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La conscience est-elle un objet de perception ?

Publié le 27/02/2008

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conscience
Je ne peux jamais, à aucun moment, me saisir moi-même sans une perception, et jamais je ne puis observer autre chose que la perception. Quand mes perceptions sont supprimées pour un temps, comme par un sommeil profond, aussi longtemps que je suis sans conscience de moi-même, on peut vraiment dire que je n?existe pas. Et si toutes mes perceptions étaient supprimées par la mort, et que je ne puisse ni penser, ni sentir, ni voir, ni aimer, ni haïr après la dissolution de mon corps, je serais entièrement annihilé, et je ne conçois pas ce qu?il faudrait de plus pour faire de moi une parfaite non-entité. » (Traité de la nature humaine, livre I, partie 4, section VI) Hume va ainsi contester l?idée selon laquelle la conscience pourrait être objet de perception. -          Pour lui, la conscience est ce support sur lequel vont se poser toutes les perceptions que le sujet va éprouver. Ainsi ce n?est pas la conscience qui est un objet de perception, mais ce sont les différents objets que rencontre l?individu qui sont perçus dans la conscience. La conscience n?est ainsi rien d?autre qu? « une sorte de théâtre où différentes perceptions font successivement leur apparition, passent, repassent, glissent  et se mêlent en une infinie variété de positions et de situations » (Traité de la nature humaine, I, 4, VI) -          Ainsi, si l?on enlève ces différentes perceptions d?objets que rencontre le sujet, sa conscience disparaît en même temps, car il n?y a pas de perception de la conscience, il n?y a que la conscience de percevoir des objets. -          Nous ne pouvons donc pas prendre la conscience pour objet, parce que nous n?avons aucune perception directe de la conscience. La conscience n?est pour nous que cette succession d?objets perçus, mais nous ne percevons jamais la conscience en tant que telle : « Ce sont seulement les perceptions successives qui constituent l?esprit. Nous n?avons pas la plus lointaine notion du lieu où ces scènes sont représentées ni des matériaux dont il se compose.
conscience

« - Ainsi, si l'on enlève ces différentes perceptions d'objets que rencontre le sujet, sa conscience disparaît en même temps, car il n'y a pas de perception de la conscience, il n'y a que laconscience de percevoir des objets. - Nous ne pouvons donc pas prendre la conscience pour objet, parce que nous n'avons aucune perception directe de la conscience.

La conscience n'est pour nous que cette succession d'objetsperçus, mais nous ne percevons jamais la conscience en tant que telle : « Ce sont seulement lesperceptions successives qui constituent l'esprit.

Nous n'avons pas la plus lointaine notion du lieuoù ces scènes sont représentées ni des matériaux dont il se compose.

» (Hume, Traité de la nature humaine , I, 4, VI) - Hume expose l'impossibilité où se trouve l'homme d'avoir une idée du moi dérivée d'une impression : « de quelle impression cette idée pourrait-elle être tirée ? Il est impossible derépondre à cette question sans contradiction ni absurdités manifestes » ( Traité de la nature humaine , I, 4, VI) - De ce point de vue, il semble donc manifeste qu'on ne peut considérer la conscience comme constituant un objet de perception. La conscience est un « sentiment de soi-même.

» 3.

- Le fait que la conscience ne soit pas objet de perception ne signifie pas pour autant que la conscience n'est rien.

Nous constatons bien d'ailleurs qu'elle existe et qu'elle est indéniable. - La conscience doit ainsi plutôt être ramenée à une sorte de sentiment, le sentiment que nous existons et qu'on pourrait appeler un « sentiment de soi-même ». - On ne peut donc être assuré de l'existence en tant que telle de la conscience qui n'est peut- être qu'une fiction fondée par la nature humaine, mais elle n'en a pas moins sens pour chacun. - On peut rendre compte de ce « sentiment de soi-même » en montrant que la conscience est ce lieu où des perceptions disparates et atomisées parviennent à connaître une certaine unitédans l'esprit individuel.

Dans la conscience, « nous faisons – écrit Hume – comme s'il y avait uneexistence continue des perceptions de nos sens, pour supprimer leur interruption » ( Traité de la nature humaine , I, 4, VI). - La conscience, c'est donc l'esprit en tant qu'il est affecté par la nature humaine, l'esprit en tant qu'il possède une capacité à lier les perceptions. - De la sorte, Hume est poussé à affirmer que : « Comme la mémoire seule nous fait connaître la persistance et l'étendue de cette succession de perceptions, elle doit être considérée, pourcette raison principalement, comme la source de l'identité personnelle.

» ( Traité de la nature humaine , I, 4, VI) - On peut donc en déduire que la conscience n'est pas un objet de perception, mais qu'elle est la mémoire à l'œuvre. - Cette mémoire nous permet de percevoir les différents objets qui se donnent dans le monde et de les lier à nous, ainsi que de les lier entre eux de telle façon que nous ayons le sentiment denotre unité et que nous puissions appréhender le monde extérieur. Conclusion :Dans une première partie, nous avons présenté en quoi il semblait que la conscience était un simple objet deperception.

Nous avons ensuite montré que cette opinion était critiquable puisque nous n'avions jamais deperception claire de la conscience, mais uniquement des perceptions d'objets extérieurs à elle.

Enfin, nous avonsexposé que la conscience n'était pas un objet de perception, mais le fait de la mémoire par lequel nous avons un« sentiment de nous-mêmes.

». »

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