Devoir de Philosophie

La culture fait-elle de nous des êtres artificiels ?

Publié le 10/10/2009

Extrait du document

culture

Plus exactement, on peut dire alors Rousseau dans le Second Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes que la culture est ce passage de l’homme de l’état sauvage, ou de guerre, à l’état civil. Il s’agit d’une transition de la solitude à la multitude. C’est pourquoi Rousseau parle de la civilisation comme d’une corruption. Notre première nature est diminuée au profit d’une seconde nature civilisationnelle. On se place alors dans la culture sans nécessairement faire référence à des productions de l’esprit. De ce point de vue, il semble que l’homme se distingue essentiellement de l’animal.

culture

« l'avoue ; mais c'est pour la constitution du discours, et non pour le sentiment de l'orateur.

[…]mais ici l'effet estcertain, la dépravation réelle, et nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sontavancés à la perfection.

Dira-t-on que c'est un malheur particulier à notre âge ? Non, messieurs ; les maux causéspar notre vaine curiosité sont aussi vieux que le monde.

» Transition : Ainsi il semble véritablement de faire de la culture l'une des distinctions majeures entre l'homme et l'animal.

Lanature de l'homme est donc double : à la fois culturelle et naturelle (animale).

Cependant, il faut bien voir aussi queles animaux sont capables d'organisation comme les fourmis (cf.

Bergson , Les deux sources de la morale et de la religion ) et si l'on considère simplement la culture comme travail de l'esprit, force est de constater que nombre de personnes en sont exclues. II – Animal social ; Philistins crise de la Culture a) Or comme le note Hannah Arendt dans la Crise de la Culture il faut bien voir que la culture telle que nous avons pu la concevoir laisse place à ce que l'on pourrait appeler une ère du consumérisme ; en somme une époquephilistine.

On assiste à une intellectualisation du kitsch fondée sur le fait que la société de masse va devenir etdemeure nôtre dans l'avenir prévisible.

Il y a un rapport problématique entre la culture (de masse) et la société (demasse).

Spinoza nous dit bien que la société de masse advient clairement quand la masse de la population se trouveincorporée à la société.

Le Philistinisme est l'état d'esprit qui juge de tout en termes d'utilité immédiate et de valeursmatérielles et n'a pas donc d'yeux pour des objets et des occupations aussi inutiles que ceux relevant de la natureou de l'art.

Cependant nous avons suivi une évolution différente où l'intérêt pour la culture est fonction de la classesociale ce qui entrâine véritablement une crise de la culture et ne permettrait pas alors tant de faire la différenceentre l'animal et l'animal mais plutôt entre l'homme et l'homme. b) Comme le précise Hannah Arendt dans la Crise de la Culture , la société de masse ne veut pas la culture, mais les loisirs et les articles offerts par l'industrie des loisirs sont bel et bien consommés par la société comme tous lesautres objets de consommation.

Un objet est culturel selon la durée de sa permanence ; son caractère durable estl'exacte opposé du caractère fonctionnel, qualité qui le fait disparaître à nouveau du monde phénoménal parutilisation et par usure.

C'est seulement là où nous sommes confrontés à des choses qui existent indépendammentde toute référence utilitaire et fonctionnelle, et dont la qualité demeure toujours semblable à elle-même, que nousparlons d'œuvres d'art.

Une société de consommateurs n'est aucunement capable de savoir prendre en souci unmonde et des choses qui appartiennent exclusivement à l'espace de l'apparition au monde, parce que son attitudecentrale par rapport à tout objet, l'attitude de la consommation implique la ruine de tout ce à quoi elle touche.

Ornotre époque philistine implique une mentalité exclusivement utilitaire, avec une incapacité à penser et à juger unechose indépendamment de sa fonction ou de son utilité.

L'amour du beau, au contraire de la technê , est philokanein est renvoie à l'activité politique.

La culture indique que le domaine public rendu politiquement sûr par des hommesd'action, offre son espace de déploiement à ces choses dont l'essence est d'apparaître et d'être belles. Transition : Ainsi si une distinction était possible, elle devrait avoir lieu en comprenant la culture simplement comme le travail del'esprit.

Mais force est de constater que l'homme lui-même n'est pas toujours versé dans la culture de l'esprit. III – La nécessaire animalité de l'homme a) Mais l'autre risque à cette crise de la culture et bien de voir que cette ère consumériste ou philistine impliquepour l'homme le regard utilitaire.

Or ce regard place l'homme paradoxalement en conflit avec lui-même en tant qu'iloublie trop souvent qu'il est aussi un animal et qu'il a par conséquent besoin de la nature et ne peut pas aller contrela nature.

Et c'est bien ce que l'on peut voir à travers la mise en garde que produit Hans Jonas contre le pouvoir technicien dans le Principe de responsabilité .

Dès lors la notion de respect qui se fait jour.

Il s'agit donc d'une reformulation de l'éthique autour de l'idée de responsabilité.

Et c'est bien ce qu'il affirme dans Pour une éthique du futur , puisque Jonas montre que l'espèce humaine se trouve à un carrefour ; dotée d'une puissance en constante extension, où il lui faut désormais faire des choix et prendre des décisions, assumer ses hésitations qui lui éviteront. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles