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La justice est-elle libératrice ?

Publié le 27/09/2009

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justice

 

La justice est un principe à la fois politique et moral selon lequel il faut donner à chaque partie la place qui lui revient. Elle est synonyme d’harmonie et de mesure. La justice politique vise le respect du droit, elle se manifeste au moyen des lois, celles-ci permettant de « rendre justice « quand un dommage a été commis. Ce qui ressort de prime abord de cette définition est sa dimension coercitive. Or dans ce cas il semble paradoxal de la qualifier de libératrice, puisqu’elle vise le contrôle de nos actions, elle les contraint à respecter les lois. Pour autant si elle s’oppose à la notion de liberté comment est-il possible que dans une cité juste l’homme soit libre ? Si être libre c’est ne pas être empêché, ne pas être contraint, alors l’individu ne pourrait être dit libre dans la mesure où des lois s’imposent à lui et restreignent son champ d’action. A cette première tension s’en ajoute une deuxième : est-il possible d’être libre en dehors d’un État juste, d’une construction politique régie par des lois ? Les deux faces d’une même question, le caractère libérateur ou non de la justice, vont devoir être étudiées.

La confrontation de la liberté, absence de contraintes, et de la justice, force coercitive, permettra d’approfondir le sens de ces deux notions. L’exemple de la tyrannie pose le problème d’une justice injuste destructrice de la liberté de l’individu. Enfin la présence ou l’absence de contradiction entre les deux notions devront être déterminées.

 

Première partie : Y a-t-il un réel conflit entre la liberté et la justice ?

Deuxième partie : Peut-il exister une justice injuste ?

Troisième partie : La contrainte et la liberté sont-elles compatibles ?

justice

« d'un seul, le gouvernant.

Pour autant doit-on remettre en cause l'idée selon laquelle la justice, l'état de droit, seraitla condition de possibilité de la liberté ? Troisième partie : La contrainte et la liberté sont-elles compatibles ? La définition de la justice qui en fait la condition de possibilité de la liberté ne doit pas être remise en cause mais il est nécessaire de préciser dans quel cas la justice est libératrice.

La justice ne serait libératrice, autrementdit permettrait à l'individu d'accéder à une liberté réelle et garantie, qu'à l'intérieur d'un régime politique particulier, àsavoir la démocratie.

Ainsi peut-on lire dans les Politiques d'Aristote : « Le principe de base de la constitution démocratique c'est la liberté (c'est, en effet, ce qu'on a coutume de dire, parce que c'est seulement dans une telleconstitution que [les citoyens] ont la liberté en partage ; c'est à cela, en effet, que tend, dit-on, toutedémocratie).

» Si à présent une certaine forme de justice peut être affirmée libératrice, y a-t-il une contradiction possible entre un type de liberté et la justice ? Nous avons mis en évidence l'existence de deux justices : la justice positiveet la justice naturelle.

Existe-t-il plusieurs types de liberté ? Deux libertés peuvent être en effet différenciées.

Lapremière est la liberté totale, absolue ou sans limite, qui comme l'a souligné Hobbes est impossible au sein de l'étatcivil, car une telle liberté rend la vie en commun irréalisable.

La seconde liberté est celle qui règne dans la cité etest rendue compatible avec le respect des lois.

Kant souligne dans l'introduction à sa Doctrine du droit l'existence d'une liberté injuste : « Il s'ensuit que si un certain usage de la liberté même est un obstacle à la liberté suivant desrègles universelles (c'est-à-dire est injuste), alors la contrainte, qui lui est opposée, en tant qu'obstacle à ce quifait obstacle à la liberté, s'accorde avec cette dernière suivant des lois universelles, c'est-à-dire qu'elle est juste ;par conséquent une faculté de contraindre ce qui lui est nuisible est, suivant le principe de contradiction, liée enmême temps au droit.

» La justice et le deuxième type de liberté coïncident et poursuivent la même finalité : « toutce qui est injuste est un obstacle à la liberté suivant les lois universelles ». La justice est libératrice dans la mesure où la liberté et la contrainte ne s'opposent pas.

La contrainte personnelle, celle que l'individu s'impose à lui-même, participe à la réalisation de la liberté.

Kant intègre cettedimension coercitive à la vertu elle-même : « Aussi peut-on nommer vertu la faculté morale d'exercer une contraintesur soi, et action morale (éthique) l'action qui résulte d'une telle intention (du respect pour la loi), même si la loiexprime un devoir de droit.

C'est en effet la doctrine de la vertu qui commande de tenir pour sacré le droit deshommes.

» Il n'y a donc pas de contradiction à affirmer que l'intériorisation de la justice est liberté. Conclusion La justice est libératrice, mais derrière cette affirmation se cachent une certaine forme de justice et un certain type de liberté.

La justice peut être dite libératrice, ou condition de possibilité de la liberté, à partir dumoment où elle n'est pas le fruit d'un État despotique ou tyrannique et respecte la volonté de chacun, autrementdit se réalise au sein d'une démocratie.

Cette même volonté individuelle ne doit pas être indéterminée mais doitrespecter et intérioriser les règles de droit pour rendre possible la vie en commun.. »

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