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La conscience que j'ai de moi même me condamne t-elle à la solitude ?

Publié le 27/02/2008

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conscience
Mais, Malebranche rajoute également qu'il s'agit d'un sentiment, et cela au moins en deux sens. D'abord, le sentiment ne se contente pas de mobiliser l'intellect, mais il appelle également le sentiment. Cette proximité de soi à soi, on la ressent: le cogito de Malebranche n'est pas intellectuel comme Descartes, il ne parvient pas à son existence par un exercice intellectuel. Il s'agit d'un cogito tacite: je sens que je suis moi, donc je suis: inutile d'aller plus loin. Ensuite, le sentiment a aussi cela de propre qu'il engage un rapport d'étroite solidarité avec ce qui le génère. Lorsque j'epprouve un sentiment envers quelque chose, je suis attaché à cette chose, je ne peux m'en désolidariser, je ne peux avoir la distance nécessaire pour l'envisager de manière objective. Dans le sentiment je suis engagé, je ne contemple pas cela d'une vision synoptique. La conscience de soi ouvre donc la sphère de l'intimité où je demeure seul avec moi-même, trop proche de moi pour m'envisager avec une distance objectivante. Mais, en contre partie, parce que l'on sait qu'on existe par sentiment, nous ne sommes que méconnaissance à nous-même, car aucune connaissance n'est possible dans cet état de proximité. Nous n'avons que ce sentiment d'exister, sans pouvoir avoir le recul nécessaire pour en savoir plus.
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« vie. Cela montre combien la conscience de soi est engagé dans le monde, et plus précisément sous la forme du désir.Lorsque la conscience se retourne sur elle même pour se saisir comme objet, elle va s'affirmer en niant l'altérité.Pour s'affirmer, elle se fait désir du désir de l'autre .

Elle veut être l'objet du désir de l'autre, de sa reconnaissance. Et cela la mène précisément à nier l'autre en tant qu'autre.

En ce sens, la conscience de soi n'est pas solitude,puisque pour cela elle nécessite l'autre, cet autre qui doit la reconnaître. Otto Rank et Sartre: le désir d'être l'être. III. Dans le Traumatisme de la naissance , Otto Rank nous rappelle que le foetus qui baigne dans le liquide amniotique vit dans un état fusionnel avec la mère, avec le tout pour ainsi dire.

Et la naissance est un traumatisme parcequ'elle nous sépare de ce tout: nous advenons alors comme être humain séparé.

Mais l'humain garde une nostalgiede cet état de complétude, il voudrait redevenir ce tout.

Sartre nous dit que ce désir apparaît en lui sous la formed'un vide (néant d'être) qu'il ne cesse illusoirement et inconsciemment de vouloir combler.

Et c'est bien ainsi quenaît pour la conscience le désir, celui d'être le tout de l'être: en un mot, le désir d'être Dieu. Quoiqu'il en soit, ce néant d'être, ce vide où apparaît le désir est proprement insupportable à l'homme: il voudraitêtre l'en-soi.

Qu'est-ce à dire? L'en-soi c'est le mode d'être des chose qui existent closes sur elles-mêmes, pleinesde leur être, sans aucun néant (les objets).

Mais cela lui est impossible, précisément parce qu'il contient du néanten lui, il ne sera jamais en soi.

Aussi , jamais je ne me saisis entièrement comme quelque chose (en-soi), jem'échappe sans cesse à moi-même.

Que je dise que je suis ceci ou cela, cela ne m'épuise jamais puisque je suisaussi néant d'être, je suis aussi un vide d'où survient le désir.

Je ne suis pas plein d'être comme une chose, même sij'aimerai pouvoir l'être. Et c'est là que surgit autrui comme, nous dit Sartre dans L'Etre et le Néant , « médiateur entre moi et moi-même ». Le regard d'autrui va me figer, me stabiliser dans un en-soi comme le regard des gens en terrasse fige le garçon decafé dans son rôle.

Tous ces clients vont délimiter son être, vont le fixer dans des limites.

L'autre va donc comblerce manque d'être en moi qui m'angoisse.

Je deviens enfin cette chose en-soi. Conclusion De toute évidence j'ai besoin de l'autre pour avoir conscience de moi.

Ne serait ce que parce que cette consciencede soi est fondamentalement désir d'être reconnu, reconnu comme La Conscience, reconnu comme en-soi.

Sur cedernier point, l'autre me donne des réponses sur moi-même, il me propose mon objectivation qui peut d'ailleursparfois être dure à accepter.

Je n'ai pas l'entièreté de la vérité quant à mon sujet: il me manque ce que l'autre peutm'apporter de connaissance sur moi-même.

Mais tout à la fois, cette apport d'autrui ne doit pas être le seul, sousquel cas je me transforme définitivement en simple objet, simple en-soi.

Une part vient encore de moi, de monrapport intime à moi-même.

Mais a contrario, n'être conscient de soi que selon cette modalité, c'est s'enfermer dans un rapport autistique et surtout incomplet.

La conscience de soi est donc oeuvre autant de solitude que decontact, de moi que d'autre.. »

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