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La guerre empêche-t-elle le fonctionnement de la culture ou y contribue-t-elle ?

Publié le 27/02/2008

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culture
Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « La guerre » : Etant donné que le terme est mis en regard avec celui de « culture », il semble évident qu'il ne s'agisse pas de la guerre comme simple conflit entre des individus - puisque une guerre entre des individus n'aurait pas d'incidences sur la culture. La guerre est donc un conflit ouvert, une lutte armée entre généralement deux Etats ou deux groupes. Elle oppose des ennemis, c'est-à-dire des entités ayant des intérêts contraires, et a en général pour but la défense, la conservation, ou la possession. La guerre se caractérise souvent par la destruction qui l'accompagne. - « La culture » : Le terme a ici un sens très large qui peut être synonyme de civilisation. Cela désigne en général l'ensemble historiquement et géographiquement  défini des institutions caractéristiques d'une société donnée, qui désigne des traditions scientifiques, artistiques, religieuses, philosophiques...   C'est tout ce qui touche aux aspects intellectuels propres à une civilisation, et à ses formes acquises de comportement. - « Fonctionnement » : le terme peut sembler étrange, puisque le fait de fonctionner renvoie plutôt à un mécanisme, à un organe, à moins que cela ne consiste dans le fait de remplir son rôle. De manière plus générale, on peut supposer que le terme enveloppe la diffusion de la culture, son évolution, l'effervescence intellectuelle qui l'accompagne, le rôle qu'elle peut tenir...   Construction de la problématique.                       Le sujet tente de voir quels rapports il est possible d'établir entre la guerre et la culture, ou plus exactement, de voir quelle est l'influence de la guerre sur la culture. Une alternative est proposée, soit la guerre est bonne pour la culture, soit elle est mauvaise. Il peut tout d'abord paraître évident que la guerre, en tant que destructrice, ne soit pas bonne pour la culture, et c'est cette évidence que le sujet cherche à remettre en question. Cela ne signifie pas pour autant qu'il faille faire une apologie de la guerre, mais il s'agit simplement d'étudier objectivement quels sont les effets de la guerre dans une civilisation. Il ne faut pas oublier que la guerre est la rencontre -violente certes - de deux peuples, et que généralement, les rapports que ceux ci entretiennent sont nécessairement enrichissants pour les deux partis.             Se pose donc la question de savoir dans quelle mesure et de quelle manière la guerre contribue au fonctionnement de la culture, et sur quels points elle l'empêche.
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« II/ La guerre permet les échanges et le progrès : Pourtant, la guerre se fait se rencontrer les peuples, et ces derniers échangent nécessairement, et de cefait s'enrichissent.

Il est possible de prendre l'exemple de la conquête romaine de la Grèce : les Romains étaientsupérieur au niveau politique, et ont pu s'emparer de toute la Grèce.

Lorsque Rome affirme son hégémonie, batHannibal et domine le monde méditerranéen, il s'agit d'une hégémonie militaire et économique, et non pas culturelle.Rome prend conscience de cette lacune, et cherche à la combler, notamment en cherchant à faire naître la notiond'Histoire.

Quoi qu'il en soit, les Romains empruntent énormément à la culture grecque.

La guerre peut doncpermettre les échanges et faire évoluer les peuples.

C'est ce qu'explique Proudhon dans La Guerre et la Paix.

Selon lui, « La guerre est divine, c'est-à-direprimordiale, essentielle à la vie, à la production même de l'homme et de la société.

» ‘'Divine'’ ne signifie pas ici quela guerre est bien en soi ou délectable, mais simplement qu'elle est, à l'image de Dieu, créatrice.

Selon l'auteur, laguerre n'a jamais été comprise et n'a jamais été considérée à sa juste valeur.

En effet, à travers elle s'exprime et serévèle nos facultés nos plus élevées : la religion, la justice, la poésie, les beaux-arts, l'économie, … C'est grâce àelle que les nations se régénèrent, et que les Etats s'équilibrent.

La guerre est créatrice, elle permet lefonctionnement de la culture dans tous les sens du terme, puisqu'elle permet le renouveau aussi bien de la culturedans son sens de connaissance savante – littérature, art, science… - que dans son sens de civilisation.

PourProudhon, la guerre est ce qui permet le progrès, elle est la base de la civilisation.

Ceci sans compter que la paix n'ade sens que par rapport à la guerre.

La guerre est donc nécessaire, elle permet le fonctionnement de la culture, etcorrélativement, la naissance de l'humanité : « Si par impossible, la Nature avait fait de l'homme un animalexclusivement industrieux et sociable, et point guerrier, il serait tombé, dès le premier jour, au niveau des bêtesdont l'association forme toute la destinée.

» C'est sur une idée similaire que Nietzsche s'appuie dans Ainsi Parlait Zarathoustra.

En effet, pour Nietzsche, les vertus guerrières portent en elles le meilleur aiguillon dudépassement de soi-même.

« Vous devez aimer la paix comme un moyen deguerres nouvelles.

Et la courte paix plus que la longue.

» Il ne s'agit pas deprôner la guerre de façon barbare ou bestiale, mais selon l'auteur, la guerreest un moyen d'expression, une manière pour les puissants d'extérioriser leurforce.

Or, cette extériorisation est toujours création, car elle est portée parla vie.

Seul ceux qui sont faibles et qui détestent de ce fait la vie portent eneux la destruction.

Les guerriers sont pour Nietzsche les seuls vrais vivants,car ce sont les seuls qui portent en eux non seulement la création, mais aussile génie, ils se battent pour leur pensées : « ce qu'ils cachent dessous [sousleur uniforme] ne soit pas uniforme ! […] Vous devez chercher votre ennemiet faire votre guerre, une guerre pour vos pensées ! » ‘'De la guerre et desguerriers'’ dans Ainsi parlait Z.

La guerre est une sorte de lutte pourpermettre un monde nouveau, et elle vaut mieux que la paix car c'est grâce àelle qu'un nouvel ordre peut s'imposer, celui des maîtres généreux et créatifs.

La guerre est donc pour ces deux auteurs supérieure à la paix, car elle est le meilleur moyen pour permettre à l'homme de se dépasser, de créer,et d'accomplir son humanité.

« La guerre et le courage ont fait plus degrandes choses que l'amour du prochain.

» Nietzsche dans Ainsi parlait Z. III/ La guerre est de toute façon inévitable, elle est la marque de laculture de l'homme : Depuis le départ, nous cherchons à savoir si la guerre participe ou non fonctionnement de la guerre, alorsque c'est la culture elle-même et son fonctionnement qui sont à l'origine de la guerre.

En effet, si les hommesn'avaient pas de culture, ils ne se différencierait pas, et seraient comme les bêtes d'une même espèce : ilscohabiteraient en paix.

C'est la culture et donc la différence qui sépare les hommes et les fait se battre.. »

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