Devoir de Philosophie

La foi est-elle assimilable à la croyance ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

La foi est-elle assimilable à la croyance ?

HTML clipboard Au sens le plus général, la croyance est l’équivalent de l’opinion, et désigne un assentiment imparfait, qui, comme l’opinion, comporte tous les degrés de probabilité. Ce n’est qu’avec Kant que la croyance en vient à désigner un assentiment parfait (puisqu’il exclut le doute), sans cependant avoir le caractère intellectuel et logiquement communicable du savoir : « Lorsque l’assentiment n’est suffisant qu’au point de vue subjectif, et qu’il est tenu pour insuffisant au point de vue objectif, on l’appelle croyance « (Critique de la raison pure).La foi (fides) quant à elle est plus la confiance intime d’un sujet vis-à-vis d’une entité supérieure que la simple croyance entendue comme bas degré de la connaissance. Mais croyance et foi peuvent s’identifier en tant qu’elles désignent un même objet (« je crois en Dieu « ou « j’ai foi en Dieu «). Ce problème d’identification entre foi et croyance n’est-il pas en réalité un problème relatif à la vérité ?   

« la raison démontre ensuite qu'il n'y a point deux nombres carrés dont l'un soit double de l'autre.

Lesprincipes se sentent, les propositions se concluent et le tout avec certitude, quoique par différentesvoies." Blaise Pascal, Pensées et opuscules (1670, oeuvre posthume). Pascal cherche à définir dans ce texte les limites du pouvoir de la raison dans sa capacité à atteindre la vérité.

Sadémonstration repose sur la distinction de deux types de vérité, celle qui peut être atteinte par la raison et celle quine se laisse appréhender que par le coeur.La raison, qui est la faculté de produire des raisonnements, n'atteint que des vérités démontrables, comme cellesqu'on appelle théorèmes, en mathématiques, et qui sont le résultat d'une démonstration : «la raison démontre qu'iln'y a point deux nombres carrés dont l'un soit double de l'autre», écrit Pascal en guise d'exemple (un nombre carréest un entier naturel multiplié par lui-même).

Si la raison n'atteint que les vérités démontrables, celles qui ne le sontpas ne s'obtiennent pas par son pouvoir.Quelle est donc cette autre faculté de connaissance qui nous fait accéder à des vérités indémontrables ? Pascall'appelle le «coeur».

Elle n'est pas, comme la raison, une compétence discursive, c'est-à-dire qu'elle ne se déploiepas dans l'ordre du discours, mais relève de l'intuition, du sentiment ou de l'instinct.

Le mot «coeur» ne désigne pasici un sentiment moral, la bonté, comme dans l'expression «avoir du coeur », mais une faculté de connaissanceimmédiate, cette capacité à saisir l'évidence de manière directe.

Le coeur, non la raison, connaît ces véritésindémontrables que Pascal appelle «premiers principes» et qui sont les bases réelles de toute connaissance humaine,puisque tout raisonnement, en philosophie comme en sciences, les prend pour point de départ.Par cette distinction Pascal nous montre que le vrai ne se limite pas au rationnel, entendu au sens de «démontrablepar la raison », mais qu'il le dépasse et le fonde.

Aussi les raisonnements que Descartes développait dans sesMéditations métaphysiques pour nous permettre de distinguer la réalité que perçoit un homme éveillé de l'illusion desrêves du dormeur, sont-ils, selon Pascal, totalement vains.

«Le coeur, non la raison, sait que je suis éveillé et nerêve point.» De la même manière, c'est par lui que je saisis que l'espace existe et qu'il se déploie selon les troisdimensions qui lui donnent son volume : hauteur, largeur et profondeur.

Il n'y a pas non plus besoin de raisonnerpour démontrer l'existence du mouvement des corps dans la nature, comme le faisaient les Grecs qui se sont perdus,tel Aristote, dans des définitions complexes alors que c'est un fait premier et évident.Ce que sait le coeur est sans preuve, mais il est su avec une entière certitude, certitude aussi ferme que celle quefonde un raisonnement, plus solide même qu'elle, puisqu'un raisonnement peut être faux.

C'est pourquoi le coeurjouit d'une sorte de supériorité sur la raison : non seulement c'est sur lui « qu'il faut que la raison s'appuie» pourfonder son propre discours, mais c'est le coeur qui seul nous fait accéder à la foi, car c'est par lui que nousconnaissons l'existence de Dieu.

III.

De l'assimilation foi/croyance a.

La croyance religieuse est communément appelée la « foi ».

C'est l'engagement d'un individu au service d'un idéal auquel il croit.

De fait, il apparaît souvent que le sujet soit déçu des résultats que lui procure cette facultéqu'est la raison.

La raison peut beaucoup de choses, mais elle n'est pas forcément apte à éclairer les mystères de laRévélation, ou tout l'enseignement des religions.

Recourir à la croyance en un Dieu peut désigner un besoinfondamental que la raison ne peut assouvir.

Par ailleurs, certains affirmeront que la raison est en l'homme une partde l'intelligence divine, et qu'ainsi il est possible par elle de remonter au principe unique.

La raison serait alors une foiconstruite et comprise, une intelligence du divin en l'homme.

Mais il y a toujours de l'incommunicable, del'inexplicable (révélation, intuition, extase etc.) qui pousse la raison à s'abaisser face à ce qui est infinimentgrand.

b.

Le théologien St Anselme (1033-1109) est convaincu que la foi elle-même pousse à une compréhension rationnelle.

La foi est bien le point de départ, et le contenu des propositions de foi, des croyances, ne peut êtrerenversé par aucun argument rationnel.

Les contenus de l'enseignement chrétien peuvent être entièrement déduitsde fondements rationnels sans l'aide des autorités reconnues ( Bible , Pères de l'Eglise ).

Ainsi croyance et raison sont les deux voies permettant d'adhérer à la vérité divine.

Avec son argument ontologique, St Anselme veutprouver rationnellement l'existence de Dieu, et cela même pour celui qui ne croit pas en Dieu ; dès lors, Dieu estdéterminé comme « ce qui est tel qu'a priori rien de plus grand (de plus parfait) ne peut être pensé » (cf.Proslogion ). c.

Le pragmatisme de William James a une orientation subjectiviste.

Les croyances, qui sont au fondement de toute connaissance ou action, ne sont soumises à aucun critère général de vérité, mais sont l'expression desintérêts pratiques du sujet.

On mesure leur authenticité en se demandant si elles sont vivantes pour l'individu, c'est-à-dire si elle sont véritablement déterminantes, incontournables et significatives pour sa vie.

Le critère de la véritéest une confirmation dans la pratique qui prend en compte le profit obtenu, c'est-à-dire le fait que l'individu ait nouéun commerce satisfaisant avec la réalité.

Ainsi, par exemple, l'hypothèse de Dieu est également vraie, si elle estsatisfaisante pour l'accomplissement de la vie individuelle.

Etant donné que les hommes ont des intérêts et desconditions de vie différents, plusieurs « vérités » coexistent l'une à côté de l'autre.

Et comme les conditions de vieet les croyances évoluent, il faut aussi considérer la vérité de façon dynamique (cf.

Le pragmatisme ). Conclusion La croyance est d'abord à l'origine des jugements erronés que l'homme peut introduire dans ses systèmes de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles