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La croyance est-elle force ou faiblesse de l'esprit ?

Publié le 27/02/2008

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Plus largement, on peut considérer que la faiblesse désigne un certain état d?imperfection et de défection (ainsi, Nietzsche désigne le faible comme un malade). Le faible serait celui à qui la force, la détermination fait défaut. Or est-ce le cas du croyant ?   b)     la croyance est un moyen d?agir dans l?ordre de l?incertain Selon Machiavel, dans certaines situations urgentes, la réflexion peut être un mal, c?est-à-dire une faiblesse. Le kairos, ou saisie du moment opportun engage de la « vaillance », la virtù et c?est à elle que l?on doit les actions politiques les plus brillantes, les plus efficaces. Dès lors, si agir promptement et sans délai en fonction des occasions que nous présentent la fortune est gage de force, on peut envisager que ce n?est pas faiblesse de croire dans ce domaine. Considérons l?argument des « futurs contingents » présenté par Aristote avec son exemple fameux de la bataille navale qui aura lieu demain : si je décide de déclencher une guerre, il me faut au préalable croire que je remporterais la victoire - puisque, la guerre peut indifféremment être ou non remportée par mon armée. Autrement dit, décider d?agir implique de croire à la pertinence de sa décision puisque toute décision a lieu sur fond d?incertitude. Rester indécis sous prétexte que croire n?est pas savoir, dans le domaine de l?action, est une faiblesse.   Transition §  Croire n?est pas que faiblesse : celui qui croit fait preuve de volonté, c?est-à-dire de détermination et de persévérance dans la poursuite d?une fin qu?il se donne, et en cela, il déjoue l?incertitude relative aux propositions portant sur l?avenir, sur ce qui n?est que probable.
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« 2- CROIRE N 'EST PAS FAIBLESSE a) qu'est-ce que la faiblesse ? Au sens nietzschéen, est faible celui qui manque de ressources suffisantes pour répondre aux difficultés de la vie.

Plus largement, on peut considérer que la faiblesse désigne un certain état d'imperfection et de défection (ainsi, Nietzsche désigne le faible comme un malade).

Le faible serait celui à qui la force, la détermination fait défaut.

Orest-ce le cas du croyant ? b) la croyance est un moyen d'agir dans l'ordre de l'incertain Selon Machiavel, dans certaines situations urgentes, la réflexion peut être un mal, c'est-à-dire une faiblesse.

Le kairos , ou saisie du moment opportun engage de la « vaillance », la virtù et c'est à elle que l'on doit les actions politiques les plus brillantes, les plus efficaces.

Dès lors, si agir promptement et sans délai en fonction des occasionsque nous présentent la fortune est gage de force, on peut envisager que ce n'est pas faiblesse de croire dans cedomaine. Considérons l'argument des « futurs contingents » présenté par Aristote avec son exemple fameux de la bataille navale qui aura lieu demain : si je décide de déclencher une guerre, il me faut au préalable croire que je remporterais la victoire - puisque, la guerre peut indifféremment être ou non remportée par mon armée.

Autrementdit, décider d'agir implique de croire à la pertinence de sa décision puisque toute décision a lieu sur fond d'incertitude.

Rester indécis sous prétexte que croire n'est pas savoir, dans le domaine de l'action, est une faiblesse . Transition§ Croire n'est pas que faiblesse : celui qui croit fait preuve de volonté, c'est-à-dire de détermination et de persévérance dans la poursuite d'une fin qu'il se donne, et en cela, il déjoue l'incertitude relative aux propositionsportant sur l'avenir, sur ce qui n'est que probable.§ Cependant, comment expliquer cette ambiguïté qui persiste lorsqu'il s'agit d'attribuer une valeur à la croyance ? Problème : « A une extrémité donc – le « croire que...

» [1] –, la croyance se dilue et s'exténue en deçà même de l'opinion plus ou moins fondée, pour rejoindre la conjecture la plus hasardeuse et la plus gratuite, l'impression lamoins contrôlée.

A l'autre extrémité – celle du « croire en...

» [2] – , la croyance désigne non seulement un haut degré subjectif de conviction, mais un engagement intérieur et, si l'on peut dire, une implication de tout l'être dansce en quoi ou celui en qui l'on croit.

» (Paul Ricoeur) 3- LES CONCEPTS D 'OPINION ET DE FOI FONT VARIER LA VALEUR DE LA CROYANCE L'articulation de la faiblesse et de la croyance est pertinente lorsqu'il s'agit de mettre en évidence la certitude propre à la connaissance.

Croire semble faiblesse pour autant que la croyance occupe l'espace délaissé par laraison, c'est-à-dire le domaine de la preuve et de la recherche du vrai.

Toutefois, agir engage la croyance et croiredevient alors une force et c'est au contraire la raison qui doit s'incliner : s'efforcer de démontrer a priori s'il y auraune bataille navale demain peut nuire à l'action. On voit donc que croire peut être à la fois, faiblesse et force selon que l'on pense la croyance relativement à l'opinion ou relativement à la foi : · dans le premier cas, l'opinion, ou intelligence paresseuse clouée au corps et aux sens, tire la croyance du côté de la faiblesse, et donc contribue à justifier l'estimation valorielle qu'on lui attribue · dans le second cas, la foi au sens large de confiance, crédit volontaire et reconnu, fait gagner à la croyance un surplus de sens et de valeur. Cependant, l'opinion et la foi sont des concepts dont la valeur est aussi variable .

Par exemple, Aristote, dans la Rhétorique , montre que la doxa joue un rôle axial dans les débats démocratiques et que le rôle de l'orateur n'est pas de démontrer mais bien de persuader (démonstration est réservée aux géomètres qui ne jouent aucun rôle dansl'administration d'une cité).

De même, le croyant peut être le superstitieux aux yeux de l'incroyant, et la vaillancemachiavélienne n'est pas que force ( la fameuse formule selon laquelle « la fin justifie les moyens » est loin d'aller desoi).

En un mot, la force ou la faiblesse sont tributaires des fluctuations sémantiques que connaissent les notions d'opinion et de foi – et celles-ci sont susceptibles de variations selon le système philosophique deréférence qui sert de contexte à leur définition conceptuelle.

[1] Sur la façon dont procède l'exploitation des affects par la rhétorique dont usent les sophistes : « Il n'y a pas denécessité, pour qui veut devenir un orateur, de s'instruire de ce qu'est réellement la justice, mais plutôt de ce quepeut bien penser là-dessus la foule, puisque c'est justement elle qui jugera ; pas davantage, de ce qui estréellement bon ou beau, mais de tout ce qui sera pris pour tel ; car c'est de là que procède la persuasion, mais non point la vérité » Phèdre , 260 a [1] il s'agit de désigner la croyance en tant qu'attitude propositionnelle, c'est-à-dire en tant qu'elle porte sur unénoncé que le sujet qui croit affecte l'énoncé d'une certaine valeur de vérité.

Croire peut porter sur des propositionsaberrantes dans la mesure où la croyance peut porter sur n'importe quel énoncé. [2] A la différence du « croire que… », il est ici question de la croyance comme confiance, acte de foi oud'estimation du probable.

Ici croire est restreint par la prise en compte des circonstances.. »

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