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La domination de l'homme par l'homme se réduit-elle à l'exploitation du travail ?

Publié le 27/02/2008

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Or, tandis qu'il est dans cet embarras, arrive Prométhée pour contrôler la distribution ; il voit les autres animaux convenablement pourvus sous tous les rapports, tandis que l'homme est tout nu, pas chaussé, dénué de couvertures, désarmé. Déjà, était même arrivé cependant le jour où ce devait être le destin de l'homme, de sortir à son tour de la terre pour s'élever à la lumière. Alors Prométhée, en proie à l'embarras de savoir quel moyen il trouverait pour sauvegarder l'homme, dérobe à Héphaïstos et à Athéna le génie créateur des arts, en dérobant le feu (car, sans le feu, il n'y aurait moyen pour personne d'acquérir ce génie ou de l'utiliser) ; et c'est en procédant ainsi qu'il fait à l'homme son cadeau. Voilà donc comment l'homme acquit l'intelligence qui s'applique aux besoins de la vie. 2. Analyse d'un rapport de domination :le Maître e l'Esclave TEXTE A. Kojève, Introduction à la lecture de Hegel, Éd. Gallimard, 1947, p. 29.Le Maître force l'Esclave à travailler.
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« pas d'agilité à la course… L'homme est donc contraint, sous peine de disparaître, de pallier la faiblesse de sacondition par l'usage d'outils et d'artifices divers.

La technique se donne par conséquent, d'abord, comme unenécessité vitale à laquelle nous devons notre survie et notre arrachement à la nature ainsi que notre spécificité.Mais dans le mythe, il faut rappeler que les dieux punissent Prométhée et ce n'est pas seulement le vol qu'ilssanctionnent parce que celui-ci s'apparente plus fondamentalement à un viol : Prométhée a donné à l'homme lemoyen d'être une sorte de dieu lui-même, un rival inattendu.

Par le développement des arts et des techniques,l'homme dispose d'un pouvoir extraordinaire.

Alors, le cadeau est peut-être empoisonné : ce pouvoir, l'homme peut-ille maîtriser ? Ce à quoi il doit sa survie ne risque-t-il pas de préparer paradoxalement sa disparition ? Si la techniqueest d'origine divine, elle procure un grand pouvoir, une immense responsabilité, et elle peut aussi se retourner contreceux qui ne sont pas conscients des dangers qu'elle engendre. 2.

Analyse d'un rapport de domination :le Maître e l'Esclave TEXTE A.

Kojève, Introduction à la lecture de Hegel, Éd.

Gallimard, 1947, p.

29. Le Maître force l'Esclave à travailler.

Et en travaillant, l'Esclave devient maître de la Nature.

Or; il n'est devenul'Esclave du Maître que parce que - au prime abord - il était esclave de la Nature, en se solidarisant avec elle et ense subordonnant à ses lois par l'acceptation de l'instinct de conservation.

En devenant par le travail maître de laNature, l'Esclave se libère donc de sa propre nature, de son propre instinct qui le liait à la Nature et qui faisait de luil'Esclave du Maître.

En libérant l'Esclave de la Nature, le travail le libère donc aussi de lui- même, de sa natured'Esclave: il le libère du Maître.

Dans le Monde naturel, donné, brut, l'Esclave est esclave du Maître.

Dans le Mondetechnique, trans-formé par son travail, il règne ou, du moins, régnera un jour en Maître absolu.

Et cette Maîtrise quinaît du travail, de la transformation progressive du Monde donné et de l'homme donné dans ce Monde, sera toutautre chose que la Maîtrise "immédiate" du Maître.

L'avenir et l'Histoire appartiennent donc non pas au Maîtreguerrier, qui ou bien meurt ou bien se maintient indéfiniment dans l'identité avec soi-même, mais à l'Esclavetravailleur.

Celui-ci, en transformant le Monde donné par son travail, transcende le donné et ce qui est déterminé enlui-même par ce donné; il se dépasse donc, en dépassant aussi le Maître qui est lié au donné qu'il laisse - netravaillant pas - intact.

Si l'angoisse de la mort incarnée pour l'Esclave dans la personne du Maître guerrier est lacondition sine qua non du progrès historique, c'est uniquement le travail de l'Esclave qui le réalise et le parfait. 3.

TRANSITION La domination de l'homme par l'homme c'est d'abord la figure de l'esclave et du Maître :le travail pourtant n'est pasle seul élément à l'origine de cette domination. II La domination de l'homme par l'homme et le problème des richesses 1.

L'ouvrier n'est-il qu'une marchandise ? «Le travail ne produit pas seulement des marchandises; il se produit lui-même et produit l'ouvrier comme unemarchandise.» Marx, Manuscrits de 1844. • Le cercle qui lie le travail et la technique peut néanmoins être interprété de manière moins optimiste.

Marx analysecomment la transformation technique de la nature va de pair avec une transformation de l'homme lui-même en objettechnique.

Dans la société industrielle capitaliste, l'ouvrier n'est pas le maître des machines sur lesquelles il travaille:il leur est asservi et la rationalisation de son travail le transforme lui-même en machine.• D'autre part, son travail devient une marchandise comme une autre.

Ainsi, «plus le monde des choses augmenteen valeur, plus le monde des hommes se dévalorise»: l'extrême division et rationalisation du travail et la séparationentre les producteurs et les détenteurs des moyens de production (entre le travail et le capital) déshumanisel'homme et crée une société toujours plus inégalitaire. 2.

Le problème de l'économie politique TEXTE» K.

MARX, "Manuscrits de 1844". Dans les conditions de l'économie politique, cette réalisation du travail apparaîtcomme la déperdition de l'ouvrier, la matérialisation comme perte et servitudematérielles, l'appropriation comme aliénation, comme dépouillement.

(...)Toutes ces conséquences découlent d'un seul fait: l'ouvrier se trouve devant leproduit de son travail dans le même rapport qu'avec un objet étranger.

Cela posé, ilest évident que plus l'ouvrier se dépense dans son travail, plus le monde étranger,le monde des objets qu'il crée en face de lui devient puissant, et que plus ils'appauvrit lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre, moins il possède enpropre.

C'est exactement comme dans la religion.

Plus l'homme place en Dieu, moinsil conserve en lui-même.

L'ouvrier met sa vie dans l'objet, et voilà qu'elle ne lui. »

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