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La connaissance n'est-elle que scientifiquement donnée ?

Publié le 04/08/2009

Extrait du document

Dans un sens large, la science est pour un sujet la possession d’un savoir complet qui s’accompagne de la connaissance de ce savoir. Celui-ci peut être considéré comme achevé et conscient de lui-même. Mais dans un sens plus précis, on nomme science une recherche qui définit un objet à connaître et procède par hypothèses afin d’atteindre une vérité objective dès lors que ces dernières sont confirmées. Lorsqu’une chose est « scientifiquement donnée « cela signifie qu’elle provient de la science, que la science en est l’origine au sens où elle est le moyen de la faire advenir, de la « donner « aux hommes.

 

A première vue, il peut nous sembler qu’effectivement, la connaissance n’est que scientifiquement donnée car la science est le moyen le plus rigoureux de fonder un savoir en raison des méthodes auxquelles elle obéit, mais aussi parce qu’il peut nous sembler que les discours non scientifiques qui prétendent à produire une connaissance empruntent néanmoins à la science une part de sa méthode. Cependant, il faudra nous interroger sur la nature de la science elle-même pour voir quel type de connaissance elle est susceptible de produire : si la science génère bel et bien des connaissances, il faut bien voir que celles-ci sont toujours réfutables, soumises à l’épreuve du temps qui révèlerait des expériences contradictoires. Enfin, nous verrons que la connaissance n’est pas que scientifiquement donnée, dans la mesure où nous pouvons fort bien imaginer des connaissances produites dans des domaines non scientifiques et qui n’empruntent rien à la rationalité scientifique elle-même.

La question au centre de notre réflexion sera de déterminer si la connaissance est uniquement générée par la science et sa rationalité propre. 

« « L ».

La méthode littéraire est dans une large mesure inspirée de celle des sciences puisque le commentaire d'untexte impose une étude préalable de l'objet (l'observation scientifique) l'établissement d'une problématique delecture (le postulat scientifique) la construction d'un plan (la démarche progressive du savant) et l'énoncé d'uneconclusion (le résultat de l'enquête scientifique).

Cet exemple nous permet de voir que la norme de production de laconnaissance est toujours scientifique, y compris dans les disciplines qui ne sont pas des sciences dites « pures ».La connaissance n'est donc que scientifiquement donnée, puisqu'elle provient toujours de la science, y compris dansles disciplines non scientifiques. II.

Cependant, la connaissance produite par la science est variable et soumise à réfutation a.

Une rationalité scientifique variable selon les époques Cependant, nous opposerons à cette apologie de la rationalité scientifique une critique très simple : il n'y a pas unerationalité, mais des rationalités scientifiques.

Ainsi la connaissance dont nous pensons qu'elle ne peut être quescientifiquement donnée provient en vérité non d'un discours dont la méthode est la nature sont immuables dans letemps, mais en vérité de discours variables qui ont appartenu un temps seulement au domaine de la science.

Parconséquent, si la connaissance n'est que scientifiquement donnée, et si la science varie dans sa définition de sorteque ce qui est scientifique à une époque ne l'est plus à une autre, cela signifie que la connaissance qui provient dela science n'est pas durable, mais remise en cause avec l'évolution de la discipline scientifique.

Voyons cela d'un peuplus près.

En effet, ce que nous considérons comme des discours extérieurs à la rationalité scientifique ont pu enfaire partie intégrante durant des siècles : l'influence des astres, par exemple, a été perçue comme un modèle decompréhension du monde et des actions des hommes (Daniel Defoe dans son Robinson Crusoé présente par exemple son héros en proie à l'influence mauvaise des astres).A la lumière de cette mise au point, nous dirons donc que larationalité scientifique n'est pas unique, qu'il y a au contraire des rationalités scientifiques, variables au cours dutemps, qui ont proposé des modèles d'interprétation et de compréhension du monde concurrents.

Si la connaissancen'est que scientifiquement donnée, alors elle n'est pas l'énoncé d'une vérité éternelle puisque les connaissancesproduites par une discipline tenue pour scientifique à une époque cessent d'être avérées lorsque la science dont elleémane ne fait plus partie du champ scientifique. b.

La connaissance produite par la science est toujours soumise à la réfutation Mais il faut bien voir une autre caractéristique de la connaissance scientifiquement donnée : elle est par définitionréfutable.

Commençons par considérer l'activité scientifique elle-même.

Celle-ci s'édifie sur des savoirs incertains,sur la constatation de régularités.

Pour Karl Popper, une hypothèse scientifique n'en est une que si elle estréfutable : tant que les résultats des tests expérimentaux sont conformes aux prédictions de la théorie, on dit quecelle-ci est corroborée par l'expérience.

Dans le cas inverse, elle est falsifiée par l'expérience.

Est donc scientifiquetout ce qui peut être falsifié : l'impermanence des objets est donc la condition de la connaissance de typescientifique.

Lisons à ce propos un extrait d'un texte écrit par Popper : « Pour des raisons logiques, une théorie n'est jamais vérifiable: elle se donne toujours sous la forme d'un énoncéuniversel, dont la vérification est impossible, car elle porte sur un ensemble infini d'objets.

Mais, pour des raisonslogiques encore, il est aisé de contredire un énoncé universel: il suffit d'un cygne noir pour infirmer que tous lescygnes sont blancs.

(…) Ainsi, plus une théorie recherche des expériences susceptibles de l'infirmer et plus elle enaura vaincu, plus elle est scientifique.

Elle se distingue par là même des théories pseudo-scientifiques, aussi biendes systèmes interprétatifs (telle la psychanalyse) que des idéologies (comme le marxisme).

Seule une théoriescientifique pose cette exigence de résistance à la falsification; elle est la seule à s'affronter à sa remise en causeet à éviter de réinterpréter dans la théorie une contradiction éventuelle.

Si l'on adopte le modèle darwinien, unethéorie lutte pour la vie et conquiert sa force du nombre d'expériences qui pourraient la contredire, mais qui, defait, ne la contredisent pas.

«Toutes les orbites des corps célestes sont elliptiques» est une proposition plusfalsifiable que «toutes les orbites des planètes sont elliptiques», car tout ce qui réfute ce dernier énoncé réfute lepremier, alors que l'inverse n'est pas vrai.

Plus une théorie est falsifiable, plus, par sa précision même, elle exclutdes théories; et plus elle est simple, moins elle est probable; enfin, plus une théorie comporte des informations surle monde, plus important est son contenu empirique ». Nous dirons donc que nous pouvons dans le domaine scientifique fonder une connaissance vraie, pourvu qu'à l'idée. »

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