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La disparition de la religion est-elle souhaitable ?

Publié le 26/08/2009

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Longtemps, les religions se sont imposées au sein des civilisations et des cultures, et ont été au fondement même de leur institution. Religion et pouvoir politique ont été et sont encore dans de nombreuses nations confondus, de sorte qu’il est parfois délicat de distinguer ce qui est propre à la religion, de ce qui en dérive, ou en est un détournement illégitime opéré par certaines autorités. On accuse souvent les religions d’être source de conflit, car elles sont brandies comme argument pour faire la guerre dans de nombreuses situations. Depuis les croisades au Moyen Age jusqu’au conflit israélo palestinien d’aujourd’hui, en passant par la guerre d’Irlande opposant catholiques et protestants, il semble que les religions ne cessent de faire naître le conflit et de répandre la souffrance dans le monde. La disparition de la religion est-elle alors souhaitable ? Il s’agit de considérer les avantages et les inconvénients de la disparition de la religion dans la société.

  • 1ère partie : La religion peut être remplacée par la raison avec profit.
  • 2ème partie : La disparition de la religion est dangereuse pour la société qui risque de se dissoudre.
  • 3ème partie : La disparition de la religion est dangereuse pour l’individu qui perd son humanité.
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« puissante engendrée par le désir et c'est de l'image paternelle que provient l'idée de Dieu.- La religion, parce qu'elle impose des lois (les dix commandements de l'Ancien Testament, par exemple), estprescriptive.

Elle impose une morale qui détermine la conduite pratique des croyants.

La religion a alors une fonctionrégulatrice et normative utile à la société.

Selon Nietzsche, l'absence de religion donnerait lieu à la dévalorisationdes valeurs, et à l'anarchie et la dissension sociale.

C'est pourquoi, même les athées doivent « réinventer desdieux » explique Nietzsche dans le Gai savoir .

C'est ainsi que les révolutionnaires français ont éprouvé le besoin de fonder une « religion civile » pour rétablir l'ordre social grâce au culte d'un Être suprême.- Hume explique dans la section XI de L'enquête sur l'entendement humain que la force d'une religion, même si elle reste une croyance infondée, réside dans ses conséquences pratiques.

En effet, elle a le pouvoir d'endiguer lespassions humaines et de contraindre les hommes à obéir aux lois.- Pour Kant, la conviction religieuse n'est pas une certitude logique mais une certitude morale.

Le but de la foimorale a une valeur pratique : en partant de la certitude de l'existence de Dieu et d'une vie future, le croyant faitdériver sa maxime de ce précepte moral pour conduire ces actions.

Ainsi la religion permet de rendre raison et dejustifier la conduite humaine.

3ème partie : La disparition de la religion est dangereuse pour l'individu qui perd son humanité. - La religion est universelle.

Même s'il existe des athées et des agnostiques, il n'y a pas de société sans religion.

Ilsemble donc que les religions soient naturelles aux sociétés humaines, c'est-à-dire qu'elles soient inhérentes à lanature humaine- L'homme a une tendance naturelle à la croyance, et la disparition de la religion risque de mettre à mal cettenature.

L'homme a besoin de croire qu'il y a des causes et des effets.

Hume explique dans le Traité de la nature humaine que l'homme a besoin d'une explication aux évènements qui adviennent, et a recours à la superstition ou à la croyance quand la raison n'y suffit pas.

En introduisant un principe général d'ordre, les croyances religieusesexpliquent de manière irrationnelle le cours des choses.

L'existence de la religion révèle la partie irrationnelle de lanature humaine.

Bien qu'il soit doué de raison, l'homme à quand même recours à la croyance quand il ne parvient pasà obtenir de réponse à ses interrogations par la réflexion conceptuelle et la pensée spéculative.- Pour Kant ( Critique de la raison pure), la raison humaine est toujours portée vers des questions auxquelles elle ne peut répondre, c'est inhérent à l'homme.

Il y a une contradiction entre le besoin de la raison à penser l'absolu et sonincapacité à le faire, qui engage donc la pensée à aller au-delà de la raison, et à s'attacher à des religions quirépondent de manière dogmatique à ses questionnements.

Les religions prouvent l'aspiration de la raison humaine àse porter vers l'absolu, l'inconditionné.

La disparition de la religion n'est pas souhaitable pour l'être humain, car ellesupprimerait la spiritualité, c'est-à-dire le désir de s'élever vers l'absolu, et la conscience de l'infini.

En supprimant ladimension spirituelle de la vie humaine, la disparition de la religion recentre l'homme sur lui-même et réduit sonouverture d'esprit.

Sans religion, les hommes sont réduits à l'immanence et ne se sont plus liés entre eux par l'idéed'une transcendance divine.

La disparition de la religion risque donc de rendre les hommes égocentriques, aigris, etfinalement malheureux, car sans l'existence d'une transcendance, il n'y a plus de sens à leur vie.- En effet la religion se présente comme une solution aux questionnements des hommes.

Elle offre un soutien à lavie humaine, une direction de la conduite de notre existence.

La religion promet un plus grand bien aux hommes quiy croient et dirigent toutes leurs actions en vue de cette espérance dans le futur.

La religion offre donc une lignede conduite, une exigence qui forge les hommes et les poussent à une rigueur de vie.

La religion vient aussi pallier ladétresse de l'homme devant l'inconnu et l'impossible, car la raison savante n'a pas réponse à tout.

La religion peutalors offrir un réconfort, en présentant l'image d'un Dieu bienveillant, ou encore de divinités capables d'exaucer lesprières des hommes.

La religion rassure les hommes qui ont peur de la mort, du mal, des aléas et vicissitudes de lavie.

Pour s'en prémunir, ils trouvent secours dans les religions qui leur garantissent amour et protection.

Conclusion : La disparition des religions n'est pas souhaitable, car une société sans spiritualité ne peut se maintenir, ni garantir àl'homme le bonheur et la pleine réalisation de son humanité.

L'homme est naturellement porté vers l'absolu, et trouvedans la religion la possibilité de s'épanouir, ainsi qu'un réconfort et un sens à donner à sa vie.. »

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