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La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle à notre bonheur ? ?

Publié le 27/02/2008

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Dans ses Confessions, saint Augustin avoue avoir volé des poires « par insuffisance et mépris du sentiment de justice «. La conscience de ses défauts est lucide, comme tout autre auteur se livrant à ce type d'exercice. En même temps, l'autobiographie semble aussi procurer une grande satisfaction et répondre à un besoin. La conscience de ce que nous sommes fait-elle obstacle à notre bonheur ? Sommes-nous insatisfaits, voire malheureux, du fait que nous avons la con- science de nos caractéristiques, bonnes et surtout mauvaises ? Doit-on payer le prix de la lucidité vis-à-vis de nous-mêmes, par une déception ou un pessimisme fondamentaux ? Il faudrait alors presque regretter que la nature nous ait donné une conscience. Mais un être non conscient peut-il, à l'inverse, s'estimer heureux ? Le bonheur re-présente-t-il quelque chose pour lui ? Nous verrons, dans un premier temps, les éléments inhérents à la conscience, susceptibles d'engendrer une insatisfaction permanente. Puis, nous examinerons les conséquences d'un défaut de conscience sur notre existence et notre personnalité, afin de déterminer si le qualificatif d'obstacle au bonheur ne peut pas être révisé.  

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« autre animal qu'il est heureux », car la vertu définie ainsi n'est pas accessible pour eux.

Ils n'ont ni raison, ni vertu,ni conscience.

Leur vie ne correspond donc pas à la définition du bonheur.

Aristote exclut même, contre toutes lesopinions reçues à ce sujet, que les enfants puissent être réellement heureux, car ils ne pratiquent pas la vertucomme ils pourront le faire, devenus adultes. 3.

L'inconscient psychiqueDevenus adultes, c'est davantage ce qui échappe au pouvoir de notre conscience qui perturbe notre bonheur.

Sil'on se sent « mal dans sa peau » ou si l'on souffre de « malêtre », le schéma psychanalytique peut être indiquépour en trouver les causes.

Toute névrose, en général, provient d'une rupture d'équilibre entre le surmoi, le ça et lemoi, qui se traduit par un sentiment d'angoisse, de culpabilité et surtout une inadéquation plus ou moins marquéeentre les réactions du moi et les exigences de la réalité extérieure.

Le traitement psychanalytique consiste àsubstituer au refoulement imparfait un examen par la conscience, ou un examen de conscience des désirs incriminés.Le patient jugera alors si oui ou non le désir est coupable.

Freud cite l'exemple tout simple d'une femme souffrantinconsciemment d'un désir refoulé envers le mari de sa sœur décédée, et de la culpabilité de se réjouir, en quelquesorte, de cette mort.

Alors qu'en réalité, ce genre de désir n'est pas rare et doit être traité de façon lucide.Dans tous ces cas, l'inconscience sous toutes ses formes ne mène pas au bonheur, bien au contraire.

Il reste vraique l'on a conscience de n'être justement pas parfait ni satisfait de soi en tout point.

Donc l'idéal de bonheur estparasité par la conscience.

Comment résoudre ce dilemme ? III.

Le bonheur comme idéal de la conscience Ce n'est pas la conscience qui empêche le bonheur d'exister ; c'est, au contraire, la conscience, par sa structuremême, qui nous le fait miroiter comme un idéal à atteindre. 1.

La conscience est un projet d'êtreLa conscience n'est pas seulement une faculté psychologique particulière.

Elle est aussi une aptitude quasimétaphysique à considérer ce que nous sommes d'une façon détachée ou extérieure.

C'est l'analyse qu'en faitSartre dans l'Être et le Néant.

Notre être est en soi un problème car, en nous le représentant à nous-mêmes, noussommes bien en quelque sorte ailleurs qu'en lui.

Nous pouvons, par exemple, envisager le projet de changer telle outelle caractéristique de notre personnalité.

Nous pouvons nous considérer en général comme en perpétuel devenir,quant à savoir ce que nous sommes.

Il est donc nécessaire que nous concevions notre être au futur, ou notreprojet d'être, car notre être n'est jamais totalement ce qu'il est : nous y voyons du néant à combler, et nousenvisageons un néant actuel en être futur.

Le bonheur comme idéal à atteindre, quel que soit son contenuparticulier, est étroitement dépendant, pour être conçu, désiré, projeté, de ce type de structure. 2.

La conscience moraleIl en va de même pour l'autre dimension de la conscience : celle qui tient lieu d'instance morale.

La conscience seprésente ici sous la forme d'un devoir à accomplir, une règle à respecter, une vertu morale à atteindre.

Or, avoirconscience de ce devoir, c'est d'abord, comme le remarque Hegel, avoir conscience que nous ne le réalisons pas,sans quoi il ne se manifesterait pas à nous comme devoir.

Si la morale existe donc en conscience, c'est qu'ellen'existe pas en réalité.

La conscience morale est en quelque sorte l'attestation négative de la morale.

Et cela nouscondamne à ressentir notre insuffisance vis-à-vis de cette exigence.

Nous ne sommes pas satisfaits de nous-mêmessur ce point.

Mais il faut aussi que cet horizon à atteindre subsiste, sans quoi nous n'aurions aucune exigence.

Doncla conscience se manifeste sous la forme de ce qui ne peut jamais être atteint sans cesser d'être recherché, ce quicorrespond parfaitement à la définition du bonheur. Conclusion Mieux vaut avoir conscience de ses défauts qu'un défaut de conscience.

Cette dernière n'est donc pas un obstacleau bonheur.

Elle est plutôt une des conditions requises pour qu'il y ait bonheur.

Sachant que le bonheur estdavantage un concept, un désir qui résulte du fait que nous possédons une conscience, plutôt qu'une exigenceposée à part de la conscience et que celle-ci nous empêcherait de réaliser.

La question serait de savoir maintenantce qui peut être considéré comme le principal obstacle : les circonstances extérieures ? Nos choix personnels ?. »

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