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La culture peut-elle être liberatrice ?

Publié le 27/02/2008

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culture
Analyse du sujet   -          On peut d'abord définit la culture comme un savoir assimilé et formateur qui donne une place privilégiée aux lettres et aux arts, favorise l'ampleur de la vue, l'intuition critique, l'affinement du goût et la diversité des intérêts. En philosophie, la culture correspond à l'auto-éducation de l'humanité à l'Universel, par la fréquentation des oeuvres de langues et de pensée. (® Kant, Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, ch. 1, A, B.). Au singulier, elle peut être considérée comme le synonyme de civilisation, l'expérience humaine telle qu'elle s'est accumulée et transmise socialement à travers les générations successives. Au pluriel, elle apparaît comme l'ensemble de différences significatives entre groupes humains. -          La culture se présente dès l'Antiquité romaine sous un double visage : elle est culture de la terre (agriculture) et culture de l'esprit (éducation). Elle est donc un acte de transformation, un travail. Par la suite, elle comprend aussi le résultat de ce travail : d'abord, au XVIe siècle, les oeuvres littéraires (les « humanités ») puis, vers le XIXè siècle, l'ensemble du savoir et des modes de pensée et de vie d'une société. Le terme de « culture » est employé aujourd'hui en deux sens distincts (même s'ils sont souvent confondus par l'usage) : il désigne d'abord les oeuvres de l'esprit, un certain savoir susceptible d'orienter l'action (on parle d'un homme « cultivé ») puis, par extension, la civilisation.  Or ce terme possède un caractère nettement appréciatif, ayant désigné d'abord les modes d'organisation sociale supposés les plus élaborés et les plus raffinés. Il désigne maintenant -          De la même manière, le terme « libératrice » peut s'entendre de différentes manières. Nous en dégagerons deux principales : c'est d'abor et avant tout être facteur d'émancipation, mais c'est aussi, et du même coup, être salutaire, salvateur. Notons que ces deux conceptions du terme « libératrice » semblent difficilement pouvoir aller l'une sans l'autre, elle semble unit dans un cercle dialectique qui fait que toute émancipation est salvatrice, et que tout salut est émancipation. -          Or, ce qu'on nous demande de penser ici c'est avant tout l'essence de la culture dans ce qu'elle peut produire comme conséquences relativement à l'homme, et plus précisément à l'humanité inhérente en l'homme. -          Se demander si la culture peut-être libératrice c'est a fortiori s'interroger sur sa nécessité. Car si elle crée les conditions d'une émancipation salutaire, on peut alors être amené à se demander si la culture ne doit pas être elle-même l'objet d'une culture, qui serait alors un devoir. -          En réalité, ce qu'il faut cerner ici c'est s'il est suffisant de définir la culture comme libératrice. L'interrogation peut donc prendre plusieurs voies qui sont elles-mêmes complémentaires : il s'agira d'abord de s'interroger sur le fait de savoir s'il est légitime de définir l'essence de la culture comme libératrice - et ce dans sa double signification - et il s'agira ensuite de s'interroger sur le fait de savoir si cette définition est une condition non seulement nécessaire mais encore suffisante voire exclusive pour cerner véritablement l'essence même de la culture.             Problématique               Est-il légitime d'affirmer que la culture peut-être l'origine d'une libération de l'homme et en quel sens doit-on entendre cette émancipation ? Une telle définition de la culture rend-elle compte de son essence propre ou bien fait-elle abstraction d'une dimension essentielle de la culture ? C'est donc la nature de la culture et les conditions de son épanouissement qui sont ici mises à la question.
culture

« la souffrance.

Les réussites, chez l'homme aussi, sont toujours l'exception, et même, l'homme étant un animaldont le type n'est pas encore fixé, la très rare exception.

» (Par-delà le bien et le mal).

Mais ce que Nietzschene dit pas c'est que c'est précisément cette faille, ce ratage naturel en lui, ce manque d'instinct, cetteindétermination de l'homme, qui lui permet d'être réceptif à la culture et à l'accumulation du savoir qu'ellereprésente.

En ce sens on peut dire que la culture peut être libératrice au sens où elle donne les moyens à cemanque naturel de se transformer en qualité d'exception qui va faire de l'homme un animal à part.

la culture estlibératrice dans la mesure où elle offre à l'homme les conditions de possibilité d'une émancipation de sa proprepart d'animalité en lui à la faveur d'un développement de sa part d'humanité.Rousseau, dans le Discours sur les fondements et l'origine de l'inégalité parmi les hommes, ne manque pourtantpas d'être critique à l'égard de cette faculté de perfectibilité, car, comme puissance libre de son devenir, ellecomporte certains dangers.

Alors que l'animal est réglé par l'instinct et qu'il possède par là une espèced'infaillibilité qui est aussi son enferment et ses limites, l'homme peut se tromper, peut descendre plus bas quel'animal, peut accomplir des actes inhumains, actes que seul un humain peut, paradoxalement, accomplir.

C'estdonc toujours l'homme qui est inhumain.

