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La culture s'apparente-t-elle à un dressage ?

Publié le 04/06/2009

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culture

Le terme « culture «, quand il est utilisé pour désigner la sphère que nous appelons « culturelle «, a aujourd’hui deux applications principales. D’un côté nous parlons de culture, au singulier, en entendant par là le processus par lequel l’être humain, tout comme il met en valeur la nature en cultivant la terre, met en valeur ses propres facultés linguistiques, intellectuelles, spirituelles, morales,… En les développant, en les « cultivant «, il faut surgir des langages, des connaissances, des savoirs d’ordre technique, philosophique, religieux, etc : tous les phénomènes qu’il considère comme la marque même de son humanité. D’ailleurs, le terme culture vient du latin  colere  qui signifie « mettre en valeur «. Il peut s’utiliser pour un champs ou pour un esprit. Au contraire de l’animal qui arrive dans la vie déjà armé contre le monde environnant, l’homme est un être complètement inachevé qui a besoin de développer les facultés qui existent en lui mais qui ne sont pas déjà réalisées. D’un autre côté, le terme de culture s’utilise au pluriel pour désigner la façon dont les divers peuples ou les divers moments de l’humanité se caractérisent. « Une « culture, parmi la diversité « des « cultures, est alors l’ensemble des manifestations culturelles spécifiques d’un groupe humain. On parle en ce sens de culture européenne, de la culture indienne… Dans cette optique, la culture désigne l'ensemble de normes, d'habitudes, de mythes, de pratiques qui a cours dans une société. Nietzsche voyait ainsi la culture comme « l’unité du style artistique dans toutes les manifestations vitales d’un peuple « et Hegel caractérisait la culture par l’expression de l’Esprit. Il y aurait donc dans la culture les manifestations spirituelles d’un peuple qui se détachent de la nature. Le sujet englobe ici les deux sens du mot puisqu’il s’agit en fait de savoir si le développement de l’homme est imposé par la culture au sens sociétal. Le terme « culture « est en effet généralement employé pour distinguer l’homme du reste de la nature et évoquer tous les artefacts et productions de l’homme qui l’éloigne de la bestialité. De ce fait aussi, la culture est reliée à la civilisation et à la société. Pour beaucoup de philosophes, tels Hobbes ou Rousseau, c’est l’entrée en société qui a mis fin à l’état de nature pour l’homme et qui donc est à la base de la culture. Le sujet entend ici la culture comme les mœurs d’un pays mais aussi comme le développement de l’homme. Est-ce que ce développement est imposé par la culture ? Le dressage renvoie au fait d'habituer un animal à certains comportements mais il peut aussi s’appliquer à l’homme. Il est proche du conditionnement. De fait, on peut se demander si l’entrée dans la culture habitue l’homme à des comportements programmés. Cependant, la culture n’est-elle pas justement le moyen pour l’homme de se défaire de ces instincts et pulsions animaux ? Ne serait- pas justement la voie pour l’homme de développer sa véritable humanité, de réaliser ses virtualités ? La culture ne serait-elle pas alors l’apprentissage de la liberté ? Comment concilier alors les règles de toutes cultures particulières et le développement libre des facultés ? Comment ne pas se laisser totalement conditionné par les aspects négatifs de la culture ? 

culture

« personnalités, les dresser.

Chaque culture de par ses impératifs et son système éducatif est capable de favoriser lescomportements qu'elle souhaite ou les réprimer.

Edgar Morin, sociologue, écrit ainsi dans Le paradigme perdu : la nature humaine : « Chaque culture[ …] refoule, inhibe, favorise, surdétermine l'actualisation de telle ou telle aptitude, fait subir ses pressions multiformes sur l'ensemble du fonctionnement cérébral[ …] et ainsi intervient pourcoorganiser et contrôler l'ensemble de la personnalité.

» Le sociologue Durkheim défend la même idée.

Il écrit : « Les sociétés humaines présentent un phénomène nouveau, qui consiste en ce que certaines manières d'agir sontimposées ou du moins proposées du dehors à l'individu et se surajoutent à sa nature propre, tel est le caractère desinstitutions. » Mauss met en lumière que les transformations culturelles interviennent aussi sur le donné biologique.

Il forge ainsi unconcept de "phénomène social total".

Les techniques du corps sont d'abord dues à l'imprégnation culturelle.

Il estalors possible de voir comment le corps, le donné le plus naturel de l'homme, est dressé par les techniques purementculturelles.

Mauss y voit un moment capital dans l'humanité : il s'agit d'obtenir une plus grande efficacité( enfonction des buts à atteindre), mais aussi d'en assurer la maîtrise( notamment en ce qui concerne ses réactionssociales) qui marque une distance définitive aux réactions naturelles.Pour Merleau-Ponty, si le corps suggère dès le départ des comportements en les proposant comme possibles, ceux-ci, dans leur existence sociale, se trouvent transformés en institutions.

