberté n'interviennent pas sur le même domaine « d'action ».

Deplus, la science, qui est l'outil de la connaissance, n'est pas quelque chose de fixe.

Elle subit des évolutions qui seproduisent à des périodes de crise épistémologique.

La liberté est défini comme fixe, comme immuable : c'est LaLiberté.

Considérer que la connaissance permet d'atteindre la liberté, c'est considérer qu'une chose en perpétuelle. »

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