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LA CONNAISSANCE EST-CE LE PRIVILEGE DE LA SCIENCE ?

Publié le 22/02/2012

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Seule la science est universelle N'est savoir que ce qui est reconnu comme tel par l'ensemble des hommes. Seule la connaissance scientifique peut prétendre à cette universalité de droit. La théorie de Newton de la gravitation est universelle cad valable en tout temps et en tout lieu. Si la science peut revendiquer le monopole de la connaissance, c'est parce qu'elle confère à cette notion une telle précision et une telle rigueur que tout le reste est renvoyé au domaine de l'opinion non vérifiée. Il faudra alors déterminer selon quels critères on repère une connaissance scientifique.

« [Nous ne pouvons pas connaître les choses en soi. Nous ne pouvons connaître que les phénomènes dans la mesure où ils sont mesurables.

Or, la mesure, c'est la science.] Seule la science permet d'accéder au savoirOn ne doit reconnaître comme vrai que ce que l'on connaît évidemment être tel, nous dit Descartes. Le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il se révèle vrai par lui-même, il se révèlevrai par lui-même, il se manifeste par son évidence.

C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique », II, 43).

« La vérité est à elle son propre signe » (« verum index sui »).

« Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne peut douter...

Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire etplus certaine qu'une idée vraie ? De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi lesténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium et elle est aussi celui de l'erreur. » Pour Descartes , comme pour Spinoza , une idée claire & distincte qui apparaît évidente est une idée vraie et il n'y a point à chercher au-delà.

« Les idées qui sont claires & distinctes ne peuvent jamais être fausses » dit Spinoza .

Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions étaientincapables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe dela philosophie....

Après cela je considérai en général ce qui est requis à une proposition pour être vraieet certaine, car puisque je venais d'en trouver une que je savais être telle, je pensais que je devaisaussi savoir en quoi consiste cette certitude.

Et ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : jepense donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité sinon que je vois très clairement que pour penser ilfaut être : je jugeais que je pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevonsfort clairement et fort distinctement sont toutes vraies.

» C'est donc dans l'intuition de l'évidence des idées claires et distinctes que Descartes situe le critère du vrai ; une perception claire de l'entendement étant « celle qui est présente et manifeste à un esprit attentif » et « distincte, celle qui est tellement précise et différente de toutes les autres, qu'elle ne comprend en soi que ce qui paraît manifestement à celui qui la considère comme il faut. » (« Principes », I, 45). Or, il n'y a que la science qui puisse nous donner des certitudes, car elle seule démontre et prouve.

Bachelarddénoncera la connaissance immédiate comme "obstacle épistémologique" à surmonter. Bachelard a contribué à donner à l'épistémologie française ses lettres de noblesse, en particulier en déclarant dès les premières pages de « La formation de l'esprit scientifique » (1938) : « C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. » Bachelard s ‘est battu contre deux idées fausses portant sur les sciences, répandues dans le public.

D'une part, celle qui veut que le savant arrive pour ainsi direl'esprit « vierge » devant les phénomènes à étudier, d'autre part celle qui voit le développement des sciences comme une simple accumulation de connaissance, unprogrès linéaire. En affirmant cette citation, il souhaite montrer les difficultés inhérentes à l'acte même de connaître.

Les obstacles à uneconnaissance scientifique ne viennent pas d'abord de la complexité desphénomènes à étudier, mais des préjugés, des habitude de savoir, deshéritages non interrogés.

« Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune.

Il est même très vieux, car il al'âge de ses préjugés.

» La première bataille à livrer pour accéder à la connaissance scientifiqueest donc une bataille contre soi-même, contre le sens commun auquelle savant adhère spontanément.

C'est une bataille contre l'opinion : « L'opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins en connaissance.

» Ainsi les travaux de Bachelard peuvent-ils être compris comme une « psychanalyse de la connaissance ». Mais il va plus loin : « En fait on connaît toujours contre une connaissance antérieure, en détruisant des. »

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