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La connaissance scientifique est-elle une connaissance sans sujet connaissant ?

Publié le 17/08/2009

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scientifique

             La connaissance scientifique peut se comprendre comme l’ensemble des savoirs positifs que nous possédons dont le chercheur est à l’origine ou le principal instigateur. La scientificité d’une connaissance suppose la production d’une connaissance sûre et certaine, c’est-à-dire assise sur un fondement solide et objectif. Or c’est bien ce point que questionne le présent sujet. En effet, comment est possible d’obtenir une connaissance objective satisfaisant les critères de scientificité comme l’impartialité et l’universalité si c’est une subjectivité qui doit la construire et la produire ? Cette question est bien celle qui problématise notre sujet dans la mesure où la subjectivité du scientifique peut être toujours présente et cause d’erreur. Or la connaissance scientifique doit être objective et le sujet connaissant est toujours une subjectivité, est-ce à dire que la connaissance scientifique devrait se faire sans sujet, c’est-à-dire une connaissance sans sujet ?

            Si la question semble paradoxale et aporétique (1ère partie), l’intersubjectivité peut être une solution (2nd partie), à moins que l’on puisse comprendre cette question en faisant référence à la construction du savoir par l’ensemble d’une communauté (3ème partie).

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« intervenant dans l'existence des phénomènes qu'elle rassemble dans l'espace et le temps ».

Néanmoins, puisquel'expérience est une connaissance des objets par l'intermédiaire de perceptions, « et que par conséquent le rapports'établissant dans l'existence du divers doit être représentation en elle, non pas tel qu'il est le produit d'unecombinaison opérée dans le temps, mais tel qu'il s'y trouve objectivement, et que toutefois le temps lui-même nepeut pas être perçu, la détermination de l'existence des objets dans le temps ne peut s'accomplir que par leurliaison dans le temps en général par conséquent uniquement par l'intermédiaire de concepts qui effectuent la liaisona priori .

Dans la mesure, alors, où ces concepts véhiculent toujours en même temps avec eux une dimension de nécessité, l'expérience n'est possible qu'à travers une représentation de la liaison nécessaire des perceptions ».Ainsi il faut une unité pour produire la synthèse du divers de la représentation que fera l'imaginationtranscendantale et ce sera le « Je » de l'aperception transcendantale sans lequel aucune connaissance scientifiquene serait possible.b) Pour Kant , dans l'« Analytique transcendantale » de la Critique de la raison pure , l'objectivité signifie ce qui vaut pour tout sujet donc l'intersubjectivité.

Le génie de Kant consiste à montrer que l'entendement humain détient desrègles a priori qui rendent les expériences possibles objectives, c'est-à-dire universalisable.

Qu'est-ce à dire ? Etqu'est-ce que cela nous apporte ? Pour qu'une chose puisse être dite réelle ou qu'une connaissance en soitpossible, il faut que ses manifestations se conforment aux règles universelles de l'entendement humain, c'est-à-direaux conditions de toute expérience possible.

Mais tout phénomène ne suivant pas les règles a priori del'entendement humain peut être considéré comme fictif ou une simple chimère, c'est-à-dire pour un produit del'imagination déréglée ou délirante, que Kant nomme par ailleurs dans l'Anthropologie d'un point de vue pragmatique délire ou fantasmagorie : « L'imagination sans règle s'approche du délire : la fantasmagorie fait alors de l'homme unjouet et le malheureux ne peut plus maîtriser le cours de ses représentations ».

En définissant l'objectivité parl'intersubjectivité le problème de la connaissance résolu.c) En effet, on peut trouver une solution dans la Critique de la raison pure de Kant avec ce que le « je » peut opérer comme synthèse.

Le « je » de l'aperception est l'instance unificatrice ultime des synthèses.

La fonctiond'unité de l'entendement est ce que Kant désigne comme le « Je transcendantal ».

La synthèse est nécessairementassumée par un sujet du jugement.