"Il n'est pas un mot, pas une conduite qui[...] ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorted'échappement." ou "les sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots.

Même ceux qui,comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain, sont en réalité des institutions."Dans cet ordre d'idées, la culture peut renvoyer de manière plus particulière au souci normatif d'un développementconforme à un certain ordre.

Dès lors, la culture inclut la crise, la tension, le conflit.

Elle se définit comme un rapporttrouble entre les passions, l'intérêt particulier et le développement déréglé des forces et des virtualités, d'une part,et, d'autre part, la constitution d'un monde commun, marqué par le langage, le raffinement, le savoir et les arts,dans un contexte de rapports d'interdépendance entre individus et groupes.

II La culture a pour but de développer les facultés de l'homme 1.

La nécessité pour l'homme de se développer Rousseau évoque dans l'origine du fondement de l'inégalité entre les hommes ce qui représente pour lui la principale caractéristique de l'homme qu'il appelle la perfectibilité.

L'animal est en quelques mois tout ce qu'il sera tout au longde sa vie.

Il écrit ainsi "C'est la faculté de se perfectionner; faculté qui, à l'aide des circonstances, développesuccessivement toutes les autres, au lieu qu'un animal est, au bout de quelques mois, ce qu'il sera toute sa vie." .Au contraire, l'homme a cette possibilité de s'améliorer, de se développer sans cesse.

C'est ce qu'il lui permet d'avoird'ailleurs une histoire mais aussi ce qui permet aux connaissances humaines de sans cesse progresser.

Il s'agit doncde savoir comment se développer.

Mais avant cela, il faut bien voir que le développement même est nécessairecomme nous allons le voir avec l'auteur allemand Kant.

Ce dernier étudie dans son Traité de pédagogie la différence entre l'homme et l'animal.

Il écrivait ainsi : "Un animal est par son instinct même tout ce qu'il peut être ; une raison étrangère a pris d'avance pour lui tous les soins indispensables.

Mais l'homme a besoin de sa propre raison.Il n'a pas d'instinct, et il faut qu'il se fasse à lui-même son plan de conduite." Il a de part l'inachèvement et le dénuement total dans lequel naît l'homme une nécessité à être éduqué et donc à faire partie d'une culture.Comparée aux espèces animales, l'espèce humaine paraît inachevée, tant du point de vue anatomique( à lanaissance, la boîte crânienne n'est pas fermée,..) que relativement aux comportements qui lui sont possibles.L'animal naît avec des instincts qui "programment" ses réponses vitales.

Il n'existe rien de tel chez l'homme : c'estparce qu'il y a peu d'inné.

Cette absence de caractère inné limite, dans l'homme, l'hérédité au seul domainebiologique : tout le reste est transmis par un héritage culturel.Le comportement, la dimension psychologique ou intellectuelle se forment du milieu culturel.

Puisque l'individu, à sanaissance, ne fait l'objet d'aucun comportement obligatoire, il est soumis à des influences multiples qui élaborent sescapacités intellectuelles et affectives et ce qui sera sa personnalité.

C'est parce que l'homme n'a pas de naturecomplète et déterminée, qu'il a besoin de la culture pour se développer et s'épanouir.

2.

L'absence d'espace culturel empêche aux potentiels de l'homme de se développer En l'absence de structures instinctives fixes, l'être humain perd la garantie de se développer humainement.

Il aconstitutionnellement une possibilité de se perdre.

Rousseau remarquait déjà que seul l'être humain, parmi lesanimaux, avait cette possibilité "de devenir imbécile", c'est-à-dire de régresser plus bas que nature.

C'est leproblème des enfants sauvages ou séquestrés, qui, en l'absence de contact normal avec leurs semblables, perdentla capacité de développer leur potentiel humain.

« L'homme en tant qu'homme, avant l'éducation, n'est qu'une simple éventualité, c'est-à-dire moins même qu'une espérance.

» dit Jean Marc Itard. Ainsi, Lucien Malson dans Les enfants sauvages évoque le cas de plusieurs enfants ayant vécu sans contact aucun avec les hommes.

Il décrit notamment le comportement de Lucien, un enfant sauvage ayant grandi dans des bois del'Aveyron.

L'auteur nous raconte que cet enfant n'a pas acquis les traits spécifiquement humaines tels que lelangage, l'attention, la sociabilité mais surtout il ne pourra plus jamais les acquérir.Pour Kant, l'absence de culture et d'éducation ne permet pas à l'homme de se dégager de ses pulsions et instinctsanimaux.

Or, il semble bien que le conditionnement se trouve de ce côté là.

En effet, à travers l'instinct, lecomportement de l'animal est prédéterminé et à chaque fait répond toujours un même comportement.

Dresser un. »

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