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La force des mots ?

Publié le 27/02/2008

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Il vaut mieux vivre qu?écrire, ressentir des émotions que manier des mots. Nous dirons donc que nous refusons de prêter toute force aux mots lorsque nous prétendons que la pensée qu?ils traduisent ne pèse rien face à la vie.     II.                  La fonction démiurgique du langage comme preuve de la force des mots   a.       Jauss et la théorie du langage créateur Cependant, contre cette critique du pouvoir des mots, nous pouvons montrer dans quelle mesure certaines fonctions sont prêtées au langage, fonctions qui impliquent la reconnaissance d?un pouvoir important accordé aux mots. Jauss, dans un article intitulé « Petite apologie de l?expérience esthétique » (recueilli dans « Pour une esthétique de la réception », publié chez Gallimard, collection Tel) montre que les mots ont une fonction démiurgique, cosmologique. Plus exactement, c?est le maniement du langage par l?écrivain ou le poète qui permet de créer un monde littéraire, qui s?ajoute au monde réel et à l?expérience que nous en avons. Le pouvoir des mots consiste donc dans leur capacité à créer un monde. b.      La fonction de révélation de l?identité du créateur par les mots Allant plus loin dans la direction que nous venons de tracer, nous dirons avec Proust que par l?écriture, quelque chose de l?écrivain se dévoile qui serait demeuré ignoré autrement.

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