L'unité des synthèses de la perception dépend nécessairement de quelque chosequi excède la perception, mais la rend possible.

Cette unité est celle de la conscience de soi dont Kant donne unedéfinition minimal : c'est le « je pense » qui, accompagnant toute représentation, opère la liaison de toutes lesreprésentations en une synthèse a priori .

Et en ce sens, comme Kant le montre dans la Critique de la raison pure le « je », c'est-à-dire l'instance qui permet l'aperception transcendantale effectue la synthèse de nos représentations.En effet, le jugement est une représentation de la représentation.

Les jugements d'expérience supposent que monesprit a jugé indépendamment de la perception particulière, uniquement par rapport à ses propres formesuniverselles et nécessaires.

Penser, c'est aussi soumettre des représentations à des règles.

L'expérience estconstituée objectivement par l'application des concepts purs de l'entendement ou catégories au divers de lasensibilité a priori telle que l'intuition sensible le lui fournit.

Ces catégories sont les règles fondamentales de l'expérience.

Toute objectivité doit se trouver constituée par l'usage de l'une ou l'autre de ces fonctions d'unités.

Etc'est pour cela que le « je » est nécessaire et rend possible toute opération.

Transition : Ainsi la connaissance scientifique ne peut pas être une connaissance sans sujet bien que cette objectivité, c'est-à-dire le critère de scientificité d'une connaissance repose sur une définition transcendantale du sujet en liant avec leconcept d'universalité.

Cependant, faire du scientifique le producteur de la connaissance n'est-ce pas une illusion,ou une conception naïve et individualisante du savoir ? III – Désincarnation sociale du sujet a) Or dans Misère de l'historicisme , on peut lire : « La conception naïve selon laquelle l'objectivité scientifique repose sur une attitude morale ou psychologique du savant individuel, sur sa discipline, son attention, et sonindépendance scientifique, engendre en réaction la conception sceptique selon laquelle les savants ne peuventjamais être objectifs.

Dans cette conception, leur manque d'objectivité peut être négligeable dans les sciencesnaturelles où leurs passions ne sont pas excitées, mais il peut être fatal dans les sciences sociales, où les préjugéssociaux, les penchants de classe et les intérêts personnels sont impliqués.

Cette doctrine [...] néglige entièrementle caractère social ou institutionnel de la connaissance scientifique, se fondant encore sur l'idée naïve quel'objectivité dépend de la psychologie du savant individuel ». Popper propose et développe ce point c'est qu'il critique l'idée commune et naïve relevant proprement de l'opinion selon laquelle l'objectivité serait le fait de l'individuscientifique travaillant seule.

L'objectivité serait alors comprise comme une posture morale de l'individu, c'est-à-direcomme une ascèse ou une pureté de l'individu qui se ferait pur esprit, en dépit de son histoire, de son passé, de sesdésirs et passions.

Le scientifique serait hors-du-monde, désincarné.

Se serait par respect pour sa discipline ou ausein de sa discipline qu'il trouverait dans son exercice même cette objectivité.

Elle pourrait aussi relever despostures psychologiques, comme cette mise hors du monde, mais surtout sur son degré d'attention et deconcentration c'est-à-dire sur sa vigilance face aux affres de l'imagination.

Son indépendance scientifique serait elleaussi une posture face au monde le coupant alors de tout rapport avec le monde.

Or devant l'impossibilité de cetteconception, cette idée naïve de l'objectivité scientifique entraîne alors un scepticisme montrant le caractèreutopique de toute tentative d'objectivité en science.

Ce scepticisme aboutirait en fin de compte à un relativismedes résultats scientifiques.

Une théorie scientifique ne serait alors qu'un point de vue sur un objet ou un état dechose auquel on ne pourrait se fier ne serait-ce qu'une instant.

Or cette conception marque une double erreur.b) La première erreur est que cette conception si elle permet la possibilité d'une science de la nature notammentdans les sciences naturelles et physiques, ruinent complètement les sciences où les idées et l'histoire façonnant. »

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