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La certitude intellectuelle suffit-elle à nous garantir la véracité de nos connaissances ?

Publié le 17/12/2009

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Problématique :   On se demande ici si la certitude peut être considérée comme le critère qui permettrait de justifier et de valider le bien fondé de nos connaissances. Il s?agit de savoir si la certitude, l?évidence, l?absence de doute permet d?assurer la véracité de nos connaissances. Autrement dit : peut-on prendre la certitude comme critère pour fonder et affirmer la vérité de nos connaissances ? D?ordinaire en effet, on établit une différence entre la connaissance, qui s?appuie sur des preuves, des démonstrations, et la croyance, qui est plus intuitive. L?enjeu est donc de déterminer si l?on peut se fier à la certitude intellectuelle pour que nos connaissances soient vraies ou si cette certitude intellectuelle n?appartient qu?au monde subjectif de la croyance. Ainsi, la véracité de nos connaissances dépend-elle de l?état d?esprit dans lequel je me trouve ? Autrement dit, la vérité de la connaissance est-elle soumise à la certitude intellectuelle que nous éprouvons face à ce que l?on croit connaître ? Est-ce en effet suffisant de ne pas douter de quelque chose pour que sa vérité soit prouvée ? Ou, si une étape supplémentaire s?avère nécessaire pour garantir nos connaissances, qu?elle est-elle ?     Proposition de plan :   1- Apparemment, la certitude intellectuelle est une garantie suffisante pour la véracité de nos connaissances : En effet, la certitude est l'assurance pleine et entière de l'exactitude de quelque chose.

« que les mensonges ».Or, selon Platon, la connaissance vraie, la vérité est assimilée à la science.

La véracité de nos connaissancesdépend donc d'un esprit capable de connaître, c'est-à-dire d'avoir une véritable intelligence des choses, sansêtre emprisonné par ses sens ou une certitude empirique. 3- Le doute pour atteindre « une certitude parfaite » :La certitude intellectuelle qui découle de nos opinions ou de nos convictions, la certitude qui s'appuie sur notreexpérience ou sur notre héritage culturel et social, ne suffit donc pas à garantir la véracité de nosconnaissances.En effet, comme le détaille Spinoza dans le Traité de la réforme de l'entendement , il existe 4 genres de connaissance qui différent les uns des autres en nature.

Il y a la connaissance par « ouï-dire », celle par« expérience vague », celle où « nous concluons une chose d'uneautre », et enfin celle ou l'on perçoit une chose « par la seule vertu deson essence » qui est la plus rare.

Les premières sont des certitudesmais elle relèvent cependant de l'opinion et ne peuvent pas prétendre autitre de connaissance propre : « 20.

J'éclaircis tout cela par des exemples.

Je sais seulement parouï-dire quel est le jour de ma naissance, quels furent mesparents, et autres choses semblables sur lesquelles je n'ai jamaisconçu de doute.

C'est par une expérience vague que je sais queje dois mourir ; car si j'affirme cela, c'est que j'ai vu mourirplusieurs de mes semblables, quoiqu'ils n'aient pas tous vécu lemême espace de temps, ni succombé à la même maladie.

Je saispar une expérience vague que l'huile a la vertu de nourrir laflamme, et l'eau celle de l'éteindre ; je sais de la même manièreque le chien est un animal qui aboie, et l'homme un animal doué deraison, et c'est ainsi que je connais à peu près toutes les chosesqui se rapportent à l'usage ordinaire de la vie. 21.

Voici maintenant comment nous concluons une chose d'une autre : Ayant perçu clairement que noussentons tel corps et non pas tel autre, nous en concluons que notre âme est unie à notre corps 7,laquelle union est la cause de la sensation.

Mais 8 quelle est la nature de cette sensation, de cetteunion, c'est ce que nous ne pouvons comprendre d'une manière absolue.

Autre exemple : je connais lanature de la vue et je sais qu'elle a cette propriété que la même chose vue à une grande distance nousparaît moindre que vue de près ; j'en conclus que le soleil est plus grand qu'il ne me semble, et autreschoses semblables. 22.

On perçoit une chose par la seule vertu de son essence quand, par cela seul que l'on connaît cettechose, on sait ce que c'est que de connaître quelque chose, ou bien quand, par exemple, de cela seulque l'on connaît l'essence de l'âme, on sait qu'elle est unie au corps.

C'est par le même mode deconnaissance que nous savons que deux plus trois font cinq, et que, étant données deux lignesparallèles à une troisième, elles sont parallèles entre elles, etc.

Toutefois les choses que j'ai pu saisirjusqu'ici par ce mode de connaissance sont en bien petit nombre.

» · Pour Descartes, le meilleur moyen pour lui de mettre en lumière l'indubitable et de fonder des certitudes est de soumettre lesvérités à l'épreuve du doute systématique.

Provisoire etméthodique, c'est un moyen d'accéder au vrai.

Il permet de sedéfaire de tous ses préjugés.

Cependant, il faut préciser que sonprojet est éloigné du scepticisme : on ne détruit que pour mieuxreconstruire, on critique les vérités établies pour atteindre unevérité plus haute.

Cf.

Méditations métaphysique , « Première méditation- Des choses que l'on peut révoquer en doute »: Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mespremières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pourvéritables, et que ce que j'ai depuis fondé sur des principes si malassurés, ne pouvait être que fort douteux et incertain; de façonqu'il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de medéfaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusques alors enma créance, et commenter tout de nouveau dès les fondements,si je voulais établir quelque chose de ferme et constant dans lessciences.Tout ce que j'ai appris jusque là, je l'ai reçu des sens.

Or ils mesont parfois apparus comme trompeurs.

Il faut par conséquent s'en défier.Il est même difficile de faire le partage entre veille et songe, puisque les songes m'apparaissent comme. »

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