Et il faut veiller à ce que la culture barbare, qui porte en elle, à titrede germe, son contraire qu'est la barbarie, ne sombre pas dans une dérive pathologique qui entraîneraitl'homme en deçà de son humanité, et qui par là serait aliénante (car l'homme deviendrait « le tyran de lui-même et de la nature »).On comprend alors que la culture est profondément ambivalente : elle ouvre à l'homme les conditions d'unehumanisation à travers une émancipation de sa propre animalité – et en cela la culture est bien libératrice –mais elle porte en elle, du même coup, le risque de la barbarie, et donc, dans ses dérives perverses, la culturenous aliène plutôt qu'elle nous libère.

Or, cette dérive est comprise comme une possibilité qui lui estintrinsèque.

On peut donc difficilement affirmer que la culture n'est que le facteur d'émancipation de l'humanitéde l'homme, puisqu'elle aussi, intrinsèquement, ce qui peut, dans une dérive pathologique, être ce quil'enchaîne à une inhumanité barbare.

Le fait de comprendre que la culture comporter essentiellement ces deuxfaces, va nous faire comprendre à quel point le devoir de culture doit être réglé et faire le soin d'une attentionparticulière.

Mais avant, il ne faut pas oublier que si la culture peut être libératrice, c'est aussi au sens où elleserait salvatrice. II.

La culture est libératrice en tant qu'elle offre une issue salutaire (nécessaire) à l'homme relativement à l'objectivité de la connaissance : la dimension esthétique de l'existence Mais si la culture porte en elle, au creux de son essence propre, la risque de la barbarie (qui est toujours le faitde l'homme), et qu'elle ne se fait plus dès lors libératrice mais aliénante, c'est d'abord et avant tout parce que,dans ce cas précis, la culture ne remplit plus son rôle salvateur pour l'humanité.

En effet, il apparaît de direque la culture est à la fois facteur d'émancipation de l'homme (relativement à l'animalité en lui) mais aussisalutaire.

Les deux dimensions du terme de « libératrice » sont nécessaires, corrélativement, si l'on veutjustement pouvoir éviter le risque, en germe dans la culture elle-même, de la barbarie aliénante.Comprenons ainsi que la dimension salutaire de la culture est fondamentale pour comprendre a fortiori en quoielle est facteur d'émancipation de l'humanité en l'homme.

Si nous reprenons notre analyse de la barbarie, nousvoyons en réalité qu'elle correspond à un épuisement de forces, elle est le fait de céder à une vanité féminine,elle correspond au retournement de la culture en une fixation dans une civilisation morte au lieu d'êtredynamique.

la culture ne peut être libératrice, au sens d'émancipatrice et de salvatrice, qu'à condition qu'ellesoit dynamique et qu'elle crée les conditions effectives d'un dynamisme des forces vives de l'homme.

«L'homme barbare est un avorton sublime, incapable de s'élever à une véritable nature » (Nietzsche, Par-delà lebien et le mal), la barbarie n'est pas l'autre de la culture mais elle est la culture morte, devenue inféconde.

Ets'il est légitime d'affirmer que la culture peut être libératrice (au double sens du terme), c'est seulement entant qu'elle se fait culture vivante et dynamique.En réalité, si la culture est salvatrice, pour Nietzsche notamment, c'est avant tout parce qu'elle crée lesconditions d'épanouissement d'un degré d'illusion nécessaire à la survie de l'homme.

En tant qu'elle seconstruit, se transforme et s'épanouit dans et par la culture de l'illusion (dans l'art notamment), toute culturecrée les conditions d'un sauvetage de l'homme.

En effet, l'on peut chercher à analyser la dimension salvatricede la culture en étudiante l'apologie paradoxale que Nietzsche propose de l'art.

L'art permet au penseur d'échapper au pessimisme.

Même si l'art relève de l'illusion, il ne faut pas croire qu'il est vain pour autant.

L'artest une illusion salutaire:« Notre dernière gratitude envers l'art .

- Si nous n'avions pas approuvé les arts, si nous n'avions pas inventé cette sorte de culte de l'erreur, nous ne pourrions pas supporter de voir ce que nous montre maintenant lascience : l'universalité du non-vrai, du mensonge, et que la folie et l'erreur sont conditions du mondeintellectuel et sensible.

La loyauté aurait pour conséquence le dégoût et le suicide.

»Comprenons donc, avec Nietzsche que la culture est libératrice dans la mesure où elle offre à l'homme lapossibilité de s'échapper de l'exigence d'objectivité dans la science qui lui enlève progressivement toutes sesillusions et tout rapport subjectif au monde.

La culture est libératrice, c'est-à-dire salutaire, voire salvatrice,au sens où elle crée les conditions de possibilité d'un dynamise subjectif de l'homme relativement à sa relationau monde.

Elle préserve en cela son humanité propre.

Et c'est parce que la culture peut être (à condition on l'avue qu'elle ne soit pas synonyme de civilisation morte) libératrice entendu comme émancipatrice et salvatricequ'il y a bien ce que l'on pourrait appeler un devoir pour l'humanité. III. Parce que la culture est libératrice en un double sens, elle est un devoir pour l'humanité Pour ne pas s'étioler dans un rapport stérile, morne, et infécond de l'homme au monde, la culture se doit de. »

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